Une industrie musicale bouleversée : quels impacts pour les artistes ?
L’industrie musicale connaît une forte évolution depuis quelques années comme nous le montre la diminution des ventes ainsi que l’apparition de supports innovants. La citation du compositeur et chef d’orchestre américain Leonard Bernstein, "On ne vend pas la musique. On la partage", est plus que jamais adéquate à l'heure du streaming.
En plus des différents changements de supports, notre économie fait également face à la dématérialisation, qui a définitivement transformé l’industrie musicale. Les vinyles ont laissé place aux cassettes audio, puis aux CD qui ont, avec la transformation numérique, laissé place aux plateformes d’achats mp3 et de streaming. L’apparition de plateformes illégales d’écoute et de téléchargement ainsi que cette dématérialisation, ont un effet dangereux pour ce marché.
Les conséquences de cette situation se montrent lourdes. En effet, les ventes sont en chute libre et les recettes liées à la vente de musique ont baissé. Face à ces changements, l’industrie musicale doit se renouveler continuellement, afin de répondre aux attentes des clients et tenter de maintenir un niveau de revenu optimal.
L’industrie musicale en constante progression, mais des méthodes obsolètes
En raison de la diminution des ventes, les recettes perçues par les labels sont plus faibles. Habituellement, un artiste qui cherche à se lancer signe un contrat d’exclusivité auprès d’un label avec lequel il composera et diffusera sa musique. Le label verse une avance à l’artiste pour qu’il puisse s’entourer d’une équipe et réaliser une maquette. Cependant, une fois cette phase de conception terminée, la promotion demeure primordiale : dans un contexte ultra-concurrentiel, cela représente une étape cruciale pour l’artiste et son label. Il s’agit là du « parcours idéal », mais les labels sont aujourd’hui méfiants. En effet, chaque nouvel artiste représente pour eux un risque, au vu des investissements réalisés.
Les équipes ne se donnent pas toujours les moyens, financiers et humains, de promouvoir tous les artistes émergents. Même pour certains artistes confirmés signés en label, la phase de promotion peut s’avérer difficile. Certaines promotions deviennent donc inexistantes, les sorties d’albums ajournées, etc. C’est la raison pour laquelle les labels choisissent un titre unique pour ces jeunes artistes, qui sera généralement diffusé en radio. Ce n’est que si le succès se fait sentir, que des fonds pourront être débloqués pour le clip de l’artiste. Et c’est bien là que le bât blesse : aujourd’hui nous consommons la musique d’une manière beaucoup plus « audiovisuelle », le public ne veut pas seulement écouter le titre, il souhaite également regarder et découvrir l’univers de l’artiste.
Les méthodes de promotion utilisées par les labels bloquent souvent la variété artistique puisque les titres sont choisis et conçus uniquement pour plaire aux chaînes de radio. Il n’y a pas de place pour la créativité et l’aspect hybride et indépendant – les artistes sont donc face à un choix : pour signer avec un label et avoir une bonne promotion, il leur faut rentrer dans une catégorie bien définie au préalable.
Des challenges difficiles pour l’industrie musicale
Malgré leur force de frappe, les défis de l’industrie musicale sont difficiles à relever pour la plupart des labels. Il s’agit de grandes structures, et – comme toute grande entreprise – elles sont peu agiles. Le changement vient des petites structures hybrides, notamment des acteurs collaboratifs qui proposent des moyens plus souples et adaptés aux attentes des artistes et des clients. Ces petites organisations interviennent sur plusieurs étapes de la création artistique : le crowdfunding pour le financement et les plateformes de partage communautaire.
De plus, les nouvelles technologies ont simplifié la conception d’un album. En effet, aujourd’hui de nombreux artistes utilisent l’autoproduction ou font appel à des particuliers ou des petits studios pour enregistrer leurs titres. Leur promotion reste toutefois problématique, bien que l’on puisse voire une amélioration de la production et du financement. Une nouvelle façon de consommer la musique, via une approche plus globale, doit donc apparaître.
Très peu d’artistes communiquent de la bonne manière. Cependant, ils peuvent être capables de toucher un public et de rassembler une communauté de fans. Le plus important n’est donc pas de « tester un titre sur les ondes » mais d’offrir à l’artiste une plateforme pour qu’il puisse échanger et partager avec son public, lui permettant d’apprendre comment devenir un influenceur. C’est justement via la puissance des réseaux sociaux que l’artiste pourra véritablement se démarquer.
Grâce à tous ces éléments, les artistes de demain pourront profiter pleinement de leur liberté artistique, diffuser leur musique via les canaux qu’ils auront choisis, et être accompagnés par des structures à taille humaine dans leurs démarches de financement et de promotion.