E-commerce 2025 : comment l'IA va (vraiment) bouleverser le SEO

E-commerce 2025 : comment l'IA va (vraiment) bouleverser le SEO En 2025, comme dans d'autres secteurs, l'IA pourrait donner le "La" en e-Commerce. Ses apports demandent une adaptation du secteur.

Un PIM au poil

Le PIM et l'arborescence sont souvent problématiques à gérer pour les e-commerçants. Les informations sur les produits peuvent être rares, les produits nombreux et les catégorisations pas toujours appropriées. L'IA pourrait permettre de mieux catégoriser les données.

C'est ce qu'a réalisé l'agence Peak Ace, avec un de ses clients. "Nous avons entrainé un modèle IA avec ses 50 000 produits natifs", raconte Mathieu Chapon, fondateur de Peak Ace. "Objectif : catégoriser le million de produits supplémentaires que le site ambitionne d'intégrer d'ici la fin de l'année."

Pour cela, l'agence a récupéré les données de chacun de ses produits, renseignés au niveau du PIM et de l'arborescence. Cela lui a servi de données qualifiées pour entrainer l'IA à classifier les nouveaux produits intégrés. Un algorithme a ensuite mis un score de confiance sur le jugement de la catégorie. Ensuite, l'utilisation d 'une deuxième IA exercée sur des milliards de documents a permis de trouver une meilleure dénomination, lorsque cela a été nécessaire. Le modèle de départ a ultérieurement essayé de trouver la catégorie la plus proche de celle de l'arborescence du client, lorsqu'il le fallait. Un gain de temps et d'énergie pour l'e-commerçant.

Prédire les attentes des utilisateurs pour améliorer l'UX

Autre apport de l'IA, l'optimisation de l'expérience utilisateur. Le Google Leaks a par exemple mis à jour le Navboost, c'est-à-dire les signes d'intérêt des utilisateurs collectés, via Chrome et Android. "Il prend toujours plus de poids dans l'algorithme SEO", assure David Groult, head of SEO de Noiise. Or, il est souvent coûteux et chronophage de mieux connaître les attentes des utilisateurs. Grâce aux modèles d'IA, il pourrait être possible de prédire les attentes des utilisateurs et de personnaliser l'interface, les recommandations produits et le contenu. Cela pourrait aider à améliorer le taux de conversion et le temps passé sur le site pour l'e-commerçant.

"Par exemple, ManoMano utilise l'IA et les données des attentes de leurs clients. Cela doit leur permettre de comprendre quelles sont les produits attendus en haut des listings de résultats de leurs sites, pour maximiser la conversion", lance Mathieu Chapon. "Dans cet exemple, en haut de la page de listing sur "Perceuse", ils mettent en avant "Makita" et les promotions, car ce seraient la marque et la "bonne affaire" qui sont attendues par les utilisateurs."

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Actualisation et personnalisation des fiches produits

La création de fiches produits devrait continuer à être impactée par l'IA en 2025. Les sites ayant peu d'informations sur les produits prennent le risque de ne pas optimiser parfaitement les pages. L'IA peut rédiger et optimiser des descriptions produites, et même des pages de catégorie de manière plus sophistiquée, en intégrant des informations à jour et des variations adaptées à chaque segment de clientèle.

"Nous avons accompagné Dispart pour écrire un descriptif produit à leur 192 000 fiches produit qui en étaient dépourvues", présente Mathieu Chapon. "L'enrichissement sémantique a eu deux effets positifs : un crawl favorisé et un élargissement de la couverture sémantique de chaque page. Résultat : un trafic en hausse des fiches produit de 70%."

Un netlinking à travailler

Les SEO devront aussi s'adapter à l'arrivée de l'IA dans différents secteurs du référencement. L'IA générative est de plus en plus présente dans les moteurs de recherche. Les outils comme ChatGPT et IA Overviews de Google commencent par exemple à modifier les SERPs. Or, les réponses générées par l'IA s'intéressent particulièrement aux recherches informationnelles, selon Mathieu Chapon. "C'est un sujet souvent mis de côté par les e-commerçants les moins avertis, et pourtant crucial dans le Customer Journey et la valorisation qu'en fait maintenant Google dans les résultats IA Gen", soupire-t-il. 

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Face à cela, pour lui, la principale tactique va être de travailler les relations presse autour des questions que peuvent poser les utilisateurs sur les meilleurs marques et produits. "Une stratégie du nombre et des médias bien ciblés seront cruciaux". Cela peut faire penser au Barnacle SEO.

David Groult soulève aussi le poids futur du branding et des mentions. "Les intentions de recherche sont traitées de façon complémentaire entre la réponse AI overview et le SEO Classique. Un site e-commerce devra s'appuyer sur des blogs et médias éditoriaux pour profiter pleinement des affichages IA. Par exemple, sur une requête transactionnelle, ce ne sont pas les sites e-commerce qui sont valorisés en premier, contrairement au SEO "classique". Ce seront plutôt des blog et médias éditoriaux, qui proposent des guides et des comparaisons de produits. Finalement, le netlinking que l'on connait aujourd'hui se doit d'évoluer davantage, pour faire place à la recherche de citations et mentions, avec ou sans liens."

L'expérience mise en avant

Concernant le contenu, l'EEAT, pour Experience, Expertise, Authoritativeness et Trustworthiness, devrait aussi prendre de l'ampleur. " En 2025, Google pourrait renforcer encore plus ses critères EEAT en mettant l'accent sur l'expérience utilisateur. Les e-commerces devront se montrer plus transparents, notamment avec des pages "A propos" plus détaillées et des avis clients authentiques. Avec l'accroissement des contenus générés par les IA génératives, qui risquent de produire des contenus de qualité médiocre, les E-commerçants qui feront l'effort de produire des contenus humains se verront tirer leurs épingles du jeu."

Des produits à présenter

De plus, "les résultats de recherche aux Etats-Unis présentent une forte proportion de contenus Google Shopping payant et Organique, avec l'apparition d'une colonne à gauche pour aider à filtrer", observe Mathieu Chapon. Ceux-ci pourraient arriver en Europe. " Le peu de présence de résultat naturel va obliger les acteurs à se concentrer sur leurs flux produits, envoyés au Merchant Center, et à la généralisation de pages filtrées, avec les facettes, pour remonter dans les listings de résultats que va pouvoir filtrer l'internaute." 

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Google, mais pas que

Il sera aussi intéressant de diversifier les sources. "Avec la baisse de parts de marchés que va subir Google au regard des assistants virtuels comme Search GPT, Anthropic ou Apple Intelligence, et des autres plateformes de recherche telles qu'Amazon ou TikTok, l'heure est au déploiement d'une stratégie de diversification des sources de trafic", pointe Mathieu Chapon.