Featured snippet : dans quels cas y renoncer ?

Featured snippet : dans quels cas y renoncer ? Apparaître en featured snippet ou en lien bleu dans la SERP, il faut désormais choisir. L'option de bloquer le format enrichi existe, et peut s'avérer utile, mais les référenceurs français hésitent à y recourir.

Le 24 janvier, Google a annoncé que désormais, pour figurer dans la première page de ses résultats, ce serait soit le featured snippet, soit le lien bleu. Une même URL ne peut plus occuper les deux places. Depuis le 29 janvier, l'outil d'analyse du positionnement Monitorank constate même que les URL de la position zéro ont été chassées de la seconde page où elles s'étaient retranchées dans un premier temps. Google a quant à lui rappelé aux référenceurs qu'ils ont le choix de laisser les crawlers considérer un contenu comme éligible ou non aux featured snippets.

A tout instant, un référenceur peut en effet décider d'ajouter un tag data-nosnippet ou max-snippet pour bloquer l'apparition d'une URL dans les positions zéro de Google. L'indication est prise en compte dès qu'elle est crawlée. Le premier tag bloque toute utilisation des contenus de la page pour la position zéro mais aussi pour la méta description. Le second ne concerne que les featured snippet et permet de fixer une taille minimum de caractères utilisables dans l'extrait utilisé par Google pour le faire apparaître. La subtilité est de trouver la juste valeur pour empêcher l'apparition du snippet tout en préservant celle de la méta description.

"Puisqu'une page peut être positionnée sur plusieurs SERP, c'est sur l'ensemble des mots-clés apportant du trafic pour chaque URL qu'il faut faire ces observations"

Alors, faut-il passer à l'acte ? Les référenceurs qui veulent utiliser ces tags à bon escient doivent analyser les CTR "au cas par cas, car parfois certains featured snippet rapportent plus qu'une première position et d'autres fois pas du tout", assure Raphaël Doucet, consultant SEO fondateur de Visibilité Référencement. Et puisqu'une page peut être positionnée sur plusieurs SERP, c'est sur l'ensemble des mots-clés apportant du trafic pour chaque URL qu'il faut faire ces observations. "Sur un site à faible volumétrie, c'est assez rapide, mais sur un gros site, c'est très chronophage", prévient le référenceur. Pour réaliser cette analyse, Nicolas Nguyen, cofondateur de Semji, conseille de "faire un export Ahref ou SEMRush des mots-clés et des pages du site positionnées en position zéro et de le croiser avec les données de la Search Console et de Google Analytics".

Raphaël Doucet a déjà pris la décision de bloquer l'apparition en position zéro de certaines URL parmi les sites dont il est responsable. Il s'agissait notamment d'une URL qui générait beaucoup de featured snippet sur des mots-clés importants, mais en rapportant un trafic inférieur à celui qu'elle obtenait en position 1. "En supprimant ma position zéro, j'ai retrouvé ma position en lien bleu, mais avec un trafic légèrement inférieur, puisque je ne cumulais plus la position zéro et la première position, comme avant la mise à jour", relate le référenceur. Il conseille aux éditeurs de site de prendre le temps de calculer et tester.

Selon des observations de Monitorank, portant sur 900 sites ayant perdu leur position zéro sur une journée, 51% ont retrouvé leur position naturelle initiale et 37% ont perdu ou gagné une position. "Une variation classique dans les SERP", commente Fabien Barry, co-fondateur de Monitorank. Il n'y a donc pas de casse significative à redouter en cas de perte ou de refus de la position zéro. Nicolas Nguyen livre d'ailleurs une astuce, découverte par le référenceur Kevin Richard, pour connaître la position d'un site dans la SERP hors résultat enrichi : "Si vous recherchez : "identité numérique" vous verrez Reputationvip.com en position zéro. Ajoutez "&num=9" dans la barre d'adresse en haut de la page de recherche et vous verrez le site en position 2, sans featured snippet." 

"Si je laisse la place en position zéro, d'autres vont la récupérer"

Certains référenceurs hésitent à se passer de la position zéro. C'est le cas de Laurent Jean, consultant SEO. Pour l'un de ses clients, il doit éditer un site de support pour un opérateur télécom. "Nous allons devoir décider de privilégier soit les "howto" en featured snippet, sachant que ce n'est pas grave si l'utilisateur ne va pas sur le site, soit les FAQ, qui peuvent entraîner de l'acquisition. La décision dépendra sans doute du type de contenu". 

Cependant, la plupart des référenceurs interrogés par le JDN n'envisagent pas de bloquer l'apparition de leurs pages en featured snippet : "Si je laisse la place en position zéro, d'autres vont la récupérer", résume Fabien Raquidel, consultant SEO.