Plan France 2030 : quelle part pour le cloud, la data et l'IA ?

Plan France 2030 : quelle part pour le cloud, la data et l'IA ? Usine 4.0, souveraineté numérique, e-santé... Emmanuel Macron a égrainé les technologies qui bénéficieront du plan d'investissement de 30 milliards d'euros.

Le président de la République a levé le voile le 12 octobre sur le Plan France 2030. L'enjeu ? Réindustrialiser la France pour lui permettre de financer son innovation et accroître sa compétitivité en vue, in fine, de continuer à financer son modèle social. Face à ce défi, le gouvernement met 30 milliards d'euros d'aides publiques directes sur la table. Le numérique est évoqué par Emmanuel Macron sur la quasi-totalité des axes de développement retenus, de l'énergie à l'industrie de fabrication jusqu'à la santé.

En tête des priorités, la décarbonation de l'économie (via le nucléaire et l'hydrogène vert) fait l'objet d'une enveloppe de 8 milliards d'euros. Elle doit permettre de développer les énergies éoliennes et photovoltaïques, de petits réacteurs nucléaires moins chers et plus sûrs, mais aussi d'équiper le pays d'aciéries, de cimenteries et de complexes chimiques décarbonés. Le tout en améliorant la productivité. "Ce qui passera par la digitalisation et la robotisation de ces industries", souligne Emmanuel Macron. Objectif affiché : réduire de 35% les gaz à effet de serre d'ici 2030.

Les deeptech prioritaires

En parallèle, Emmanuel Macron promet 5 milliards d'euros, dont 3 milliards en fonds propres, pour faire émerger des start-up industrielles. "L'innovation de rupture ne passe plus par les grands groupes, mais par les start-up qui portent cette deeptech", estime le chef de l'Etat. Le programme sera porté par la BPI

"Est-ce que nous aurons un cloud totalement souverain à 5 ans ? Je crois que ce n'est pas vrai parce"

Aux côtés de l'industrie, la santé est dotée d'une enveloppe de 7,5 milliards d'euros. "La révolution médicale passera par la convergence des innovations de rupture en santé, mais aussi par le quantique, l'intelligence artificielle, l'internet des objets […]", souligne Emmanuel Macron. "Cette convergence permet à la fois d'aboutir à de meilleurs traitements, mais aussi à une médecine plus prédictive, plus préventive et plus personnalisée. Ce qui répond au défi d'un pays vieillissant comme le nôtre, qui est celui des maladie chroniques, en évitant l'explosion des dépenses de santé collectives".

Via le plan France 2030, le gouvernement entend également œuvrer à la sécurisation de l'approvisionnement en matières premières et en composants électroniques. 6 milliards d'euros y seront consacrés. 

A l'occasion de son allocution, Emmanuel Macron a également évoqué le new space et les fonds marins parmi les priorités du plan France 2030. © JDN / Capture vidéo

Au-delà de l'électronique, la maitrise des technologies applicatives clés est au cœur du Plan France 2030. "Est-ce que nous aurons un cloud totalement souverain à cinq ans ? Je crois que ce n'est pas vrai parce qu'on a pris beaucoup de retard et parce que la différence d'investissement entre les plaques européenne et américaine est d'un facteur 10 aujourd'hui chez les acteurs privés", lâche Emmanuel Macron, avant d'insister : "Nous avons amorcé une stratégie à travers les plans pour l'IA, la cybersécurité, le cloud et le quantique. Il nous faut poursuivre et intensifier cette stratégie et investir sur les éléments les plus souverains en vue de sécuriser nos écosystèmes. Pourquoi ? Parce que nous sommes en train de créer des ouvertures et des dépendances partout."

4 milliards d'euros seront aussi consacrés au secteur des transports. "L'objectif est de fabriquer deux millions de véhicules électriques ou hybrides par an en France à partir de 2030, et de produire avec nos partenaires européens le premier avion à bas carbone d'ici 10 ans", lance Emmanuel Macron. L'usine 4.0, avec son cortège d'objets connectés et robotisés, sera la pièce maitresse de l'édifice.

Rendre la formation plus agile

Enfin, 2 milliards d'euros iront à l'agriculture en vue de porter une alimentation à la fois saine, durable et traçable. Sur ce terrain, le président de la République insiste notamment sur l'importance de la data. "La donnée permet une gestion plus fine des productions en fonction des aléas (économiques, climatiques, ndlr) et le traçage des aliments", rappelle-t-il.

Pour porter l'ensemble, 2,5 milliards d'euros seront consacrés en plus au développement des talents, en vue notamment d'aider le secteur de la formation à gagner en agilité dans un univers économique de plus en plus mouvant.