"Aucune clim n'est assez puissante" : l'alerte d'un conducteur SNCF pendant la canicule

"Aucune clim n'est assez puissante" : l'alerte d'un conducteur SNCF pendant la canicule Un conducteur SNCF dévoile sur les réseaux sociaux le seuil critique de température pour les blocs de climatisation des trains.

Depuis le début de la semaine, le pays vit au rythme d'une fournaise qui ne faiblit pas. Les températures dépassent localement les 40°C, un phénomène qui touche près de 88% des Français et qui, selon Météo-France, ne devrait pas s'atténuer avant la fin de la semaine. 

Alors que deux cents écoles ont fermé et que des centaines de milliers de Français bouleversent leur quotidien pour éviter la chaleur, les consignes de prudence se multiplient : éviter le soleil, limiter les efforts, s'hydrater constamment. Pourtant, certains espaces restent exposés par nécessité : dans le secteur ferroviaire, impossible de s'arrêter. Les trains doivent continuer d'assurer leurs trajets, coûte que coûte, même lorsque la température grimpe à des niveaux extrêmes.

À l'intérieur des rames, la température grimpe vite. Les systèmes de climatisation, essentiels pour garantir un minimum de confort aux voyageurs, sont mis à rude épreuve. Pourtant, ces installations n'ont pas été conçues pour faire face à de telles extrêmes. La plupart des climatisations de trains ont été développées à une époque où les étés français, certes chauds, n'atteignaient pas de tels sommets. Aujourd'hui, elles peinent à suivre le rythme imposé par le thermomètre.

C'est le constat qu'a voulu partager un conducteur de train expérimenté, très suivi sur les réseaux sociaux, sous le pseudonyme BB27000. Dans un message publié alors que la canicule s'installait, il alerte sans détour : "Emportez toujours AU MOINS 1 litre d'eau sur vous quand vous prenez le train pendant les canicules. 35° extérieur, les clim des trains vont souffrir. À 40°, aucun bloc clim n'est assez dimensionné pour garder 30 degrés intérieur dans 130 m³. " Avec ses vingt-cinq ans d'expérience sur le réseau, il poursuit : " Les cheminots, les agents des ateliers, les contrôleurs, les conducteurs, vont faire leur possible pour garder les clim en service. Mais 40°, outch. "

Les systèmes de climatisation, même vérifiés et entretenus, sont tout simplement sous-dimensionnés pour affronter de tels extrêmes. La chaleur produite par les voyageurs, additionnée à celle de l'extérieur, dépasse la capacité de refroidissement de la plupart des installations ferroviaires conçues il y a plusieurs décennies.

À ces limites s'ajoutent d'autres difficultés : sous l'effet de la canicule, les risques de pannes et de perturbations se multiplient. Les équipements électroniques embarqués dans les trains, déjà soumis à des températures élevées en fonctionnement normal, peuvent tomber en défaut. Les rails, eux aussi, subissent la dilatation : un excès de chaleur peut les déformer, imposant des limitations de vitesse, voire des interruptions de circulation pour garantir la sécurité.

Les caténaires, ces câbles qui alimentent le train en électricité, se détendent et risquent l'arrachement. Par endroits, la signalisation, fragilisée par la chaleur, peut cesser de fonctionner, provoquant retards et ralentissements. Autant de défis qui forcent le monde ferroviaire à une vigilance permanente face à une météo de plus en plus extrême.