Impôts, crédits… Comment arrêter de payer pendant le coronavirus

Impôts, crédits… Comment arrêter de payer pendant le coronavirus Découvrez comment moduler voire suspendre complètement le paiement de ces charges qu'une baisse de revenus pourrait rendre insoutenables.

Malgré les efforts du gouvernement, notamment à destination des entreprises, le coronavirus ne laissera pas le budget des particuliers indemne. Certes, le chômage partiel, qui indemnise le salarié à hauteur de 70% de son salaire brut et 84% de son salaire net, sera pris en charge à 100% par l'Etat jusqu'à 4,5 Smic, alors qu'il ne l'était auparavant qu'à hauteur du Smic. Reste que le salarié au chômage technique ne percevra pas 100% de sa rémunération. En l'absence de dispositions conventionnelles prévoyant le maintien intégral de salaire dans leur entreprise, ceux qui, faute de pouvoir faire du télétravail, ont demandé l'arrêt indemnisé pour garde d'enfant y laisseront aussi quelques plumes puisqu'ils ne percevront "que" 90% de leur salaire net. Sans compter les intérimaires, vacataires ou encore en contrat à durée déterminée (CDD) dont la mission ne sera pas prolongée.

Agir sur son prélèvement mensuel d'impôt sur le revenu est possible depuis le site Internet des impôts

Dans ce contexte, des baisses de revenus sont d'ores et déjà à prévoir… et des modulations d'échéances à anticiper. S'agissant des charges fiscales, "le système du prélèvement à la source permet de recalculer automatiquement un nouveau taux via l'application "Gérer mon prélèvement à la source", en renseignant les nouveaux revenus, fait savoir la Direction générale des Finances publiques pour laquelle, toutefois, "les mesures de mise en chômage partiel, avec prise en charge et maintien des salaires par l'Etat, ne devraient pas générer de baisses importantes de revenus. Quant aux indépendants, ils ont toujours la possibilité, grâce au prélèvement à la source, de suspendre pendant trois mois leurs acomptes".

Certaines banques prévoient la possibilité de suspendre les échéances au bout de 24 mois de remboursement, pour une durée de 1 à 12 mois, en une ou plusieurs fois

Autre charge importante pour bon nombre de ménages – 31% des Français, selon un sondage OpinionWay pour Vousfinancer – le remboursement d'un crédit immobilier. "Depuis quelques jours les demandes de report ou suspension d'échéance se multiplient dans les banques", rapporte le courtier. Certaines banques prévoient dans les offres de prêt la possibilité de suspendre les échéances au bout de 24 mois de remboursement, pour une durée de 1 à 12 mois, en une ou plusieurs fois. A noter toutefois que l'activation de cette option, gratuite dans les conditions de l'offre, a pour effet d'augmenter le coût du crédit. D'autant plus lorsque la suspension intervient tôt dans l'échéancier, les mensualités étant alors principalement constituées d'intérêts. "Certaines banques qui avaient prévu cette clause sont en train d'assouplir les conditions de report pour accompagner au mieux leurs clients", précise Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. L'assurance emprunteur, elle, continue à devoir être remboursée mensuellement.

Autre carte à jouer pour absorber une éventuelle baisse de ses revenus, couper court à des abonnements non essentiels

Par ailleurs, qui ne tente rien n'a rien : même les banques qui ne proposent pas d'emblée cette option peuvent, dans le contexte actuel, être tentées d'accepter un report temporaire des échéances. Ne serait-ce que dans leur intérêt, afin d'assurer la continuité du remboursement plutôt que d'avoir à déplorer une créance douteuse ou un défaut de paiement. Mais rien ne les y oblige, ce que déplore l'Apic (Association Professionnelle des Intermédiaires en crédit) qui, dans une lettre ouverte, appelle le gouvernement à prendre des mesures de soutien pour le crédit aux particuliers, et notamment à offrir aux détenteurs d'un crédit immobilier la possibilité de suspendre ou reporter leurs échéances de remboursement en cas de baisse de revenus. Mais Bercy insiste : "Les mesures de report en matière bancaires (correspondant aux engagements de la FBF) sont dédiées aux entreprises pour leur permettre de survivre et de sauvegarder les emplois."

En attendant une éventuelle réponse collective des réseaux bancaires, chacun y va de ses largesses. La Société Générale promet par exemple "pour ses clients particuliers confrontés à des situations difficiles telles que du chômage partiel" de faire "preuve de flexibilité notamment en leur permettant d'échelonner sans frais leurs échéances de crédit à la consommation et de prêts immobiliers". De son côté, La Banque Postale propose déjà "la mise en place d'un report de 3 mois de l'échéance" pour ses emprunteurs impactés financièrement par la crise (indépendants, artisans, salariés au chômage partiel, entre autres).

Autre moyen de maintenir à flot son budget malgré une éventuelle baisse de revenus, résilier un certain nombre de services qui ne sont pas indispensables. Salle de sports, assurance superflue, plateforme de vidéo à la demande… Le JDN vous fournit des modèles de lettre de résiliation dédiés à chaque service.