Ce nouveau mode de paiement cache deux énormes risques, pourtant des millions de Français l'utilisent régulièrement
Proposé par des milliers d'enseignes, en particulier sur Internet, et utilisé par des millions de Français, ce mode de paiement cache des risques insoupçonnés.
Plébiscité par des centaines de milliers d'acheteurs en France, ce mode de paiement peut avoir de redoutables conséquences. Il est pourtant de plus en plus proposé par les sites de vente en ligne. Certaines enseignes donnent également la possibilité d'utiliser ce moyen de paiement à leurs clients qui se déplacent physiquement en magasin.
L'un des avantages de cette pratique est qu'elle permet d'acheter la plupart des articles vendus chez de nombreux commerçants. Mobilier, matériel informatique, électronique... Seul l'alimentaire reste encore relativement épargné par cette tendance. Autre point fort de cette technique, elle est particulièrement économique. Un atout majeur en cette période où le taux d'inflation continue d'avoisiner les 4%, d'après l'Insee. En effet, dans ce contexte de hausse générale, des prix, n'importe quelle aide au pouvoir d'achat semble la bienvenue.
Résultat, "un Français sur quatre a déjà eu recours à ce mode de paiement au cours de l'année 2023", affirme une étude de Toluna et Harris Interactive pour la Fédération de l'e-commerce et de la vente en ligne (Fevad). D'après la fédération professionnelle, la méthode pour acheter ses articles est notamment en vogue chez les personnes à faible budget et principalement les jeunes. "43% d'entre eux l'auraient déjà utilisé au cours de l'année 2023", confirme l'étude menée pour la Fevad. Pourtant, c'est ce même public précaire qui est le plus exposé aux dangers de ce moyen de paiement.
Il s'agit du paiement fractionné, également baptisé "paiement en trois fois (ou quatre fois) sans frais". Pour rappel, ce service permet d'acheter un article en étalant les paiements sur la durée. En clair, il est possible de diviser la somme en 3 ou en 4 puis d'effectuer un virement tous les mois jusqu'à ce que le produit en question soit totalement réglé. L'intérêt est que l'acheteur peut profiter de l'article dès le premier versement.
Problème : "peu de Français connaissent les clauses qui se cachent derrière ces prélèvements programmés automatiquement", alerte une responsable de Sofinco, filiale du Crédit Agricole spécialisée dans le paiement fractionné. "Cette pratique manque d'encadrement : n'importe qui peut multiplier les paiements fractionnés, sans limite, même si cette personne est déjà à découvert", prévient-elle. En clair, les banques ne vérifient quasiment jamais la solvabilité des acheteurs qui ont recours au paiement fractionné, ce qui accentue le risque de surendettement.
Or, avec ce mode de paiement, les consommateurs tombent souvent dans le second piège méconnu des pénalités bancaires. En cas de paiement non honoré, l'acheteur peut être contraint de s'acquitter d'une sanction financière qui peut s'élever jusqu'à 15% de la somme qui lui reste à payer.