La voiture sans chauffeur de Google : comment ça marche ?

La voiture sans chauffeur de Google : comment ça marche ? Google a fait sensation avec son projet de voiture autonome, ou "sans chauffeur", appelée la Google Car. Mais concrètement, comment fonctionne-t-elle ? Sur quelles technologies repose-t-elle ?

La voiture autonome de Google a beau s'appuyer en grande partie sur des technologies de pointe, elle reste dépendante de l'humain et son intelligence. Dès son introduction au grand public, le responsable du projet, Sebastian Thrun, qui a aussi co-inventé le service Street View, a d'ailleurs bien précisé que cette Google Car ne se conduit en fait jamais sans pilote. Il y a d'abord toujours un chauffeur qui peut reprendre le contrôle du véhicule d'un simple coup de volent ou de frein, mais il y a aussi un co-pilote, qui supervise le bon déroulement de toute la partie logicielle.

Autre précision importante : l'itinéraire est d'abord parcouru une ou plusieurs fois de manière classique, avec un conducteur pilotant le véhicule, afin d'enregistrer la route et toute sa signalisation, et d'en dresser une carte très détaillée. Ces informations seront ensuite comparées avec les données récoltées lorsque la voiture sera autonome. Cela permettra notamment au véhicule de différencier les piétons des objets immobiles.

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L'un des premiers prototypes de Google Car. © Capture JDN

Pour toutes ces tâches, la voiture pourra compter sur plusieurs technologies, d'une valeur totale estimée à quelque 150 000 dollars, dont notamment :

 La télédétection par laser (aussi appelée "Lidar") : c'est concrètement un capteur multidirectionnel rotatif posé sur le toit du véhicule, d'une portée de plus de 60 mètres, qui va pouvoir générer une carte précise en 3 dimensions de l'environnement de la voiture. Il s'agit plus précisément du modèle HDL-64 E de la marque Velodyne. C'est le cœur du système, et aussi son élément le plus cher (70 000 dollars)

 Un capteur de mouvement : il sera posé au-dessus de la roue arrière gauche. Il est chargé de mesurer et enregistrer tous les mouvements, même les plus petits, effectués par la voiture. Il aide la voiture à se géolocaliser correctement.

 Une caméra : elle est installée près du rétroviseur intérieur. Détectant les feux et toute la signalisation, elle permet aussi de reconnaître les obstacles mobiles, comme les pétons ou les cyclistes.

 Un radar : quatre capteurs placés sur les pare-chocs, trois devant et un à l'arrière, permettent de déterminer la distance entre le véhicule et les objets. Leur portée est suffisante pour aider la voiture à repérer les autres véhicules qui roulent vite sur les autoroutes.

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Lors d'un test de la Google Car, le conducteur lâche le volant, et laisse la voiture se conduire toute seule. © Capture JDN

La voiture respecte bien entendu le code de la route. Les limitations de vitesse sont précédemment enregistrées sur les cartes. La voiture maintient aussi les distances avec les autres véhicules, grâce à ses capteurs. Elle respecte également les priorités, mais si les autres conducteurs ne lui rendent pas la pareille, elle est aussi capable de faire preuve d'une petite agressivité, en s'avançant par exemple un peu aux intersections pour montrer son intention lorsque c'est nécessaire. Pour Chris Urmson, responsable technique du projet, "sans  ce genre de comportement programmé, la voiture ne pourrait pas conduire dans le monde réel".

Google, la loi, et les accidents des Google Cars

Le lobbying de Google a permis de faire passer des lois autorisant, sous certaines conditions, les voitures sans conducteur sur les routes du Nevada, de Californie et de Floride. En tout, Google a affirmé l'été dernier avoir fait rouler ses véhicules intelligents sur près de 500 000 kilomètres, dont 1 600 en totale autonomie. Les deux seuls légers accidents connus des Google Cars étaient dus à des erreurs humaines, soit à cause d'un autre véhicule, soit lorsque c'était l'homme qui la conduisait.

Mountain View dispose aujourd'hui de plus de dix véhicules autonomes en circulation. Les modèles utilisés par Google sont la Toyota Prius, l'Audi TT, et la Lexus RX450h. Ils ne sont pas commercialisés, mais, aujourd'hui, des fournisseurs estiment que le prix de la télédétection par laser pourrait vite descendre, et très significativement. D'ailleurs, la plupart des constructeurs automobiles se sont lancés dans des expérimentations de voitures plus ou moins autonomes.

Pour le PDG de Google, Eric Schmidt, c'est sûr, "une voiture doit se conduire toute seule" et le fait que les voitures soient apparues avant l'informatique est tout simplement "un bug". Sebastian Thrun en est aussi convaincu. "Viendra une génération qui trouvera tout simplement ridicule que des voitures puissent avoir été un jour conduites par des humains", explique-t-il.