Cette hausse d'impôt déguisée impactera tous les retraités : le gouvernement y réfléchit
La pression s'accentue sur les retraités. Depuis plusieurs mois, une série de déclarations émanant de membres du gouvernement a de quoi inquiéter les aînés. Plusieurs ministres, dont Amélie de Montchalin, la ministre chargée des comptes publics, ont successivement évoqué différentes pistes pour réaliser des économies sur les retraites.
Certaines ont déjà fait couler beaucoup d'encre dans les médias, comme la suppression de l'abattement fiscal de 10% appliqué sur les revenus des retraités, ainsi que la réduction du crédit d'impôt dont bénéficient les retraités qui emploient une personne à domicile (jardiner, assistant à domicile, etc). Désormais, une nouvelle option est étudiée par le gouvernement. La mesure a la particularité de concerner l'ensemble des retraités français, quels que soient leurs revenus.
L'exécutif songe à instaurer une "année blanche" en 2026. Concrètement, cela consiste à maintenir les dépenses publiques à leur niveau actuel, sans les augmenter. En clair, les dispositifs fiscaux, les aides sociales et les pensions de retraite ne seraient pas revalorisés. Une situation exceptionnelle puisque chaque année le barème de l'impôt sur le revenu, les allocations ou les pensions versées tous les mois par la CNAV (Caisse nationale d'assurance-vieillesse), sont indexés sur le taux d'inflation en vigueur au cours de l'année écoulée. Si la mesure venait à être adoptée, cela signifierait que les 17 millions de retraités français ne verront pas leurs pensions être rehaussées au 1er janvier 2026.

Selon les projections actuelles basées sur l'évolution de l'inflation, les pensions de retraite devraient normalement être revalorisées de 1,4% au 1er janvier 2026. L'absence de cette revalorisation aurait un impact financier direct sur le pouvoir d'achat des retraités. Alors qu'une pension de retraite du régime générale s'élève en moyenne à 814 euros nets par mois, cette "année blanche" représenterait une perte de 11,40 euros par mois pour les seniors, soit 134,30 euros de moins sur l'ensemble de l'année 2026. Ainsi, l'Etat espère économiser environ 4 milliards d'euros.
La France a déjà expérimenté par le passé le gel des pensions de retraite de la CNAV. Cette mesure avait notamment été mise en œuvre en 2014, puis à nouveau en 2016 et enfin en 2018.
Cependant, la mise en place d'une "année blanche" aurait des répercussions qui dépassent largement les seules pensions de retraite. Sur le plan fiscal, cette mesure conduirait au gel du barème de l'impôt sur le revenu. Mécaniquement, une telle décision engendrerait une hausse des prélèvements pour les contribuables, parmi lesquels on trouve près de 8,5 millions de retraités. En somme, cela reviendrait à créer une hausse d'impôts déguisée.