Accord sur le portage salarial "à l'encontre de la modernisation du travail"

Dans un contexte de crise économique où nos politiques luttent pour encourager l'emploi des séniors, on peut douter de l'opportunité de l’accord professionnel qui vient d’être signé concernant l’encadrement du portage salarial.

Peut-on parler d'une loi de modernisation du travail lorsque l'on réduit le potentiel d'un marché de 600 000 à 30 000 salariés en ne réservant désormais le portage qu'aux cadres ?
A-t-on demandé à la Chambre des Notaires de s'occuper de la Convention Collective des Avocats ? Alors pourquoi avoir impliqué l'Interim, par l'intermédiaire du Prisme, pour encadrer le Portage Salarial ?

Peut-on se priver d'une nouvelle forme de travail qui permet :
1. à 35% des personnes "portées" de rester en phase avec le marché du travail, d'être responsables de leur démarche commerciale en attendant de retrouver un emploi.
2. à des milliers de séniors pour qui trouver un CDD ou un CDI relève du parcours du combattant, de continuer à travailler et à transmettre leur expertise.
3. à de très nombreux entrepreneurs de se lancer en minimisant leurs risques grâce à leur statut de salarié pendant la phase d'incubation de leur future entreprise.
C'est une grave erreur de n'avoir consulté les différentes fédérations du portage salarial que par pure forme. Elles représentent à ce jour plus de 70% des entreprises de portage en France et le nombre de portés qu'elles accueillent pourrait facilement atteindre 600 000 si l'accord récemment signé ne risquait de tout remettre en cause.