Le feu est vert, il démarre et prend 750 euros d'amende : il ne connaissait pas cette subtilité du code de la route
Tous les jours, des automobilistes passent au feu vert, pensant être dans leur bon droit. Ils risquent jusqu'à 750€ d'amende.
Vous avez bien attendu que le feu passe au vert, vous prenez votre temps pour repartir et vous engager dans un carrefour en faisant attention autour de vous et pourtant, sans le savoir, vous venez de commettre une infraction de quatrième classe, l'une des plus graves au code de la route.
Cette infraction méconnue vous expose à une amende forfaitaire de 135 euros, minorée à 90 euros. Si l'affaire est portée devant un tribunal, la sanction peut grimper jusqu'à 750 euros. Pourtant, ce comportement est quotidien dans nos grandes villes, où les embouteillages sont monnaie courante et où les automobilistes, pressés d'avancer, s'engagent souvent dans des carrefours déjà encombrés.
Car pour s'engager dans un carrefour, il ne suffit pas que le feu soit vert, mais il faut aussi que le carrefour soit dégagé. L'article R415-2 du Code de la route est très clair : "Tout conducteur ne doit s'engager dans une intersection que si son véhicule ne risque pas d'y être immobilisé et d'empêcher le passage des véhicules circulant sur les autres voies."

Cette règle s'applique même si vous êtes prioritaire ou si le feu est vert pour vous. Elle vise à fluidifier la circulation dans les zones à fort trafic et à réduire les risques de collision. Cette interdiction permet également de laisser libres les voies d'urgence et les passages piétons.
Cette situation préoccupe particulièrement les spécialistes de la circulation urbaine. À Paris, la préfecture de police a mis en place un système de vidéo-verbalisation pour lutter contre ce phénomène. Au moment de sa mise en place, en 2018, les agents de police ont d'abord mené des opérations de prévention car beaucoup d'automobilistes ignoraient cette règle.
Ce problème n'est pas spécifique à la France. Au Royaume-Uni, un dispositif spécifique a été mis en place pour régler ce problème : les "yellow box junctions" ou "boîtes jaunes". Il s'agit de marquages jaunes en croisillons dessinés dans les carrefours. Selon le Highway Code britannique, les conducteurs ne doivent pas entrer dans cette zone tant que leur sortie n'est pas dégagée. En s'engageant dans un carrefour, "il ne faut pas simplement suivre le véhicule devant. Il pourrait s'arrêter et vous bloquer dans le carrefour. Ne laissez pas non plus les autres conducteurs vous pousser à entrer dans la zone alors que le carrefour est encombré", rappelle l'organisme en charge des transports londoniens.
Cependant, ces "boîtes jaunes" ne constituent pas une solution universelle. Une étude commandée par le RAC (Royal Automobile Club) montre que, lorsqu'elles sont surdimensionnées, certaines n'améliorent pas le flux de circulation et augmentent même le risque de contraventions "inutiles" pour les conducteurs. Il convient donc d'adapter ces dispositifs à l'aménagement local.