A quoi faut-il s'attendre sur les marchés boursiers après la crise du Covid-19 ?

Au mois de mars dernier, alors que le monde entier se faisait lentement mais sûrement happer par la vague du Covid-19, les marchés chutaient les uns après les autres. Malgré les efforts déployés par les banques centrales, les pertes ont été énormes. Trois mois plus tard, quelle est la situation ?

Les conséquences de la crise

Une hausse du nombre de contaminations dans le monde qui ne cessait de grimper, des confinements massifs... Il n’en fallait pas plus pour effrayer les acteurs de l’économie et faire chuter un par un les marchés internationaux. Que ce soit en Asie, en Europe, aux Etats-Unis mais aussi dans les pays du Golfe, très dépendants du secteur de l’énergie, la pandémie a fait craindre une récession, que les plus optimistes ont qualifié de ralentissement pendant quelques jours.

Depuis le 19 mars, le Cac 40 affiche une baisse de plus de 30%. Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements de Natixis Wealth Management, se veut positif, même s’il explique : "Une baisse de 35% des actifs correspond en moyenne au décrochage observé lors de marchés fortement baissiers. La différence essentielle, et elle est de taille, est que ce mouvement s’est effectué en un mois, alors qu’habituellement ces tendances s’inscrivent sur une durée d’un an et demi". 

Pour rassurer, les banques centrales ont appliqué les mêmes méthodes que lors de la crise de 2008, de façon à calmer les marchés financiers, mais l’objectif a eu du mal à être atteint.

C’est le 22 février dernier qu’a eu lieu un premier krach, consécutif aux mesures prises par les Etats pour endiguer la pandémie, rapidement suivi par une crise du pétrole. Les spécialistes financiers se sont tous accordés pour dire que la chute des actifs observée pendant cette période n’avait jamais été si forte depuis la création des marchés.

Finances bien-sûr, mais aussi industries, services aux consommateurs ou encore services aux collectivités, beaucoup de secteurs d’activités ont été touchés. Parmi ceux qui s’en sont le mieux sortis, la santé, les biens de consommation, la technologie et les télécommunications.

Quelle situation après le déconfinement ?

Après le déconfinement de la majorité des citoyens du monde, la Bourse a semblé vouloir rattraper son retard. Mais aujourd’hui, face à l’aggravation de la pandémie et aux tensions commerciales toujours brûlantes, la Bourse de Paris connait à nouveau une aversion au risque. La perspective d’une reprise économique rapide n’est plus d’actualité. Tous les principaux indices boursiers sont concernés. Wall Street, mais aussi le Nasdaq Composite, le Nikkei 225 (les bourses sont toujours fermées en Chine et à Hong-Kong) et le Kospi sud-coréen sont toutes en recul.

Un bras de fer commercial a toujours lieu entre l’Europe et les Etats-Unis, la première envisageant de ne pas permettre aux touristes américains de fouler son sol cet été, les seconds imposant des droits de douanes supplémentaires sur 3,1 milliards de dollars d’importation en provenance notamment d’Espagne, du Royaume-Uni, d’Allemagne et de France.

De plus, l’Amérique ne compte pas lâcher des yeux Pékin. Le Pentagone a récemment dévoilé une liste d’entreprises qu’il soupçonne d’être détenues ou contrôlées par l’armée chinoise et opérant sur son territoire. De quoi inquiéter encore les acteurs de l’économie mondiale.

Des opportunités d’investissements ?

Comme à chaque crise, certains spécialistes voient l’opportunité d’investir dans quelques secteurs. Le luxe et la technologie proposent des points d’entrée attrayants, mais ce sont les secteurs plus décotés ainsi que les petites et moyennes valeurs qui ont pris du retard qui semblent clairement les plus intéressants.

Cependant, la crainte d’une deuxième vague et l’augmentation constantes de cas de Covid aux Etats-Unis freinent encore depuis mi-juin la reprise boursière. Quelques sursauts ont été observés mais sans cesse ralentis par le virus.

La fin du mois de juin reste critique et la nouvelle dégradation des projections du Fonds monétaire international (FMI) pour l’économie mondiale contribue aussi à noircir le tableau.

Alors, acheter des actions en espérant profiter d’un prochain rebond ou sécuriser ses placements ? Pour les experts, les fondamentaux du système restent bons malgré la crise, mais ils appellent à ne pas se précipiter et à opter pour un investissement progressif, ne sachant toujours pas combien de temps la crise durera, et si le niveau le plus bas a été atteint.