De quels moyens dispose le secteur public pour accélérer sa transformation digitale ?

Alors que le processus de transformation digitale du secteur public français est déjà bien entamé, la phase de transition s’accélère afin de rapprocher les citoyens, les entreprises et les collectivités, et leur offrir un parcours homogène.

La transformation digitale, un véritable enjeu de compétitivité pour les entreprises, est loin d’être uniquement réservée au secteur privé. En effet, les acteurs du secteur public sont également impactés par ce tournant numérique. Ils travaillent d’ailleurs, depuis de nombreuses années, à moderniser leurs services afin de s’adapter aux nouvelles pratiques et besoins des citoyens. D’ailleurs, dans le cadre de son programme « Action Publique 2022 », le gouvernement français en a fait l’une des priorités données aux administrations, avec un objectif de dématérialisation totale des services publics d’ici 2022.

Secteur public et digitalisation : des premiers pas balbutiants au déploiement

Depuis les débuts de l’administration électronique dans les années 2000, le secteur public a beaucoup progressé en matière de transformation digitale. En effet, avoir des infrastructures et des métiers modernes représente un challenge important pour le secteur, qui obéit à un niveau d’exigence élevé en matière de maîtrise des dépenses publiques, de gestion du risque et de respect des normes de conformité. Divers obstacles ont également dû être surmontés, qu’ils soient culturels, budgétaires ou encore structurels, liés à un modèle hiérarchique très vertical, à un fonctionnement en silo et à des cycles d’investissement et de programmation traditionnellement plus longs. Des contraintes techniques et technologiques, liées aux technologies vieillissantes alors en place ou encore aux situations d’enfermement propriétaire empêchant de nombreux organismes publics de changer de fournisseur, s’ajoutent également à cette liste, même une fois leurs engagements contractuels expirés.

Il est intéressant de constater que les citoyens n’entretiennent pas de fortes attentes envers la digitalisation du secteur public et de ses services. Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) a réalisé le Baromètre du numérique 2017, qui révèle que les Français souhaitent une "numérisation de la vie citoyenne", reflétant l’usage croissant d'internet pour les autres domaines de leur vie de tous les jours. En 2017, 67% des Français ont effectué leurs démarches administratives ou fiscales en ligne, un chiffre en progression d’année en année. Ces résultats confirment la nécessité de pouvoir utiliser un service dématérialisé qualitatif, fiable et disponible sans interruption.

La clé du succès repose sur le choix de solutions technologiques adaptées

Choisir des fournisseurs ayant une très bonne compréhension des enjeux représente, pour les acteurs publics, le seul moyen pour poursuivre leur transition numérique avec succès et optimiser leur efficacité. Il reste encore quelques efforts à faire pour que l’offre de solutions numériques réponde de manière parfaitement adaptée aux besoins complexes et spécifiques du secteur, liés à la nature hétérogène de ses différents domaines tels que la santé, les transports, l’enseignement ou encore les administrations et les collectivités.

Si définir une approche commune convenant à tous ces marchés reste complexe, il ne fait aucun doute que la protection des données publiques est un point stratégique prioritaire pour l’ensemble des acteurs, encore plus que pour le secteur privé. En effet, les hôpitaux, les collectivités, les fournisseurs d’énergie ou encore les universités disposent d’une quantité de données qu’ils doivent protéger et exploiter au mieux afin d’améliorer leurs services.

Ces établissements doivent rapidement adopter une approche de gestion intelligente de ces données afin de faire face à l’explosion du volume des données qu’ils doivent gérer tout en bénéficiant des impacts de la disruption numérique. Pour ce faire, assurer en priorité la disponibilité des données et casser les silos qui freinent leur accès et entravent l’efficacité des outils est essentiel. La gestion intelligente des données repose justement sur la capacité à déplacer les données de façon agile, en fonction des événements, et implique également de repenser l’approche manuelle de protection des données et d’évoluer vers un modèle comportemental, qui s’appuie sur l’automatisation. Ainsi, le système a la capacité de détecter de manière autonome les risques et les anomalies, et de procéder seul et en toute visibilité, à la sauvegarde et la restauration des données.

Au même titre que les entreprises pour leur modernisation numérique, le secteur public doit choisir une stratégie de plateforme répondant à des impératifs de disponibilité, de sécurité, de confidentialité. Le cloud, qu’il soit public ou privé, est donc un choix possible, s’il est souverain, et dont l’hébergement et les traitements effectués sur les données sont physiquement réalisés à l’intérieur des limites du territoire national, par une entité de droit français, dans le cadre des lois françaises.

L’Etat français a bel et bien entamé son évolution dans ce sens, en lançant France Connect en 2013, une plateforme ergonomique que les citoyens utilisent pour accéder à des services historiquement indépendants en un seul clic. Cette plateforme a pour objectif de simplifier au maximum leurs démarches quotidiennes avec les différents services publics. La mise en place de GIP-MDS (Modernisation des déclarations sociales) est une autre initiative de l’Etat qui va dans ce sens. La plateforme propose aux entreprises d’effectuer leurs déclarations sociales en ligne, gratuitement et toute sécurité, et s’appuie, depuis 2016, sur une application mobile alertant en temps réel les organismes de protection sociale de l’état de la plateforme.

Grâce à un accompagnement adéquat, les organismes du secteur public seront à même d’obtenir une meilleure fluidité et une plus grande interopérabilité de leurs données, permettant ainsi d’accélerer leur transformation digitale. Ils seront en mesure de proposer aux citoyens des services plus efficaces et qualitatifs, tout en répondant aux exigences du secteur en matière de maîtrise des coûts, de gestion du risque et de respect de la conformité. S’il reste encore du chemin à parcourir, la transformation digitale du secteur public est en pleine accélération en raison d’une prise de conscience de sa nécessité, combinée à l’identification des partenaires en mesure d’accompagner son déploiement, en passant par l’évolutivité des outils technologiques la facilitant. Cette tendance se confirme selon une enquête Gartner de 2017 qui affirme que le secteur public devrait connaître une transformation digitale plus importante que celle des autres secteurs (sauf celui de la défense).