2050 : Une ville du futur qui pourra penser et agir seule ?

Essayons de dépasser les dystopies cinématographiques et tentons d'imaginer à quoi pourrait réellement ressembler nos villes en 2050.

Loin des voitures volantes ou autre skateboard flottants, la ville du futur n’est finalement peut être pas si fantaisiste que l’on pourrait penser. Ses contours commencent à se dessiner au sein des learning cities où il est déjà question de data City, de smart citizen ou encore de ville du quart d’heure. Il est certain que les percées technologiques continuent d’émerger et de transformer la façon dont les gens vivent grâce à des innovations technologiques en termes de mobilité, de sécurité, de durabilité et bien plus encore.

Deux sujets poussent les villes à se pencher sur la question : la pression urbaine et la pression environnementale. D'ici 2050, on estime que 68 % de la population vivra dans des zones urbaines. Cette migration exerce une pression sur les dirigeants des villes, qui doivent maintenir et améliorer la mobilité, l'approvisionnement en énergie, la sécurité et la santé de leurs citoyens. Et, à l’heure où tous les voyants climatiques sont au rouge, nos villes devront accélérer leur digitalisation afin de s'adapter au mieux à un environnement de plus en plus incertain. L’idée est de comprendre comment l’usage intelligent et responsable de la technologie peut aider à cela et pourrait garantir enfin un environnement sûr et durable. Essayons de dépasser les dystopies cinématographiques et tentons d'imaginer à quoi pourrait réellement ressembler nos villes en 2050.

Des défis considérables à relever

Nous savons selon l’ONU que d’ici 2050, près des deux tiers de la population mondiale habitera en ville. La gestion des flux de population, au travers du trafic et des transports, sera donc demain un enjeu majeur. De même que les questions de sécurité : il semble bien plus simple de garantir la sécurité d’une petite communauté de personnes que de mégalopoles bondées. 

Cependant, selon un rapport de Capgemini, seul un responsable municipal sur dix estime que la mise en œuvre d'une vision de ville intelligente pour sa municipalité est à un stade avancé, tandis que moins d'un quart d'entre eux (environ 22 %) ont commencé à mettre en œuvre des initiatives de ville intelligente. Alors que le nombre de mégapoles pourrait passer de 33 aujourd'hui à 43 d'ici 2030, le désir des citadins du monde entier de vivre dans une ville intelligente s'est accru : un défi que les villes devraient prendre en compte lorsqu'elles envisagent d'accélérer leur transition.

C’est un fait appuyé par ce même rapport : plus de la moitié des citadins des dix pays étudiés (58%) pensent que les villes intelligentes sont durables et qu'elles offrent des services urbains de meilleure qualité. Cela explique pourquoi plus d'un tiers d'entre eux sont prêts à payer plus cher pour ce mode de vie urbain enrichi. 

Aujourd'hui en France, 25 communes, métropoles et communautés d'agglomération développent des services intelligents et sont qualifiées par les pouvoirs publics de Smart Cities. Il est intéressant de noter que la grande majorité d'entre elles comptent moins de 250 000 habitants (23 sur 25). Preuve, s'il en est, qu'il n'est pas nécessaire d'être une grande métropole pour être une Smart City.

Une optimisation intelligente des technologies

L’enjeu majeur est de réussir à dépasser les utilisations premières de nos technologies. Prenons en premier lieu les systèmes de caméra vidéo urbaine, loin de leurs seules dimensions de sécurité et de monitoring, ils possèdent des potentialités pas toujours exprimées et qui pourrait aider à l’amélioration du cadre de vie des citoyens.  

Les usages possibles sont nombreux allant bien évidemment de la sécurité des biens et des personnes à la gestion intelligente de la circulation en passant par l’énergie, la santé, la qualité de l’air ou encore la gestion des déchets. Tous ces aspects pourront être pleinement exploités (et évolutifs) à l’aide de réseaux de caméras connectées et de logiciels d’analyse des données vidéo.

Cela permettra de répondre aux besoins et attentes de la population tout en prenant compte les contraintes environnementales, spatiales ou encore de ressources faisant de nos villes des réelles villes intelligentes, fonctionnelles, et durables. Mais concrètement à quoi pourrait ressembler ces Smart Cities ? 

Une ville du futur durable, intelligente et automatisée 

Intelligence Artificielle, voitures autonomes, couverture 5G mondiale, IoT sont autant de termes qui nous plongeraient dans le dernier film de science-fiction à la mode. C’est ce à quoi ressemblerait la ville du futur 2050, avec des technologies mises au service du citoyen afin d’améliorer leur cadre de vie. En voici quelques illustrations concrètes :

  • Une ville plus propre : Une optimisation des tournées de collecte des ordures selon leur taux de remplissage, une gestion automatisée pour traiter les décharges sauvages ou traitement des déjections canines, la maintenance de reseau routier urbain ou du mobilier urbain, ...
  • Une ville plus mobile : système de gestion intelligente des embouteillages grâce à des feux rouges s’adaptant au trafic réel, une optimisation des transports en commun grâce à des caméras qui analysent les foules sur un quai et augmenterait le nombre de rames en fonction, une consultation en temps réel des places de stationnement disponibles, des caméras laser intelligentes permettant aux bus et autres véhicules d’être conduits de manière automatique ...
  • Une ville plus pure : des caméras thermiques pour analyser l’air et la pollution et permettre d'alerter la population en cas de franchissement d’un certain seuil de tolérance
  • Une ville plus économique : Une réduction de consommation d'énergie grâce à l'éclairage urbain s’ajustant à la densité de population présente dans les rues
  • Une ville parée aux catastrophes naturelles : gestion de la montée des cours d’eau, des éboulements, ...
  • Une ville plus sûre : Les abords des écoles plus sûrs avec la sécurisation automatique des passages piétons, la protection et la sécurisation des citoyens, des communications automatisées avec les secours, avertissements d’incidents, ...

En fait, plus une ville utilise de dispositifs connectés, plus les données seront collectées, et plus il sera important de mettre en place des réglementations et des procédures pour la protection des données. En effet, une étude récente de Milestone indique que des réglementations en matière de protection et de confidentialité sont nécessaires pour soutenir l'acceptation générale de la technologie vidéo. Cela nous indique que l'établissement de la confiance des consommateurs et du public doit continuer à être une priorité, même si l'IoT et les technologies vidéo deviennent de plus en plus répandus. 

Les dirigeants municipaux doivent collaborer avec les organismes de réglementation et les fournisseurs de technologies pour y parvenir. La transparence est également cruciale : il faut dire aux gens comment leurs données seront collectées et utilisées et les laisser jouer un rôle dans l'élaboration des stratégies de la ville intelligente.

Les technologies avancées ont un immense potentiel pour améliorer nos villes, mais c'est l'intelligence humaine qui est au cœur d'une mise en œuvre réussie. Les premières graines des villes de 2050 commencent déjà à être implantées dans nos villes, l’amélioration de l’utilisation qu’on peut faire des caméras ou de la gestion de données est le levier qui fera à terme germer ces villes du futur. Le but étant, en prenant en compte les impératifs environnementaux, sociaux et économiques importants, d’apporter aux citoyens la meilleure qualité de vie possible. Les villes du futur, pour répondre à tous ces défis devront donc être durables et intelligentes.