L'Assurance maladie va bientôt vous écrire : lisez bien le mail pour éviter une fraude en votre nom

L'Assurance maladie va bientôt vous écrire : lisez bien le mail pour éviter une fraude en votre nom Pour endiguer les fraudes, l'Assurance maladie envoie des notifications par mail à tous les Français qui possèdent une carte vitale.

Lire ce message de l'Assurance maladie va devenir une habitude pour tous les Français qui possèdent une carte vitale : "Bonjour, votre caisse d'assurance maladie a effectué ces derniers jours au moins un paiement". Depuis le 26 septembre dernier, l'Assurance maladie envoie automatiquement une alerte par mail à tous les assurés dès qu'elle effectue un remboursement après une consultation. Et ce, peu importe si la somme est versée directement sur le compte bancaire de l'assuré ou sur celui du professionnel de santé que l'assuré a consulté.

En clair, le mécanisme se déclenche à chaque utilisation de la carte Vitale, que ce soit après un rendez-vous chez un médecin généraliste, un spécialiste ou après un séjour à l'hôpital. Toutefois, ces notifications ne contiennent aucune information sur le montant des remboursements. Leur unique but est d'inciter les assurés à se connecter sur leur compte personnel Ameli pour vérifier le détail de leurs remboursements.

Sur LinkedIn Marc Scholler, directeur financier de l'Assurance maladie, explique que cette notification invite les citoyens "à prendre conscience de ce que la solidarité nationale finance en leur nom". Il rappelle que sur l'année 2024, "le déficit de la Sécurité sociale a atteint 13,8 milliards d'euros". De plus, face au vieillissement de la population et à l'augmentation des pathologies chroniques, le déficit de l'Assurance maladie pourrait grimper à 16 milliards d'euros en 2025. Dans un rapport publié en juin 2025, l'organisme indique que le déficit pourrait même s'établir à 41 milliards d'euros à l'horizon 2030.

Cependant, l'envoi du mail de l'Assurance maladie après chaque consultation a un autre objectif : lutter contre la fraude. En 2024, l'Assurance maladie a identifié et stoppé 628 millions d'euros de paiements indus, soit une hausse de 35% par rapport à 2023. Dans le détail, "52% des fraudes sont commises par des assurés, pour 18% des montants" et "27% de fraudes sont commises par des professionnels de santé" qui concernent "68% des montants", précise Marc Scholler.

Les fraudes les plus courantes sont liées à la facturation d'actes médicaux fictifs, c'est-à-dire des soins facturés à l'Assurance maladie, mais jamais réalisés. Il peut également s'agir de surfacturations. Le directeur financier de l'Assurance maladie évoque ainsi l'anecdote d'un patient "qui s'était rendu dans un centre dentaire pour un simple détartrage à 40 euros et qui deux jours plus tard, en consultant son compte Ameli, il avait découvert une facturation de 8 000 euros pour des prothèses dentaires jamais posées".

Cette histoire souligne l'importance du rôle que peuvent jouer les assurés dans la détection des fraudes réalisées par des professionnels de santé. En consultant régulièrement leurs relevés de remboursements, ils peuvent identifier des anomalies et alerter l'Assurance maladie.

L'Assurance maladie a d'ailleurs simplifié la procédure de signalement. Les assurés qui constatent une anomalie peuvent utiliser le chatbot du site officiel en demandant à "signaler un remboursement suspect". Un formulaire spécifique permet ensuite de détailler la suspicion de fraude, notamment en cochant la case "Signaler un acte médical ou un soin non réalisé".