Entretien auto : l'inflation pousse les conducteurs à reprendre leur autonomie
Comme chaque hiver, l'entretien automobile s'apprête à redevenir une préoccupation majeure pour les conducteurs.
Comme chaque hiver, l’entretien automobile s’apprête à redevenir une préoccupation majeure pour les conducteurs. Mais en période d’inflation, ce sujet s’avère particulièrement problématique. Selon une étude menée par l’association professionnelle SRA (Sécurité et Réparations Automobiles), le coût d’une révision automobile a connu une inflation moyenne de 9,4% entre 2021 et 2023. Dans ce contexte, de plus en plus de particuliers choisissent de se tourner vers l’auto-réparation. Une tendance désormais accentuée par la démocratisation des outils d’autodiagnostic.
L’électronique contre l’autonomie des conducteurs
Réaliser une vidange, changer une bougie d’allumage, nettoyer son carburateur… Toutes ces opérations de routine étaient auparavant réalisées de façon autonome par de nombreux propriétaires de voitures adeptes du bricolage ou passionnés de mécanique. Depuis les années 80, l’émergence de l’électronique a progressivement réduit la marge de manœuvre des conducteurs en la matière jusqu’à les déposséder presque totalement de leur capacité à assurer eux-mêmes l’entretien et la réparation de leurs véhicules. Les contrôles de routine comme les interventions les plus bénignes exigent en effet une visite chez un concessionnaire ou un garagiste.
L’OBD, un outil en voie de démocratisation
Cet état de fait est progressivement remis en question par l’adoption de l’OBD, ou On-Board Diagnostic, un dispositif d’auto-diagnostic électronique standardisé et rendu obligatoire sur l’ensemble des véhicules individuels en 2004 par une directive européenne. Autrefois réservé aux concessionnaires et aux garagistes, il est désormais accessible au grand public et permet à chacun de diagnostiquer automatiquement l’origine d’un problème technique à l’aide d’un simple appareil branché sur une prise dans l’habitacle de la voiture. En donnant accès à un ensemble de données sur l’état de fonctionnement du véhicule, il permet notamment de détecter un dysfonctionnement afin d’éviter des réparations ultérieures plus coûteuses.
Un dispositif aux conséquences potentiellement décisives
Ce dispositif est encore peu connu et pour cause, très peu d’acteurs de ce marché ont intérêt à ce que l’auto-entretien redevienne possible. Constructeurs, concessionnaires et garagistes tirent en effet une part conséquente de leurs revenus de ce modèle dans lequel tout problème technique nécessite une intervention professionnelle. L’information sur ce dispositif n’est donc pas une priorité pour ces entreprises. Par ailleurs, les appareils OBD ont longtemps souffert d’un manque de standardisation, rendant les appareils difficilement compatibles avec différents modèles, et d’une mauvaise image liée à la qualité parfois insuffisante des appareils les moins coûteux.
Ce marché reposait donc jusqu’à maintenant sur la dépendance de particuliers peu formés et sensibilisés vis-à-vis de professionnels désireux de conserver un monopole. Aujourd’hui, la montée de l’inflation et la standardisation des outils ont créé les conditions d’un retour à l’auto-réparation dont la généralisation de l’usage de l’OBD est un des signes majeurs. En permettant de réparer automatiquement de nombreuses pannes électroniques et ainsi d’éviter autant de visites chez des professionnels, il pourrait ainsi modifier en profondeur les pratiques de millions de conducteurs et leur faire économiser plusieurs milliers d’euros par an.