C'est le sinistre immobilier le moins connu de France mais il fait des ravages : les cas vont bientôt exploser
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C'est le sinistre immobilier le moins connu de France mais il fait des ravages : les cas vont bientôt exploser

Dans le secteur de l'immobilier, c'est un phénomène trop méconnu qui peut compromettre la stabilité d'une habitation entière.

"J'ai rencontré de nombreuses personnes touchées par ce phénomène, mais rares sont celles à le connaître". Dominique Boussuge, pathologiste et experte en ouvrages bâtis, alerte sur un problème qui touche le secteur de l'immobilier, dont la fréquence ne cesse d'augmenter : les fontis.

"C'est une pathologie que nous, experts du bâtiment, connaissons bien, mais qui reste largement méconnue du grand public", raconte-t-elle au Journal du Net. Les fontis, des trous impressionnants qui font des ravages au cœur de grandes agglomérations comme Paris, Nice ou dans des zones rurales. Un fontis mal placé peut compromettre la stabilité d'une habitation entière, comme par exemple dans la capitale, où un fontis d'environ dix mètres de diamètre s'est formé dans la cave d'un immeuble résidentiel.

Les fontis sont des effondrements localisés en surface, causés par l'affaissement de caves souterraines. Ils se manifestent généralement au-dessus d'anciennes carrières abandonnées. Ce phénomène existe aussi dans les zones rurales, loin des carrières, où des cavités naturelles s'écroulent, mais ce type d'affaissement est bien plus rare.

Pour repérer un fontis en formation, il faut être attentif au seul signe avant-coureur : une flexion du sol, une cuvette qui commence à se former dans son jardin ou dans une cave. En cas de détection d'un fontis, il faut prévenir la mairie qui doit communiquer l'information au préfet et au président du conseil général. En cas de risque élevé, c'est la procédure de péril imminent qui s'applique.

Pour traiter un fontis, il est nécessaire de procéder à son comblement. La méthode la plus courante consiste à réaliser une étude pour définir la localisation, la profondeur et la géométrie de la cavité, puis la combler par injection de coulis de ciment et de résine expansive, une technique appelée "grouting".

Le coût de cette opération est considérable, allant de 60 000 euros pour les petites cavités jusqu'à 150 000 euros pour les plus grandes, avec une moyenne de 100 000 euros, selon Dominique Boussuge. C'est généralement au propriétaire de supporter ces frais, les assurances ne prenant en charge qu'une partie des dépenses.

Pour savoir si l'on est dans une zone à risque, il existe un outil accessible à tous : le site Géorisques, développé par le ministère de la Transition écologique. Ce portail permet de consulter une base de données nationale qui recense les cavités souterraines abandonnées sur l'ensemble du territoire. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) y a recensé plus de 100 000 carrières inactives en France. Depuis 20 ans, les vendeurs et bailleurs, ou les agences immobilières, ont l'obligation de fournir à l'acquéreur ou au locataire un état des risques relatifs à l'immeuble concerné.