C'est l'objet le plus important à avoir dans sa voiture, mais personne n'en possède
Peu de conducteurs en possèdent, pourtant cet accessoire pourrait bien être un des plus utiles en voiture. A peine plus grand que la paume d’une main, ce petit dispositif peut se révéler crucial au volant. Maxime, 28 ans, en sait quelque chose. Au JDN, il raconte.
“En décembre 2024, je roulais dans l’agglomération nîmoise. Alors au milieu d’un grand rond-point, une voiture s’engage dans l’intersection et me coupe la route. Je n'ai pas le temps de m’arrêter. Je l’ai percuté de plein fouet.”
L’automobiliste responsable de l’accident affirme ne pas avoir vu Maxime. “Elle a même remis la faute sur moi, se souvient le jeune homme. Selon elle, j'allais trop vite dans le rond-point, elle ne m’a pas vu arriver.”

“Sur son constat, la dame indiquait que j’étais en tort”, précise Maxime au JDN. Heureusement, Maxime avait équipé sa voiture d’un élément qui allait changer la donne : une caméra embarquée aussi appelée dashcam. Cet appareil s’accroche à l’avant - et parfois à l'arrière de son véhicule - et filme la route en continu. Particulièrement utile pour prouver sa bonne foi dans le cadre d’un accident de la route, certains modèles offrent même la possibilité d’afficher la vitesse de la voiture, pour plus de contexte.
“J’avais toute la vidéo de l’accident et on voyait très clairement que je n’étais pas en tort. Sans cette preuve, la faute aurait sûrement été partagée à 50/50”, confie Maxime.
L’homme de 27 ans à l'époque des faits transmet la vidéo à l’automobiliste, qui comprend qu’elle est entièrement en tort et accepte de signer le constat de Maxime. “Elle ne pouvait juste plus se cacher derrière des excuses. Grâce à la vidéo, elle n’avait plus d’autre choix que de signer mon constat.”
Accident, délit de fuite, stationnement gênant, vandalisme, vol : pour de multiples raisons, les dashcams s’imposent peu à peu dans les véhicules français. Environ 70 000 voitures en seraient aujourd’hui équipées, selon GFK, cabinet spécialisé en étude de marché. Un chiffre en forte hausse depuis 2020. Une progression favorisée par la baisse significative des prix : sur Internet, les modèles se vendent dès 30 euros, mais peuvent grimper jusqu'à 600 euros, selon leur qualité et leurs fonctionnalités.
Cette progression est peut-être aussi encouragée par les assurances auto. Aujourd’hui, “elles proposent parfois des réductions de prime sur leur contrat d’assurance auto pour les conducteurs qui se munissent d’une dashcam sur leur voiture”, constate l’assureur Ornikar.
Enfin, des décisions de justice récentes ont peut-être rassuré les conducteurs. Pendant longtemps, elles ont été défavorables à l'utilisation de dashcam, ne les considérant pas dans leur jugement - encore aujourd'hui, en France il n'existe pas de cadre légal clair autour de ce dispositif. Mais depuis quelques années, la donne change et les dashcam sont de plus en plus vues comme des preuves recevables.
Autre point d’attention, “les caméras embarquées sont susceptibles de porter atteinte au droit au respect de la vie privée des personnes filmées. Leur usage pose des questions structurantes en matière de protection des données personnelles et de respect des droits et libertés fondamentaux”, explique la commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).
Pour faire face à ce flou juridique, la CNIL a lancé un “club de conformité” en 2025. Avec les acteurs du monde automobile, la CNIL va élaborer des recommandations sur l’utilisation de ces dispositifs.