Transports et mobilité pour tous, un enjeu pour la France

Accès au travail, aux services de santé, à la culture… l'accès à la mobilité concerne tous les Français.

23% de nos compatriotes refusent un emploi ou une formation en raison de difficultés liées au transport. Comment anticiper les "mobilités de demain" pour qu'elles soient plus accessibles par tous, plus stables économiquement et plus frugales sur le plan écologique ?

Paradoxalement, 75% de nos concitoyens utilisent leur voiture pour leurs déplacements du quotidien mais une majorité souhaite s’en passer. Il y a là une contradiction qui fait réfléchir :  la mobilité est-elle choisie ou subie ? Ainsi, 12% de la population française en âge de conduire n'a pas le permis et près de trois millions de personnes ne peuvent pas utiliser leur véhicule individuel pour des raisons financières. De plus, les situations sont géographiquement très tranchées. Les territoires ruraux représentent 25% de la population, avec des revenus inférieurs à la moyenne nationale et des coûts de trajets bien plus importants que ceux, par exemple, d’un Francilien qui dépense en moyenne 40€ par mois pour se déplacer sur l'intégralité de la région Ile-de-France.

Dans ces conditions, le rôle de l’Etat pour accompagner les évolutions en termes de mobilité et d’égalité d’accès aux transports est primordial et central ! Avec l'émergence du covoiturage et de l’autopartage, les collectivités doivent prendre de nouvelles responsabilités pour les organiser, les réguler et, bien sûr, les financer. C'est sur ces sujets très concrets que le bât blesse aujourd'hui. Si on prend l'exemple des territoires périurbains – 15% de la population, en forte croissance –, il y a un accès insuffisant aux nouvelles mobilités. Les collectivités doivent étendre leurs offres de transport sur ces territoires pour les rendre plus accessibles à l'ensemble des citoyens. C’est possible, entre autres grâce à des partenariats avec des acteurs privés. A la clé : des coûts financiers limités et des impacts écologiques plus faibles que le véhicule individuel.

Du côté des nouvelles technologies, l'analyse des données d'usage permet de mieux comprendre les déplacements du quotidien en fonction des profils socio-économiques et des besoins de chacun. Mais aussi d'identifier précisément les inégalités entre le monde rural, urbain et périurbain. Il est en outre crucial de distinguer les besoins de tous les publics quel que soit leur profil sociodémographique ou leur situation de vie pour pouvoir proposer une véritable offre de mobilité accessible à tous. Par exemple, les aspects de sécurité des femmes dans l’espace public ou l’accessibilité aux transports en commun pour les personnes à mobilité réduite et les seniors.

Les technologies numériques permettent également d'agréger les différentes offres de transport et de fluidifier leur accès de manière très simple via des applications mobiles. C'est un bénéfice concret pour les usagers mais aussi pour la collectivité et les opérateurs de transport. Car les applications numériques permettent, via l’open data notamment, d'obtenir des données pertinentes et en quantité, sur les usages, les attentes et les questions que se posent les voyageurs au quotidien. Il y a encore beaucoup de potentiel par l’exploitation de la donnée comme outil d’aide à la décision pour les collectivités et l'État afin imaginer « l'offre de mobilité de demain », au service de tous les citoyens, à un coût inférieur aux offres actuelles et avec un impact écologique bien moindre.

Pour résumer, les technologies numériques permettent de générer et d’exploiter au mieux les données d'usage pour modéliser les besoins des usagers et leur proposer l’offre de transport la plus adaptée et la plus durable. Il s’agit d’une véritable opportunité à saisir à tous les échelons des politiques publiques.