Confidentiel : WebMediaGroup reprend MyFab et fait évoluer son modèle

Confidentiel : WebMediaGroup reprend MyFab et fait évoluer son modèle L'e-marchand de meubles sort PPR de son capital au profit de WebMediaGroup, Alven et BV Capital, et ouvre son catalogue aux articles de décoration, livrables plus rapidement que son mobilier chinois.

MonUsine, la holding du site marchand de mobilier direct usine MyFab, vient de procéder à la restructuration de son capital. Intervenue le 16 mai, elle aura notamment vu le départ de Discodis (PPR) et d'Adrien Dassault (petit-fils de Serge), ainsi que l'arrivée de WebMediaGroup à hauteur de 51% du capital. Les investisseurs historiques Alven Capital et BV Capital, qui avaient récemment remis au pot et réinvestissent à nouveau, détiennent le solde de son capital. "Il est difficile d'avancer lorsque les actionnaires ne sont pas d'accord entre eux, souligne Nicolas Celier, partner chez Alven Capital. Arrivés à une situation de blocage, pour repartir de zéro, nous avons mis MonUsine en redressement judiciaire jusqu'au 11 juin et voté une augmentation de capital de 1,5 million d'euros, qui pourra aller jusqu'à 2 millions. Avoir un board qui s'entend bien va nous permettre de fixer un nouveau cap. Le tribunal de Meaux doit encore valider l'opération, mais nous sommes tous optimistes."

L'activité et la marque de MyFab prennent donc un nouveau départ, assure Gilles Villautreix. "La logistique de MyFab avait été un peu dépassée par les volumes de vente, reconnaît-il. Notre rapprochement avec un spécialiste tel que WebMediaGroup va nous permettre d'améliorer nos opérations afin de pouvoir effectivement livrer, comme nous le promettons, en 3 à 4 semaines." WebMediaGroup opère en effet un ensemble de sites marchands du même univers que MyFab : Maison Facile commercialise des produits de décoration et d'équipement du jardin et de la maison, Tek Import se fait une spécialité des meubles en bois massif sur mesure, Amateur de Design vend des objets design et enfin Siandso, Craftiz et Badiliz sont des places de marché de produits faits main ou d'occasion. Des partages de compétences avec MyFab sont prévus en matière de marketing, de logistique et de technique, et des synergies avec les enseignes WebMediaGroup devraient voir le jour.

MyFab va également faire évoluer son modèle économique. En parallèle de la vente de meubles qu'il fait fabriquer en Chine à la demande de ses clients, le site va commercialiser des articles de décoration et des accessoires. "L'enquête en ligne que nous menons auprès de nos clients est encore en cours, mais nous pensons d'ores et déjà nous orienter vers des ventes événementielles de courte durée", confie Gilles Villautreix. Comme les pratique par exemple avec succès l'Américain Fab.com.

L'e-marchand a enfin entrepris de mettre en place une organisation logistique bien plus rapide que jusqu'ici. "Nous allons partiellement rapatrier la fabrication en Europe de l'Est, en Europe du Nord et en France, pour gagner en qualité et en délai de livraison, précise Gilles Villautreix. Nous ne resterons en Chine que pour les produits où elle est imbattable, comme les meubles en verre". La nouvelle version du site, qui reflètera ces changements, sera mise en ligne fin juin ou début juillet.

Créé en 2008, MyFab revendique en 2011 un chiffre d'affaires avoisinant 10 millions d'euros. "Les ventes enregistrées depuis le début 2012 sont plus basses, d'une part car nous avons moins investi en acquisition client et d'autre part car nous sommes en train de retravailler nos gammes". Gilles Villautreix attend un vrai redémarrage des ventes à partir du déploiement du nouveau business model. La société espère augmenter ses revenus de plus de 50% d'ici fin 2013, notamment en renforçant sa présence européenne au delà de la France, de l'Allemagne et de la Belgique.