De la nécessité de recréer du lien en période d'inflation
Le contexte inflationniste est une force déstabilisante qui mine la confiance individuelle et collective. Face à ce défi, il est impératif de replacer l'économie du lien au cœur de nos transactions.
Pourquoi accorde-t-on une importance particulière à la confiance ? La confiance constitue un pilier indispensable tant dans les relations économiques que sociales. Bien que perçue comme une notion subjective, elle joue un rôle déterminant dans notre quotidien, en influençant notamment notre rapport au travail. En l'absence de confiance, envisager l'avenir ou élaborer un projet sur le long terme devient complexe, voire impossible. Sans confiance, les échanges commerciaux et sociaux, ainsi que les engagements personnels et professionnels, semblent compromis.
Au cours du mois de novembre 2023, la confiance des ménages reste relativement altérée malgré une timide amélioration (+3 points). L’indicateur, actuellement à 87, reste inférieur à sa moyenne historique sur une période prolongée, établie à 100 entre janvier 1987 et décembre 2022.
Dans ce contexte, et si on replaçait cette notion au cœur de nos échanges pour restaurer/améliorer le lien de confiance entre les citoyens ? Adopter une approche plus humaine et ancrée localement permettrait de recentrer notre économie, favoriser les échanges de proximité et renforcer les liens sociaux pour réinstaurer un sentiment de sécurité.
Pour des échanges de proximité
Bien que la crise économique soit en grande partie derrière nous, Bruno Le Maire a récemment souligné qu'elle laissera des séquelles, avec une inflation maintenant légèrement supérieure aux niveaux d'avant la crise. En passant à 3,5 % sur un an contre 4 % en octobre, elle demeure un défi pour les ménages français.
Cette situation continue d’alimenter la méfiance croissante des consommateurs envers les institutions et les grandes marques, ce qui les encourage davantage à se recentrer sur leurs cercles proches tels que la famille, les commerces de proximité et les circuits courts.
On le voit, les consommateurs accordent plus de confiance à leurs proches pour améliorer leur situation personnelle. Ils se tournent d’ailleurs de plus en plus vers des solutions alternatives pour restaurer leur pouvoir d’achat et s'engagent dans de nouvelles pratiques de consommation axées sur le partage de biens et de services au sein de leur cercle de confiance. Avec l’objectif de réduire leurs dépenses et de compléter leurs revenus principaux.
Rappelons aussi que la proximité, tant au sens propre qu'au sens figuré, implique des liens étroits entre les entités, que ce soit en termes de faible distance spatiale ou d'affinités et de relations étroites.
Soutenir cette tendance ne peut être que bénéfique pour les ménages. Cette dynamique, basée sur la confiance, la solidarité et les liens entre les citoyens, joue un rôle crucial dans la création de valeur. Après tout, le lien de confiance, celui que nous tissons près de chez nous, n’a-t-il pas un impact réel sur la constitution de collectifs solides, notamment au niveau local ?
D’autant plus dans le contexte actuel de consommation standardisée et largement désincarnée, l'importance croissante accordée par les consommateurs aux produits de proximité n'est plus une simple tendance, mais un phénomène social majeur. Car la consommation locale est un vecteur d’ancrage, de confiance et de proximité. Elle devient également une valeur refuge qui place la proximité comme moyen de compenser la perte de repères ressentie et répond surtout au besoin de réassurance des consommateurs.
Il est impératif de replacer la proximité au centre de nos préoccupations et de reconnaître son rôle fondamental dans la construction de relations solides, tant au niveau individuel que collectif.