Twitter, première grande plateforme pub US à plier face à la Cnil sur les cookies ?

Twitter, première grande plateforme pub US à plier face à la Cnil sur les cookies ? Le site de micro-blogging propose à certains de ses visiteurs de refuser les cookies publicitaires dès le premier niveau. Mais pas à tous.

Twitter est-il en train de revoir sa politique en matière de récolte du consentement ? L'auteur de cet article s'est vu proposer deux choix au moment d'arriver sur le site du spécialiste du micro-blogging : "Accepter tous les cookies" ou "Refuser tous ceux qui ne sont pas nécessaires". Un changement de cap de la part d'une plateforme qui, au même titre que Facebook, Google et les autres géants américains, semblait faire peu de cas des nouvelles règles de la Cnil, qui demande depuis le 1er avril que l'internaute puisse exprimer son refus en un seul clic.

Ici, un message conforme aux exigences de la Cnil. © Capture d'écran

Twitter, qui n'a pas encore répondu à nos sollicitations, ne permettait jusque là pas aux internautes d'exprimer leur refus au premier niveau. Et il ne le permet d'ailleurs toujours pas pour tous. D'autres internautes sollicités par le JDN ont, eux aussi, fait le test de se rendre sur la plateforme en navigation privée. Tous ne voient pas apparaître un message conforme aux exigences de la Cnil, certains étant exposés à un bandeau qui leur explique qu'en utilisant Twitter ils acceptent la dépose de cookies (dont certains sont publicitaires) par ce dernier et ses partenaires. 

Un message non conforme. © Capture d'écran Twitter

Si la très grande majorité des acteurs français se sont pliés aux nouvelles exigences du gendarme des données personnelles, difficile d'en dire de même pour leurs concurrents étrangers. 86% des sites français étaient dans les clous en juin 2021 contre à peine 18% pour les sites étrangers. De quoi générer bien des crispations chez les premiers, les cookies étant clés pour les revenus publicitaires de tout ce petit monde.

Netflix aussi s'est mis en conformité

Près de six mois plus tard, les choses n'ont pas vraiment changé. Outre Twitter, un autre géant semble être revenu sur sa position. Il s'agit de Netflix. La plateforme de SVOD, pour laquelle les enjeux sont moindres car elle ne tire aucun revenus de la publicité, avait elle aussi pris la décision de se conformer aux exigences de la Cnil en septembre 2021. Mais les géants comme Meta (anciennement Facebook), Google, Amazon ou TikTok restent toujours non conformes. Pour justifier leur position, ils invoquent tous une subtilité introduite par le RGPD, qui prévoit en qu'un organisme établi dans plusieurs pays de l'Union européenne puisse bénéficier du mécanisme du guichet unique peut n'avoir comme seul interlocuteur que l'autorité du pays où est situé son établissement principal. Or qu'il s'agisse de l'Irlande, des Pays-Bas ou de Chypre, où sont basés la majorité des éditeurs de sites européens, essentiellement pour des raisons fiscales, les autorités locales sont beaucoup plus souples que la Cnil.

Evidemment, le gendarme français, qui peut prononcer des sanctions pécuniaires pouvant aller jusqu'à 2% du chiffre d'affaires global des coupablesne l'entend pas de cette oreille. Il a confirmé que de telles sanctions relevaient bien de sa compétence en invoquant la directive eprivacy sur les traceurs. Il a dévoilé mi-septembre avoir "mis en demeure une quarantaine d'organismes éditant des sites à forte fréquentation et ayant des pratiques contraires à la législation sur les cookies". 30 d'entre eux s'étaient mis en conformité au moment de l'annonce de la Cnil. Quatre avaient sollicité un délai en raison de contraintes techniques ou opérationnelles et quatre n'avaient pas encore répondu. Meta, Google, Amazon et TikTok ?