Rendez-vous au Welcome City Lab, l'incubateur tourisme de la Ville de Paris
Chaque année, le Welcome City Lab héberge et accompagne 15 start-up en amorçage et 15 autres en décollage. Visite guidée.
Weezevent, LaBelleAssiette, Sejourning ou encore Fluo font partie des start-up passées par l'incubateur dédié au tourisme de la Ville de Paris, le Welcome City Lab. Créé en juillet 2013, il est installé depuis mai 2014 sur 1 000 mètres carrés au bas de la rue de Rennes, dans le 6ème arrondissement de la capitale. Il accueille chaque année 15 start-up en phase d'amorçage qui, à raison d'environ quatre postes de travail par société, se partagent les open-spaces du premier étage. Au rez-de-chaussée, un grand espace de coworking permet d'accueillir d'autres start-up – par exemples celles qui n'ont pas été retenues par le programme – et d'organiser ateliers et conférences deux à trois fois par semaines. Car l'incubateur se donne aussi pour mission de servir de plateforme d'échange et de rencontre avec les acteurs extérieurs du tourisme et de l'innovation. Un second emplacement de 2 500 mètres carrés, rue des Haies dans le 20ème arrondissement, accueille pour sa part 15 start-up en phase de décollage, qui disposent de vrais bureaux pour leurs 10 à 35 salariés chacune.
Le Welcome City Lab est l'un des 20 incubateurs de Paris&Co, l'agence de développement économique, d'attractivité et d'innovation de la Ville de Paris. A but non lucratif, il ne prend pas de part du capital des start-up, mais leur facture 18 000 euros par an pour l'hébergement, l'accompagnement et l'accès au réseau professionnel qu'il leur fournit. De quoi assurer 50% de son budget d'un million d'euros, que complètent pour 40% neuf partenaires privés (Aéroports de Paris, Air France, Amadeus, Carlson Wagonlit Travel, Galeries Lafayette, RATP, Skyboard, Sodexo et VIParis) et pour 10% quatre partenaires publics (Ville de Paris, Office du tourisme de Paris, Bpifrance et Direction générale des entreprises).
"Chaque année, nous identifions des thématiques prioritaires, où Paris n'est pas bon et doit s'améliorer, ainsi que celles que désirent creuser nos partenaires privés, explique Laurent Queige, délégué général du Welcome City Lab. Cela détermine les domaines de l'appel à candidatures que nous lançons en janvier et sur lesquels nous accueillerons les start-up en mai." La promotion actuelle répond ainsi à des besoins identifiés en matière d'amélioration de l'accueil des touristes, de création de nouvelles expériences sur des lieux physiques, de tourisme d'affaires, de vie nocturne…
Pour les partenaires, cette démarche d'open innovation a d'abord pour intérêt de stimuler l'innovation chez eux. Mais le Welcome City Lab organise aussi pour chacun d'entre eux un démo day, durant lequel des start-up pitchent des solutions répondant à leurs problématiques d'innovation. Ensuite, libre à eux de pousser plus loin les collaborations, voire même de racheter lesdites solutions.
Parmi les start-up de l'actuelle promotion, Bird Office édite une plateforme permettant aux professionnels de réserver en ligne des espaces de travail (salles de conférence, de réunion, de formation, postes de travail…) proposés par des hôtels, entreprises ou business centers qui disposent de salles inutilisées et décident de les monétiser. Accompagné par FiftyPartners, elle s'inspire du modèle de l'Américain LiquidSpace et prend une commission de 20% sur le montant des réservations.
Autre occupant des lieux, Family Twist organise des séjours haut de gamme pour les familles anglophones qui visitent Paris, Londres ou les châteaux de la Loire. "Pour les familles, voyager en ville est compliqué. Nous leur garantissons des chambres communicantes dans les hôtels, nous leur réservons des voitures avec siège bébé, nous leur organisons des ateliers photo, pâtisserie, magie… Et nous les accueillons personnellement à leur arrivée", souligne sa fondatrice Magali Déchelette. Lancé il y a trois ans, Family Twist est également utilisé par les conciergeries de grands hôtels parisiens.
Si les professionnels du Web connaissent par cœur le principe des incubateurs d'entreprises, qui existent depuis les années 80 et poussent aujourd'hui comme des champignons dans le numérique, le secteur du tourisme leur est longtemps resté étranger. "Lorsque j'étais directeur de cabinet de l'adjoint au tourisme du Maire de Paris, dans les années 2000, j'ai vu pendant 10 ans des startupers qui me racontaient, furieux, que sans piston des acteurs traditionnels, on n'arrivait à rien", se souvient Laurent Queige. Décidé à monter un incubateur consacré au tourisme, il évoque son projet avec des acteurs d'autres pays. "Je me suis rendu compte que cela n'existait pas, en grande partie parce que les agences de voyage et les hôteliers étaient très hostiles à ouvrir les portes des offices de tourisme aux start-up, qu'ils percevaient comme de la concurrence déloyale. Avec le Welcome City Lab, Paris a donc été la première ville dans le monde à ouvrir un incubateur dédié au tourisme."