Core Web Vitals : les 3 nouveaux signaux de Google pour l'UX

Les Core Web Vitals désignent trois signaux lancés par Google pour évaluer les performances techniques des sites web en matière d'expérience utilisateur.

Avec les Core Web Vitals, Google fait un grand pas en avant dans sa volonté de privilégier les sites web offrant une expérience utilisateur agréable et fluide. On vous explique pourquoi vous ne pouvez pas ignorer ces signaux.

L’ajout par Google de nouveaux critères de positionnement à son algorithme n’est pas si courant. C’est ce qui explique l’effet produit par les Core Web Vitals sur l’écosystème du référencement naturel lors de leur lancement en mai 2021. Ces trois signaux techniques (et quantifiables) visent un but concret : mesurer la bonne santé d’un site web du point de vue de l’expérience utilisateur et, indirectement, inciter les webmasters à intégrer cette dernière à leur cahier des charges… sous peine de laisser leur place dans la SERP à des sites qui jouent le jeu ! Ces trois métriques – temps de chargement, interactivité et stabilité visuelle – sont peut-être un détail pour vous, mais Google leur attribue suffisamment d’importance pour justifier que l’on s’y arrête plus qu’un instant. Surtout quand on sait que 53 % du trafic web est issu des moteurs de recherche (BrightEdge Research) et qu’il reste indispensable de briguer les meilleures positions dans la SERP.

Que sont les Core Web Vitals ?

Les Core Web Vitals, annoncés par Google en novembre 2020 et mis en place quelques mois plus tard (en mai 2021), désignent trois indicateurs techniques employés par l’algorithme de ranking pour évaluer la performance d’un site web du point de vue de l’expérience utilisateur. Ces métriques se concentrent sur le temps que met une page web à s’afficher dans le navigateur de l’internaute et sur la qualité de l’interaction entre celui-ci et la page en question.

Pour ceux qui se posent la question : non, ce n’est pas une façon, pour Google, de mettre au second plan les critères SEO traditionnellement prioritaires, comme les contenus (qualitatifs, originaux et pertinents) et les backlinks (publiés sur des sites jouissant d’une forte autorité). Les Core Web Vitals sont plutôt l’aboutissement d’un processus initié avec la mise à jour algorithmique de juillet 2018 visant à prendre en compte la vitesse de chargement sur mobile.

Leur entrée en vigueur est aussi une manière d’officialiser des facteurs de référencement qui, dans les faits, influent depuis des années sur le classement des pages, mais uniquement par le biais du comportement des internautes (notamment au regard du taux de rebond, dont l’augmentation peut être due à des délais de chargement trop longs, comme Google l’indique lui-même sur cette page). En somme, cette officialisation permet aux webmasters (et aux référenceurs) de savoir quels indicateurs observer et quels moyens mettre en œuvre pour les optimiser.

Que mesurent les Core Web Vitals ?

Alors, concrètement, que mesurent ces fameux Core Web Vitals ? Quelles indications donnent-ils quant à la performance d’une page web ? Trois signaux sont pris en compte : le temps de chargement, l’interactivité et la stabilité visuelle de la page.

Le chargement de la page (« Large Contentful Paint » ou LCP)

Cet indicateur se réfère au délai nécessaire pour afficher l’élément principal de la page, en se focalisant sur la portion située au-dessus de la ligne de flottaison. Cet élément, qui peut être indifféremment un texte, une image ou une vidéo, correspond au contenu avec lequel l’internaute est amené à interagir.

En d’autres termes, le LCP est un indicateur du temps de chargement perçu par l’utilisateur. Sachant que l’élément principal varie en fonction du type de page : pour une fiche produit, ce sera plutôt l’image ; pour un article de blog, plutôt le titre H1 ; etc. Google a fixé le seuil à 2,5 secondes, délai au-delà duquel le site obtient un mauvais score LCP.

Le premier des trois signaux approfondit les mesures réalisées par les indicateurs employés jusque-là pour optimiser la vitesse de chargement d’une page web, à l’image des événements « First Contentful Paint », « Load » ou « DOMContentLoaded ». Il permet de se faire une idée plus claire de la qualité de l’expérience vécue par l’utilisateur en ce qui concerne la vitesse d’affichage d’une page et de son élément principal, et d’améliorer les performances afin d’inciter cet internaute à rester sur la page et à interagir avec son contenu.

L’interactivité (« First Input Delay » ou FID)

Cet indicateur mesure le temps qui sépare l’interaction de son exécution. Par exemple, lorsqu’un internaute clique sur le bouton « lecture » d’une vidéo, le FID évalue le délai qui s’écoule avant que ladite vidéo ne soit lancée – et cela fonctionne de la même manière pour n’importe quelle interaction (clic sur un lien ou un bouton CTA, validation d’un formulaire, etc.). C’est donc la réactivité de la page qui est prise en compte.

Ici, le rôle du navigateur (et surtout de la façon dont il répartit l’exécution des tâches) est crucial… Ce qui montre, une fois de plus, que les Core Web Vitals ont bien pour objectif d’évaluer l’expérience telle qu’elle est vécue par l’utilisateur de manière subjective, depuis son appareil et avec son navigateur. Selon Google, un FID inférieur à 100 millisecondes est un idéal à atteindre, sachant qu’au-delà de 300 millisecondes il faut s’attendre à des contre-performances.

La stabilité visuelle (« Cumulative Layout Shift » ou CLS)

Le dernier des Core Web Vitals s’intéresse à la stabilité des éléments visuels d’une page à mesure qu’elle se charge. Là encore, les éléments ciblés par cette mesure sont les « principaux », c’est-à-dire ceux avec lesquels l’internaute est amené à interagir : les champs d’un formulaire, un lien interne vers une formation, une commande permettant de lancer un contenu, etc. La tendance de ces éléments à « bouger » pendant le chargement de la page est susceptible de créer la confusion chez l’internaute et de le pousser à cliquer au mauvais endroit (avec le risque d’exécuter une commande non désirée).

L’indicateur CLS mesure la fréquence et l’ampleur des changements de position des éléments jusqu’à ce que la page ait fini de charger dans son intégralité. Ces problèmes sont posés, le plus souvent, par des contenus dynamiques ou dont les dimensions ne sont pas connues à l’avance (c’est le cas pour certaines bannières publicitaires). Sans surprise, Google estime qu’un score aussi proche que possible de zéro est souhaitable.

Comment optimiser son site web pour les Core Web Vitals ?

Compte tenu de la technicité de ces critères de positionnement, le rôle du référenceur dans l’optimisation d’un site web en tenant compte des Core Web Vitals est déterminant.

D’abord, pour consulter ces métriques et en tirer des enseignements à transformer en recommandations concrètes, via différents outils comme la Search Console de Google, le PageSpeed Insights, Lighthouse ou encore le rapport UX fourni par le navigateur Google Chrome.

Ensuite, pour mettre en place un plan d’action cohérent et, surtout, progressif. Par exemple, se donner pour objectif d’atteindre 90 % des pages du site dans le vert sur la Search Console est à la fois rationnel et motivant, tout comme le fait de se focaliser sur un support spécifique (le mobile ou le desktop). Il s’agit ensuite de mettre en œuvre des actions concrètes, sur le temps long, pour améliorer au fur et à mesure les trois métriques.

Puis, pour intégrer ces Core Web Vitals aux autres critères d’évaluation de l’expérience utilisateur – qu’il n’est évidemment pas question de négliger. La comptabilité mobile des pages web, la sécurisation des échanges entre le navigateur et le serveur (notamment lorsque sont partagées des informations sensibles, comme des données bancaires), ou encore l’absence de contenus interstitiels intrusifs qui dissimulent le contenu d’une page, sont autant de critères à optimiser en complément des LCP, FID et CLS.

Enfin, le rôle du référenceur SEO est incontournable en ce qu’il s’agit d’équilibrer les priorités et de ne pas laisser l’aspect technique (induit par les Core Web Vitals) prendre le pas sur les autres facteurs majeurs de référencement. Car les contenus et les liens externes continueront de rester prioritaires aux yeux de l’algorithme de Google, l’expérience utilisateur venant s’ajouter à la qualité d’un site web par ailleurs pertinent et populaire. À l’inverse, un site inconnu et bourré de contenus médiocres ne pourra pas prétendre à de bonnes positions dans la SERP, même s’il offre une UX optimale.

En ce sens, les Core Web Vitals, à l’instar d’autres critères associés à l’expérience utilisateur, fonctionnent avant tout comme des leviers de différenciation permettant de départager des sites dont la qualité est comparable. En d’autres termes, ils confèrent un indéniable avantage concurrentiel sans pour autant bousculer les fondations du SEO. Ils sont donc indispensables, mais ne vous libèrent pas de l’obligation de proposer des contenus à forte valeur ajoutée et de travailler à optimiser les (nombreux) autres leviers de référencement !