Dossier Comparatif : 12 solutions d'e-commerce
En mode SaaS ou sur serveur, en version payante ou en open source, il existe un grand nombre de logiciels d'e-commerce. Avec d'un côté les poids lourds qui équipent les grands sites marchands et de l'autre des outils tout-en-un pour créer rapidement une boutique en ligne.
L'e-commerce poursuit son insolente croissance. Au deuxième trimestre 2016, les achats sur internet ont représenté, selon la Fevad, un chiffre d'affaires de 17,4 milliards d'euros en France, en hausse de 15%. 35,5 millions de consommateurs ont réalisé quelque 230 millions de transactions pour un panier moyen de 75,5 euros.
Bien sûr, parmi les 189 240 sites marchands actifs dans l'Hexagone, on trouve de tout. De la vitrine en ligne de l'artisan boulanger de votre quartier aux géants de l'e-commerce comme Cdiscount ou la Fnac, leurs besoins en outillage différent. Cette grande diversité de besoins se reflète dans la palette des solutions proposées, du plugin à branché sur son CMS WordPress ou Drupal à la plateforme multicanal pour les géants du commerce en ligne.
Des solutions "Enterprise" ou "mass market"
Directeur général adjoint de l'agence de conseil Expertime, François Duranton distingue deux grandes familles de solutions, celle dite "world-class" ou "enterprise" où il range les grands noms du marché : Hybris (SAP), IBM WebSphere Commerce, Intershop, ATG Oracle et Salesforce Commerce Cloud (ex Demandware). A distinguer des autres solutions dites "mass market" - PrestaShop, Oxatis, Shopify, Wizishop, WooCommerce - qui s'adressent aux PME voire pour certaines aux TPE. Magento étant, à ses yeux, à mi-chemin entre ces deux familles.
"Si on regarde la liste des fonctionnalités des différentes solutions, il n'y pas d'écarts criants entre elles", observe-t-il. "Un site peut payer très cher une solution qui a un périmètre fonctionnel assez comparable à une alternative open source (PrestaShop, Magento...). La différence se fait sur la profondeur de ces fonctionnalités et la robustesse de la plateforme." Peut-elle encaisser des millions de sessions simultanées ? Autres atouts des solutions "world-class", leur capacité à intégrer des systèmes d'information complexes et à s'appuyer sur un réseau de partenaires à l'international.
Les spécificités du commerce BtoB
Le choix n'est pas nécessairement fonction du chiffre d'affaires réalisé. Avec plus de 5,6 millions de visiteurs uniques par mois, le site de Leroy Merlin connaît un fort trafic mais assez peu de ventes. Il conduit essentiellement les internautes à se rendre en magasin. Parmi les fonctionnalités avancées que proposent les grands éditeurs, on trouve la prévisualisation à date. C'est-à-dire la possibilité de préparer et de programmer des actions comme le lancement d'une campagne, ou l'activation d'une bannière à une date donnée.
Autre point fort recherché : le moteur de règles qui permet de déclencher telle action pour telle cible et à telle heure. Une fonctionnalité utilisée pour les promotions. Si le panier atteint tel montant, j'applique une réduction mais uniquement sur cette famille de produits. Elle permet également la personnalisation du contenu. Le site affiche une page de bienvenue pour un nouveau visiteur, ouvre une session de live chat si l'internaute rencontre un problème. Les éditeurs de solutions "world-class" prennent aussi en compte les spécificités du commerce BtoB et notamment la possibilité de gérer des grilles tarifaires différentes.
L'open source : la garantie d'une adhérence moins forte aux éditeurs
"Les éditeurs sont toutefois confrontés à la taille du marché français où il n'y a qu'une vingtaine de gros chantiers (refonte, lancement) par an", constate François Duranton. Hybris en accapare le plus, suivi par Demandware. IBM, Oracle, Intershop se partageant les miettes. Ce qui rend difficile pour ces derniers le maintien d'un réseau local de partenaires. Autre spécificité hexagonale : la proportion des gros sites à recourir à des développements spécifiques. Cdiscount, Vente-privee.com, La Fnac ou Leroy Merlin ont fait le choix de cette internalisation.
L'e-commerce passe au cloud
Enfin, pour François Duranton l'avenir passe forcément par le SaaS. "L'e-commerçant n'a plus à héberger la solution on-premise sur ses serveurs, à faire les mises à jour, à gérer les bugs et tests de régression. Or, si le CRM est passé dans le cloud et l'ERP en partie, l'e-commerce accuse un retard sur le sujet. Seul Demandware a eu cette approche cloud first dès le début. Ce n'est pas pour rien qu'il a été racheté par Salesforce", commente l'expert.
Dans un livre blanc, la société de services Smile rappelle, de son côté, les intérêts à recourir à une solution open source. Pour des raisons de coûts ("l'intégration peut s'avérer 5 à 10 fois moins onéreuse qu'une solution propriétaire"), de non dépendance ou de moindre dépendance à un éditeur, de pérennité par la diffusion du code source et le soutien d'une communauté. Leur ouverture rend, enfin, les solutions open source "en général plus respectueuses des standards, et plus ouvertes vers l'ajout de modules d'extension".