Sport professionnel et outils IT, quel choix adopter ?

Les clubs sont parfois tentés d'adopter des outils IT utilisés par les plus grandes entreprises. Mais la nature de leurs activités et leur fonctionnement ne sont pas forcément adaptés à un tel choix.

Une entreprise doit-elle opter pour des outils IT généralistes ou spécifiquement développés pour son secteur d’activité ? Voilà une question à laquelle il n’existe pas de réponse unique. Néanmoins, quand on évolue dans un secteur cumulant les spécificités, avec une faible perspective de diversification des activités, la deuxième option est souvent conseillée. Imagine-t-on une entreprise du secteur médical, ayant des vues sur le marché américain, implémenter un logiciel CRM ou de gestion n’intégrant pas les sujets en lien avec l’HIPAA ?

Bien que moins spécifique, le sport professionnel tend aussi à cumuler les particularités dans l’exercice de ses activités. D’où l’intérêt de travailler avec des acteurs ayant l’habitude de prendre en compte de telles problématiques. Les choix opérés par les clubs dans la gestion de leurs activités B2B (sponsoring, hospitalités, club d’affaires…) constituent un bon exemple. Alors que bon nombre de propriétés sportives se sont lancées dernièrement dans de vastes chantiers pour implémenter des solutions CRM de référence afin d’administrer leurs activités B2B, certaines d’entre elles commencent à revenir sur leur choix en se tournant plutôt vers des acteurs spécialisés.

"Ce sont d’excellents outils d’avant-vente. Avec de telles solutions, on obtiendra des chiffres précis sur les prévisions, sur le suivi des négociations… En revanche, une fois que le contrat est signé avec un partenaire, on retrouve un fonctionnement moins automatisé", indiquait dernièrement Nicolas Claquin, Business Developer chez iXpole, dans les colonnes d’Ecofoot. Les clubs doivent alors à nouveau jongler avec différentes feuilles excel pour piloter et administrer les partenariats.

Or, des acteurs spécialisés tels qu’iXpole ont développé des solutions permettant d’automatiser l’ensemble des tâches liées à la gestion des partenariats au sein des clubs. "A partir du moment où la vente est conclue, tout va être généré automatiquement dont l’édition des billets, leur mise à disposition aux partenaires via un portail B2B dédié, les équipes en charge du catering seront prévenues des ventes réalisées et des choix de menu, les factures seront générées et transmises au service comptable…", décrit Nicolas Claquin.

L’automatisation des process reste possible avec des outils généralistes. Mais cela demandera forcément un investissement conséquent pour obtenir un produit parfaitement adapté à ses activités. Ne disposant pas des ressources en interne, les clubs sont alors contraints de faire appel à une ESN qui facturera des montants relativement conséquents à chaque projet mené.

Un constat également valable pour la billetterie B2C

Outre l’utilisation d’outils aux fonctionnalités parfaitement adaptées aux besoins et contraintes du secteur, l’adoption de logiciels IT spécifiques au sport professionnel améliore l’interopérabilité entre les différentes solutions de son écosystème. En effet, les acteurs de l’industrie IT de secteur du sport ont pris pour habitude de travailler ensemble et de mettre au point des interconnexions pour faciliter les échanges de données et autres workflows.

L’adoption d’outils spécifiques n’est d’ailleurs pas uniquement bénéfique à la conduite des activités B2B. En matière de billetterie B2C, les clubs ont également tendance à choisir des acteurs ayant développé une technologie et un savoir-faire en lien avec l’évolution et le développement de leurs activités. C’est le cas notamment à l’AS Saint-Etienne : le club stéphanois cherche de plus en plus à diversifier ses produits de billetterie pour développer ses affluences et augmenter le panier moyen de ses spectateurs. Les Verts ont alors trouvé le partenaire idéal pour donner vie à leurs idées et projets.

"Nous utilisons Fan XP pour traiter tous les sujets billetterie, une solution avec laquelle nous travaillons depuis 2017, et qui nous permet d’avoir beaucoup d’inventivité, et une facilité de mise en place des différents produits billetterie à commercialiser tout au long de la saison. La volonté est de pouvoir mettre en place tous nos produits, mais également de créer des pages dédiées à chacun d’entre eux, afin de pouvoir expliquer, et ainsi proposer une expérience la plus qualitative possible via la billetterie en ligne pour nos supporters / sympathisants, de la présentation du produit, jusqu’à l’accès au stade via l’ajout du M-ticket au Wallet sur le smartphone", expliquait dernièrement Anaïs Durand, Responsable Billetterie de l’ASSE, pour Ecofoot.fr. En cette saison 2024-25, l’ASSE a ainsi pu mettre en place l’offre BK Expérience, offrant une expérience enrichie en jour de match – accès en bord de pelouse pour l’échauffement des joueurs, espace réceptif dédié, visite d’un joueur en après-match… - à certains de ses spectateurs. Un produit qui est devenu un best-seller dès son lancement.

A Dijon, aussi, l’implémentation de nouveaux outils a permis de faire progresser les revenus en jour de match. Club racheté l’été dernier par Pierre-Henri Deballon, Co-Fondateur et CEO de Weezevent, le DFCO compte progressivement adopter toute la suite « weez » développée par l’entreprise technologique. Les outils weezpay – facilitant la gestion des encaissements aux buvettes – et de gestion des accréditations weezcrew ont déjà été mis en place. Et le DFCO va prochainement adopter la billetterie en ligne weezticket et l’outil CRM weeztarget. Des choix technologiques qui ont contribué à la nette hausse des revenus matchday du club. A date, le CA moyen par match encaissé par le DFCO est supérieur de 30% par rapport à l’an passé. CQFD ?