Voitures d'occasion : les Français veulent de la liberté, pas des contraintes

Pour favoriser la transition vers l'électrique, il faut lever les freins et convaincre les Français avec pragmatisme.

En tant que leader du marché de la mobilité d’occasion en France, leboncoin représente un poste d’observation privilégié sur les comportements des Français en matière d’automobile. Et quand il s’agit de mobilité, une volonté commune à tous les Français apparaît : ils veulent être libres de se déplacer et souhaitent s’affranchir de toutes contraintes inutiles.

La voiture reste et restera un symbole majeur de liberté, surtout dans un pays comme la France, où les zones rurales et périurbaines ont une importance stratégique. C’est d’ailleurs pour cela que les zones à faibles émissions (ZFE), pourtant pensées pour répondre à l’urgence climatique, suscitent parfois méfiance et rejet : dès qu’une mesure est perçue comme limitante, elle cristallise les tensions. Et pourtant, l’environnement reste une préoccupation de fond pour les Français. Mais pour que ces derniers changent leurs comportements, encore faut-il leur donner les moyens de le faire, et non leur imposer des contraintes.

Convaincre, pas contraindre

La question n’est plus de savoir s’il faut ou non réduire les émissions de gaz à effet de serre, la réponse est évidente : l’urgence environnementale nous impose d’agir. La vraie question demeure plutôt dans la méthode à adopter pour que les consommateurs optent pour des véhicules que nous appelons “plus propres”.

À la fin des années 1980, il aura suffi de démontrer l’intérêt économique et pratique du diesel pour que la France entière bascule massivement vers ce type de moteur. Si nous avons aujourd’hui le recul nécessaire pour nuancer ce choix, la leçon demeure : pour faire basculer un marché, il faut parler aux consommateurs en des termes qui leur parlent. Nous devons donc adopter cette même posture, pédagogique et empathique, pour l’électrique.

Lever les freins actuels : prix, autonomie, simplicité

C’est précisément ici que la voiture électrique d’occasion joue un rôle crucial. Si le prix d'un véhicule électrique neuf reste élevé - en moyenne 20 à 40 % plus cher que son équivalent thermique - l’occasion ouvre une formidable opportunité : comme pour les panneaux solaires, l’investissement initial est élevé, mais le coût complet d’usage est bien plus faible. Une voiture électrique coûte moins cher à recharger, elle nécessite moins d’entretien, et surtout… elle dure plus longtemps !

Sur la question de l’autonomie, là encore, il faut accompagner le raisonnement des particuliers : les trajets quotidiens effectués par la grande majorité des Français dépassent rarement les 100km. La réponse à cette interrogation doit donc être faite sur les besoins réels des usagers et non sur les trajets exceptionnels qui concernent seulement quelques moments dans l’année (week-ends, vacances…). De plus, les batteries ont prouvé ces dernières années avoir de réelles capacités résiduelles, ce qui rassure les acheteurs. C’est aussi à nous, acteurs de la profession, de mieux communiquer sur ce point pour réassurer les consommateurs et lever les doutes liés à l’autonomie et à la durabilité des batteries.

Trop souvent encore, l’électrique est perçu comme compliqué : bornes incompatibles, applications multiples, délais de recharge incompris… L’industrie automobile et les plateformes comme la nôtre ont un rôle à jouer pour guider, orienter et simplifier l’information. La simplicité doit être le mot d’ordre.

Parions sur l’envie, pas la contrainte

La question n’est pas marginale : ce ne sont pas moins de 40 millions de ménages français qui, potentiellement, sont concernés. Si nous voulons parvenir à un basculement massif vers l’électrique, il faut s’adresser aux ménages Français avec pragmatisme et bon sens.

Oui, l’économie circulaire est importante. Oui, il faut donner du sens à cette transition : imposer sans convaincre n’a jamais fonctionné. C’est en levant les freins, en mettant en avant les bénéfices, et en accompagnant les consommateurs, que le marché basculera réellement. Pas sous la contrainte, mais par envie : envie de faire des économies sur le long terme, envie de rouler plus propre, et surtout envie de rester libre de ses choix.

Le défi est immense, mais l’opportunité l’est tout autant. C’est à ce prix que les Français accepteront de basculer vers l’électrique et, plus largement, vers des énergies alignées avec les enjeux environnementaux.