Les e-commerçants français ont le moral
Le secteur a beau connaître une importante mutation, les sites marchands multiplient les projets et anticipent à 74% une hausse de leurs revenus en 2013, selon une enquête Fevad/LSA.
En dépit d'un contexte économique dégradé, les dirigeants du secteur du commerce électronique se montrent confiants pour l'année 2013. En effet, 62% se déclarent aussi ou plus optimistes qu'en 2012, selon une enquête menée par la Fevad et LSA auprès de 79 sites, principalement BtoC. Les pure players ont manifestement encore meilleur moral, puisque les trois quarts d'entre eux se disent aussi ou plus optimistes que l'an dernier.
Ce qui ne les préserve pas pour autant du stress. 47% des e-marchands s'estiment aussi stressés qu'en 2012 et 47% le seraient encore davantage. Ils anticipent en effet que 2013 verra le secteur se transformer profondément. 81% prévoient des mouvements de concentration, 70% tablent sur de nouveaux accords stratégiques entre e-marchands et distributeurs, quand 68% entrevoient l'arrivée d'acteurs étrangers sur le marché français.
L'essor de l'e-commerce hexagonal, sur lequel misent 85% des e-commerçants interrogés, les conduit néanmoins majoritairement à anticiper une hausse de leur chiffre d'affaires (74% des répondants) et de leur performance financière (52%). Un optimisme qui permet à quasiment un e-marchand sur deux de prévoir davantage d'investissements cette année que l'an dernier, quand un sur trois dépensera autant qu'en 2012.
En l'occurrence, l'emploi sera l'un des premiers bénéficiaires de ces investissements : 45% des e-commerçants désirent recruter autant qu'en 2012 et 23% encore davantage. Le premier poste d'investissement devrait être le marketing et la publicité (58%) devant l'informatique (47%), la diversification de l'offre (38%), la logistique (30%) et l'international (25%). En outre, les e-marchands interrogés placent le m-commerce largement en tête (76%) des leviers de croissance pour le futur, devant les points de retrait (54%) et les réseaux sociaux (51%).
Enfin, la Fevad et LSA relèvent combien l'international représente pour eux un relais de forte croissance. 56% des e-commerçants interrogés sont déjà actifs à l'étranger et 14% le prévoient. Une disparité importante demeure toutefois entre les petits sites (36% déjà présents hors de France) et les grands (72%).
Cette proportion plutôt élevée d'e-commerçants français actifs à l'international ne doit cependant pas masquer les difficultés à traverser les frontières. Car si 84% des sondés exportent en Belgique, seulement 40% vendent en ligne en Europe du Nord, 40% en Allemagne, 40% en Italie, 40% en Espagne, 36% au Royaume-Uni, 33% en Europe de l'Est, 16% en Amérique du Nord, 13% en Asie et 9% en Amérique du Sud. Parmi les marchands qui vendent hors de France, 53% évoquent des difficultés juridiques et 47% des contraintes fiscales. Chez les plus petits acteurs, la difficulté numéro 1 réside dans la logistique.