Fatigue numérique : comment prévenir le burn out chez les salariés

Une récente étude révèle que 89 % des salariés ont connu une forme de burn out au cours des deux dernières années.

La fatigue numérique de 2022 peut, pour bon nombre d’entre nous, sembler accablante. Cela vaut aussi bien dans notre vie personnelle que professionnelle et les circonstances de ces deux dernières années et demie n’ont fait qu’amplifier ce ressenti. Qu’il s’agisse d’installer Slack et Teams sur leur téléphone ou de se connecter de partout à des visios Zoom, la culture de "l’ultra connecté" est devenu une norme. Nombreux sont ceux pour qui ces changements d’habitudes ont été difficiles. Nous ne commençons qu’à saisir pleinement les effets de l’estompage des frontières entre vie personnelle et professionnelle. Il est clair que les employés ont besoin d’un soutien efficace pour gérer le passage au travail hybride, afin de prévenir cet épuisement professionnel et de les encourager à rester engagés dans leur activité professionnelle et fidèles à leur employeur. 

Dompter la technologie afin d’alléger les pressions du travail hybride

En théorie, les outils de télétravail devraient favoriser un équilibre plus sain entre travail et vie personnelle. S’il est possible d’utiliser Zoom au sommet d’une montagne ou Slack sur le trajet de l’école, certains pourraient y voir une libération. Pourtant les données indiquent plutôt que, pour la majorité des employés français, cette impression de flou nuit à la santé mentale. 41 % des salariés font état d’un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle et pointent le surmenage comme un important facteur de burn out. Près d’un tiers (32 %) incriminent l’excès de réunions et la fatigue de Zoom. En bref, les salariés peinent à affronter la technologie. 

Or, si la technologie pourrait être vue comme un facteur de burn out, elle peut également servir à le combattre. En faisant l’état des lieux des outils digitaux à disposition et leur utilisation au quotidien, les entreprises peuvent améliorer à la fois l’expérience collaborateur et l’équilibre général entre travail et vie personnelle. Alors que nous sortons de la pandémie, l’heure est venue d’évaluer les technologies existantes pour faire en sorte d’utiliser les bons outils afin de faciliter la vie des salariés, et non la compliquer.

La puissance de l’intégration

De nombreuses entreprises ont été promptes à adopter une multitude d’outils dans les premiers jours de la pandémie, en réflexe face à une situation sans précédent. Cela les a amenées à travailler avec des outils manquant d’intégration entre eux, ce qui peut se traduire par des goulets d’étranglement et de pertes de productivité. Par exemple, une entreprise peut avoir déployé un outil de communication et un système de gestion de projet mais les salariés doivent se connecter aux deux, lorsqu’ils se voient confier une nouvelle tâche ou un projet entier, pour informer leur équipe du passage à l’étape suivante. En outre, divers départements peuvent employer des outils et modes de communication différents, certaines équipes échangent plus sur certains canaux comme Microsoft Teams, d’autres sur Slack ou encore sur Google Chat, ce qui ne fait que créer des silos et entraver les workflows.

Dans l’idéal, les salariés devraient n'avoir à se connecter qu’à un unique espace de travail pour accomplir leurs activités, que ce soit au bureau ou à distance. En dehors de cela, les espaces de travail numériques doivent intégrer de façon transparente un maximum de fonctions : appels vidéo, chats, notifications et rappels ou encore partage de fichiers, par exemple.

Analyse du ressenti des salariés

Lorsque les salariés se trouvaient physiquement au bureau, il était plus facile de détecter les signes de burn out. Chez les télétravailleurs, l’employeur ne peut se fonder sur le langage corporel ni sur les expressions faciales comme en présentiel. Il existe cependant des outils permettant d’analyser les communications des salariés pour y rechercher des indices d’épuisement professionnel et évaluer leur ressenti. Il s’agit de rechercher des mots-clés et expressions, voire des structures de phrase, susceptibles d’indiquer que le collaborateur approche de son point de rupture, afin que l’employeur intervienne si nécessaire.

Bien entendu, le moyen le plus simple de prendre le pouls des salariés consiste parfois à les interroger : des enquêtes anonymisées fournissent de précieux feedbacks et peuvent aider l’entreprise à apporter des changements. Cependant, cette dernière doit aller encore plus loin et faire un bon usage des données. Il ne suffit pas de questionner les collaborateurs car ces derniers pourraient se sentir encore plus frustrés si leurs réponses n’étaient pas suivies d’effet. L’entreprise doit donc s’appuyer sur ces remontées pour éclairer une nouvelle politique, notamment en matière d’avantages sociaux, afin de contribuer à améliorer l’environnement de travail et d’éviter l’érosion du personnel.

En définitive, la technologie a pour objet de rendre la vie des salariés plus facile : en choisissant les bons outils et en accompagnant les bonnes pratiques, les organisations pourraient ainsi optimiser la communication interne, recueillir les feedbacks des collaborateurs, et ainsi détecter les signes de burn out en amont.