5 millions de Français oublient de réclamer cette aide : jusqu'à 1 450 euros par mois sans conditions de revenus

5 millions de Français oublient de réclamer cette aide : jusqu'à 1 450 euros par mois sans conditions de revenus De nombreuses aides peuvent être versées sans condition de revenus à 14 millions de Français.

Un fils qui s'occupe de sa mère malade, une fille qui prend soin de son père en perte d'autonomie, un parent qui élève un enfant en situation de handicap ou encore une personne âgée qui épaule au quotidien son conjoint ou sa conjointe... En 2025, près d'un Français sur cinq vit dans cette situation. Selon les chiffres de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) 9,3 millions de Français sont considérés comme des "aidants".

Une personne est considérée comme "aidant" lorsqu'elle aide régulièrement et gratuitement un proche dépendant ou en situation de handicap. Ce soutien peut prendre différentes formes : faire des courses, faire du ménage, préparer des repas, aider à la toilette, ou simplement effectuer des démarches administratives (déclaration de revenus, gestion des factures, des contrats d'assurance, etc). Or les aidants oublient souvent un élément essentiel : ils peuvent réclamer des aides à l'Etat.

Selon les estimations, 5 millions de Français sont des aidants qui s'ignorent. Alors qu'ils pourraient obtenir des droits spécifiques ou profiter d'aides financières, ils n'ont pas entrepris les démarches nécessaires pour en bénéficier. Ce non-recours aux dispositifs de soutient dédiés aux aidants découle principalement du fait que ce rôle est souvent vécu comme une solidarité familiale "naturelle", et qu'il ne mérite pas de contreparties. Pourtant, être reconnu officiellement comme aidant ouvre la porte à des aides qui peuvent atteindre plusieurs milliers d'euros par an. Ces aides visent à compenser la charge financière et personnelle considérable que représente l'accompagnement d'un proche dépendant.

Les montants varient selon la situation de chaque aidant. Par exemple, l'Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) versée par la CAF ou la MSA s'adresse aux aidants qui arrêtent ponctuellement, partiellement ou totalement leur activité professionnelle pour s'occuper d'un proche. L'allocation s'élève à 64,54 euros par jour ou 32,27 euros par demi-journée, avec un plafond de 22 jours par mois. Elle peut donc rapporter jusqu'à 1 420 euros par mois.

De son côté, la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) permet à l'aidant d'être rémunéré à l'heure. Le montant de la prestation dépend donc du nombre d'heures d'aide effectué chaque jour et du lien de parenté avec la personne aidée. Il existe toutefois un plafond pour la PCH fixé à 1 451 euros mensuels.

Les aidants peuvent également bénéficier d'un crédit d'impôt de 50% sur les sommes engagées pour employer un professionnel qui prend temporairement le relais. Enfin, diverses aides ponctuelles peuvent être accordées par les caisses de retraite complémentaires comme des chèques pour financer le transport, l'hébergement et les repas lors d'un séjour de vacances.

Cependant, il n'existe pas de carte officielle ou de statut administratif universel pour les proches aidants. Afin d'obtenir ces aides, il faut faire reconnaître la dépendance ou le handicap du proche aidé, puis s'adresser aux organismes sociaux, notamment la CAF, la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), ou sa caisse de retraite complémentaire. Si l'aidant est salarié, il peut aussi faire une demande de "congé proche aidant" auprès de son employeur.