Réforme du RSA : l'intérêt central de reconnaître ces talents en manque de confiance

L'Assemblée nationale a récemment adopté un article permettant de suspendre les droits des bénéficiaires au RSA qui manqueraient à leur obligation d'activité hebdomadaire. Leur suivi et leur accompagnement sera décisif dans la réussite de la réforme du RSA.

L’Assemblée nationale a validé vendredi 29 septembre 2023 un nouveau principe de suspension des droits au RSA en cas de manquement. Cette réforme du RSA engendre diverses réactions. Certains crient au droit à la paresse, d'autres à la punition méritée des profiteurs, c’est aussi l’occasion de diverses comparaisons populistes fustigeant des députés jugés peu assidus, qui fusent sur les réseaux sociaux. Pourtant, au cœur de cette mêlée, on néglige les principaux concernés de cette fresque : nos concitoyens qui sont, pour beaucoup éloignés de l'emploi non par choix, mais par manque de repères et de confiance en eux.

Le manque de confiance, le premier frein à une reprise d’activité

Quelle confiance peut-il rester à celui qui, pendant des années, cherche en vain un emploi ? Il est probable qu'épuisé, ce concitoyen ait cessé ses recherches, doute de ses compétences, et s'estime incapable de retrouver une activité. Après des mois voire des années d'échecs, la confiance s'effrite, et le doute s'installe.

Dans de nombreuses écoles qui prônent l’inclusion, on rencontre des individus talentueux, souvent prisonniers du syndrome de l’imposteur et tout le temps en demande. Ils sont pour la majorité avides de travail mais égarés. La confiance en soi est un moteur essentiel à la réalisation du talent. Ce n’est pas un mal de notre siècle, cela l’a toujours été, Flaubert le soulignait déjà en son temps : “il faut être convaincu de son propre talent pour en avoir”.

La clef de la réinsertion pour ces talents réside dans leur capacité à reprendre confiance en eux. Et comme dirait Martin Luther King : « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être, croyez en vous et ils se réaliseront sûrement. »

L’action pour reprendre des repères et se débarrasser du syndrome de l’imposteur

La réforme récemment proposée veut changer la donne, mettre l'accent sur la reconnexion à l'activité professionnelle pour ceux qui ont perdu confiance. Ainsi tous ces profils bénéficieront d'une aide à l'orientation, d'un diagnostic et d'un plan d'action pour leur permettre de se remettre en mouvement au travers de formations, d'immersions et d'ateliers. En encourageant ces personnes à reprendre une activité, à suivre une formation adaptée et à s'engager dans un parcours d'insertion, cette réforme a le potentiel de restaurer la confiance et d'ouvrir de nouvelles perspectives d’emploi et de réalisation personnelle.

Le suivi et le choix des actions proposées comme ligne de crête et facteur de réussite de la loi

Pour autant que l'intention soit louable, il est crucial que la mise en œuvre de ce programme soit réalisée avec discernement et considération. L’autre challenge sera de trouver des activités d’insertion et de formation qui permettront de redonner confiance en soi et de remettre le pied à l'étrier de nombreux talents. Il serait nécessaire de redonner les codes de l'entreprise, de sensibiliser sur les métiers qui recrutent, d’envoyer en immersion et surtout de redonner confiance et envie.

Des initiatives publiques et privées comme immersion facilitée, les entreprises s’engagent, le recrutement sans CV, le recrutement sur simulation, le déploiement de la VAE ou d’autres vont dans le bon sens en intégrant les entreprises dans le modèle et pourraient aider à industrialiser le projet. Le suivi et le choix des actions demandées aux bénéficiaires du RSA apparaissent comme la ligne de crête et le facteur de réussite du programme. A court terme ce sera un investissement important pour faire bien les choses mais si cela peut remettre en mouvement des concitoyens et répondre aux difficultés de recrutement des entreprises alors le gouvernement aura réussi son pari.