Pourquoi l'e-commerce français regarde au-delà des frontières
Face à la stagnation du marché national, les e-commerçants français misent sur l'international comme levier de croissance et de résilience.
Dans un contexte d’instabilité géopolitique, de tensions inflationnistes et de ralentissement de la consommation, les entreprises françaises de l’e-commerce ne choisissent pas la prudence. Bien au contraire : elles misent sur la diversification et l’ouverture internationale comme leviers de résilience. Une stratégie qui n’est plus réservée aux leaders internationaux, mais qui s’impose désormais à l’ensemble de l’écosystème e-commerce.
Selon le Delivery Benchmark Report 2025 (le dernier rapport de Packlink), 82 % des entreprises françaises prévoient d’entrer sur de nouveaux marchés pendant l’année. Ce chiffre, supérieur à la moyenne européenne (76 %), traduit une volonté claire : explorer de nouveaux relais de croissance que le marché national peine à offrir.
L’international comme réponse à la stagnation
Ce virage stratégique n’est pas anodin. Près de 7 entreprises françaises sur 10 estiment que les marchés internationaux présentent des perspectives de croissance plus dynamiques que la France. Ce constat s’explique par un environnement domestique saturé, où la concurrence est intense, les marges sous pression, et les consommateurs plus prudents.
L’international offre au contraire une promesse d’expansion, de renouvellement, mais aussi de différenciation. En se tournant vers l’international, les marques peuvent adapter leurs offres à des publics nouveaux en tirant parti de zones où la demande en ligne est particulièrement forte.
Des ambitions concrètes et déjà bien entamées
Du côté des entreprises françaises, cette dynamique internationale est déjà bien engagée. D’après les données recueillies, près de 9 entreprises sur 10 vendent à des clients situés hors de la France et disposent également d’opérations dans d’autres pays. Ce constat illustre une réalité que les professionnels observent de plus en plus : l’internationalisation ne se limite plus à expédier ponctuellement à l’étranger, elle s’inscrit dans une logique plus structurée et durable. À l’inverse, seules 4 % des entreprises interrogées opèrent leurs expéditions transfrontalières uniquement depuis la France, sans appui logistique local. Une part marginale, qui témoigne d’un basculement clair vers des stratégies d’expansion plus intégrées.
Les marchés émergents au cœur des plans de conquête
Les entreprises françaises tournent de plus en plus leur regard vers les marchés émergents, où le potentiel de croissance est largement inexploité. En Asie du Sud-Est, région dynamique et hautement numérisée, le commerce en ligne est en plein essor : d’ici 2027, on y comptera plus de 400 millions d’utilisateurs actifs, soit près de 88 % de la population.
L’Amérique latine connaît elle aussi une trajectoire fulgurante. Les revenus du e-commerce y ont dépassé les 139 milliards de dollars en 2022 et devraient plus que doubler pour atteindre 307 milliards en 2027, soutenus par une digitalisation poussée.
Quant au Moyen-Orient, il se distingue par une appétence marquée pour les achats transfrontaliers, portée par des investissements massifs dans les infrastructures logistiques. Le marché e-commerce de la région devrait ainsi atteindre 50 milliards de dollars dès 2025 avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 12,7 %. Ces zones, longtemps considérées comme secondaires, s’imposent désormais comme des priorités stratégiques dans les feuilles de route internationales des acteurs du e-commerce.
Vers un e-commerce plus global, plus mature
L’e-commerce français entre dans une phase de maturité stratégique. Il ne s’agit plus seulement de vendre en ligne, mais de penser l’activité comme un réseau international interconnecté.
Les entreprises gagnantes en 2025 sont celles qui savent adapter leurs modèles aux spécificités locales tout en gardant une vision globale de leur croissance. Cela implique de s’entourer des bons partenaires, de maîtriser les réglementations, et surtout, de placer l’expérience client au centre de chaque étape du parcours.