Les grandes entreprises préparent la fin du confinement grâce aux algorithmes

Les grandes entreprises préparent la fin du confinement grâce aux algorithmes La plateforme de planification stratégique Anaplan est utilisée par 1 400 groupes dans le monde, dont Axa en France. Ses outils tournent à plein régime pour redessiner les locaux, configurer les flux de salariés, modéliser la trésorerie.

Depuis début mars et l'entrée en vigueur du confinement en Europe et aux Etats-Unis, l'économie nage en eaux troubles. Plateforme de planification stratégique utilisée par 1 400 entreprises dans le monde, dont Axa, Blablacar et Booking.com en France, Anaplan a adapté son offre à la situation, avec notamment un hackathon ayant débouché sur 17 applications (capacity planning pour les hôpitaux, planification financière pour le retail, continuité d'activité pour les restaurants…) accompagnées d'un accès gratuit à son produit pendant 90 jours réservé à certains acteurs.

"Les algorithmes d'optimisation d'Anaplan permettent de reconfigurer l'organisation des locaux en tenant compte de la distanciation sociale"

Mais désormais, la société de San Francisco répond à un nombre croissant de demandes de clients relatives à la sortie du confinement. "Le monde post-Covid-19 se caractérise par de très nombreuses inconnues. Pour faire face à ce défi, nos clients multiplient les simulations de scénarios sur notre plateforme pour accroître leur agilité et leur flexibilité", constate Christophe Bodin. Les calculs en question portent notamment sur la modélisation des flux de trésorerie pour permettre à l'activité de rebondir.

Dans l'optique de préparer le retour sur site des salariés en télétravail, les algorithmes d'optimisation d'Anaplan sont aussi mis en musique pour reconfigurer l'organisation des locaux en tenant compte de la distanciation sociale recommandée par les autorités sanitaires. Pour les grandes entreprises déployées sur de nombreuses implantations, avec à la clé des dizaines voire des centaines de milliers de mètres-carrés à couvrir, une solution de planification est indispensable pour réaliser rapidement ce type de calcul. "La distance recommandée est de près de deux mètres aux Etats-Unis. Du coup, les petites salles de réunion de moins de 8 mètres carrés outre-Atlantique devront être reconverties en bureaux par exemple. Pour celles offrant les capacités suffisantes, il faut combiner dans le calcul la composante de distanciation avec celle du mouvement des collaborateurs pour que la consigne soit respectée", complète Christophe Bodin. Dans les couloirs n'étant pas suffisamment larges pour se croiser, des sens de rotation sont également définis.

Christophe Bodin, chief customer officer d'Anaplan. © Anaplan

Toujours dans l'optique de respecter les distances sanitaires, les clients d'Anaplan positionnés dans le secteur industriel ont recours à la plateforme du Californien pour reconfigurer les rotations dans leurs usines. Idem pour ses clients dans la supply chain. "Avec la distanciation sociale, le nombre de personnes présentes dans un entrepôt logistique sera limité. On ne peut plus paralléliser les tâches et faire appel à des ressources supplémentaires en intérim en cas de pic. Ce qui impacte mécaniquement la capacité de l'entrepôt", poursuit Christophe Bodin. Résultat, le dimensionnement des flux de marchandises et le rythme de leurs entrées et sorties des bâtiments sont à revoir. "Les acteurs ayant robotisé leurs entrepôts seront évidemment avantagés", reconnait Christophe Bodin. De la même manière en bout de chaîne, la distanciation sociale conduit les clients d'Anaplan à remettre à plat leurs processus de mise en rayon des produits, en envisageant notamment des modes de rayonnage plus fonctionnels (en picking par exemple).

Autre type de simulation très souvent réalisée ces derniers temps par les utilisateurs d'Anaplan : estimer l'impact sur la production d'une rupture de stock de composants ou de matières premières. "Que ce soit pour la trésorerie, le manufacturing ou la supply chain, nos clients anticipent des flux ultra tendus d'un bout à l'autre", conclut Christophe Bodin.