Tous vos virement seront bloqués si vous ne respectez pas cette nouvelle condition imposée par l'Europe
Les clients de toutes les banques doivent modifier une information sur leur espace client s'ils veulent continuer à faire des virements.
Mails, courriers, notifications sur mobile... Les banques s'apprêtent à donner l'alerte. Dans les prochains jours, l'ensemble des établissements bancaires français vont lancer une vaste campagne de communication pour prévenir leurs clients d'un changement imminent. Toutes les banques sont concernées, aussi bien les grandes banques traditionnelles comme le Crédit Agricole, la BNP Paribas ou la Société Générale, que les banques en ligne telles que Boursorama ou Revolut. Objectif : sensibiliser la clientèle au fait que, d'ici quelques jours, la manière de faire des virements va radicalement changer.
Actuellement quand le client d'une banque souhaite faire un virement, il se rend sur son espace client ou sur son application mobile et enregistre un bénéficiaire afin de lui verser de l'argent. Une procédure très simple : il suffit de rentrer le nom du bénéficiaire et son IBAN. Or, le nouveau règlement européen 2024/886 impose à toutes les banques de la zone euro, et donc de France, de mettre en place un nouveau système de sécurité connu sous l'acronyme anglais VoP (Verification of Payee). En clair, à partir du 9 octobre 2025, les banques devront vérifier que l'IBAN saisi lors d'un virement correspond bien au nom du titulaire du compte qui va recevoir l'argent.
A compter de cette date, les clients des banques désirant ajouter un bénéficiaire de virement devront indiquer l'IBAN et l'identité exacte du bénéficiaire, en inscrivant son nom de famille et son prénom. Fini donc les "Maman", "Pierre" ou "Martin" : les surnoms et les seuls prénoms ne seront plus acceptés. Les clients sont appelés à modifier également l'identité des bénéficiaires déjà enregistrés sur leur application bancaire ou sur leur espace client en ligne. Ainsi, lorsqu'un virement, nouveau ou programmé de longue date, est effectué, la banque du client enverra une demande de contrôle à la banque du bénéficiaire, qui disposera d'un délai maximum de cinq secondes pour fournir une réponse concernant la correspondance entre le nom et l'IBAN.

Cette procédure de vérification peut aboutir à trois situations distinctes. Premièrement, si le nom correspond parfaitement, le virement peut se poursuivre normalement sans intervention du client. Deuxièmement, en cas de correspondance approximative, comme une petite faute de frappe dans l'orthographe, la banque signale l'erreur, communique le nom exact et demande confirmation avant de procéder au transfert. Enfin, lorsque le nom ne correspond pas du tout, la banque informe le client sans révéler le véritable nom du titulaire et lui laisse le choix de poursuivre ou d'annuler l'opération.
Le point crucial de ce nouveau dispositif réside dans la responsabilité du client face aux alertes émises par sa banque. Si un client reçoit un message d'avertissement signalant une non-correspondance et qu'il décide malgré tout de valider le virement, il engage sa responsabilité. En cas de fraude, l'établissement bancaire pourra reprocher au client une "négligence" et refuser de rembourser le préjudice subi.
En effet, des escrocs utilisent fréquemment une technique consistant à se faire passer pour un proche de la victime, tout en communiquant l'IBAN d'un compte frauduleux. Alors que le client pense faire un virement à quelqu'un qu'il connait, il verse en réalité l'argent sur le compte de l'arnaqueur. Grâce au nouveau système de vérification, les fraudeurs ne pourront plus exploiter aussi facilement cette faille, car toute discordance entre le nom déclaré et le véritable titulaire du compte sera immédiatement détectée.