Algolia : un moteur de recherche américain créé par deux Français
Medium, Periscope, Twitch.tv… Son moteur de recherche s'immisce au cœur des applications et sites web les plus populaires. Algolia s'est illustrée en octobre 2019 en bouclant un tour de table de 110 millions de dollars. Une opération portant à 184 millions les fonds levés par la start-up depuis sa création en 2012.
Basée à San Francisco, Algolia a été fondé par des Français : Nicolas Dessaigne et Julien Lemoine. Le premier débute sa carrière chez Arisem, un fournisseur de logiciels d'analyse sémantique. En charge de la R&D puis CTO, il rencontre son futur associé lors du rachat de l'éditeur par Thales en 2004. Au sein d'un laboratoire de recherche du groupe d'électronique, Julien Lemoine planche lui-aussi sur des problématiques de traitement de données.
"Notre objectif n'était pas de lancer une entreprise pour la revendre, mais nous inscrire sur le long terme"
En 2011, les deux ingénieurs se retrouvent chez Exalead, un spécialiste des moteurs de recherche d'entreprise qui vient d'être repris par Dassault Systèmes. C'est là qu'ils décident de se lancer. "Beaucoup nous croyaient fous compte tenu de la maturité du marché des moteurs de recherche", se rappelle Julien Lemoine, directeur technique d'Algolia. "Nous étions avant tout animés par la culture d'entreprise. Notre objectif n'était pas de lancer une start-up pour la revendre, mais de nous s'inscrire sur le long terme."
Sept ans après, le résultat est là. Algolia compte 8000 organisations clientes à travers le monde. En France, sa solution est déployée chez Dior, Lacoste, LVMH ou France Télévisions. "Nous envisageons désormais d'entrer en bourse", confie Nicolas Dessaigne. Le PDG d'Algolia précise néanmoins que l'opération n'est pas prévue à court terme. "Pour l'heure, l'objectif premier est de maintenir notre croissance qui a été de 90% l'année dernière, en nous concentrant sur les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie-Pacifique."
Entrée en bourse en ligne de mire
Côté produit, les deux associés comptent équiper leur offre d'une interface conversationnelle. Derrière cette ambition figure la vision d'un moteur de recherche capable d'interagir vocalement avec les utilisateurs pour affiner ses résultats. "Nous sommes en phase de prototypage d'une première couche de traitement automatique du langage. A termes, notre ambition est de compter parmi les leaders des technologies vocales en capitalisant sur la quantité massive de données dont nous disposons", lâche Nicolas Dessaigne. Autre projet de R&D affiché : améliorer la capacité du moteur à personnaliser les résultats en fonction de l'historique de recherche et du profil de l'internaute.
Lancée à Paris, c'est toujours dans l'Hexagone qu'Algolia compte le gros de ses troupes : 220 salariés présents sur l'implantation parisienne, sur 350 au total. C'est là également qu'est basée sa R&D de 130 personnes (37% de l'effectif). Aux côtés de San Francisco où est basé son siège social, Algolia a déployé des bureaux à Atlanta, Londres et Tokyo. Pour 2020, l'ouverture d'implantations en Allemagne et en Australie est envisagée.