En Ukraine, les hackers se lancent dans la bataille des caméras de vidéosurveillance

En Ukraine, les hackers se lancent dans la bataille des caméras de vidéosurveillance Les caméras de sécurité en ville sont censées protéger les citoyens. Mais piratées par des criminels, elles peuvent se retourner contre eux. Un tel détournement a eu lieu, le 16 mai en Ukraine.

Depuis le début du printemps, les cyber soldats de Moscou ont pour mission d'accumuler un maximum de renseignements sur l'ennemi ukrainien. Mais depuis les frappes aériennes russes du 16 mai, ils semblent avoir changé de rôle. Ils se muent en observateurs d'artillerie, via des caméras de surveillance qu'ils ont hackées. Pourquoi ne pas avoir utilisé des agents au sol pour guider ces frappes ? La réponse est simple, les Ukrainiens ont réussi à neutraliser la plupart des infiltrés russes. Les hackers guident donc les pilotes russes en redirigeant les tirs à chaque nouveau lancement.

Le service de sécurité intérieur ukrainien, le SBU, a très vite compris que les caméras du pays ont aidé les Russes dans leurs frappes. La réaction ne s'est pas faite attendre : ordre a été donné de désactiver les caméras de surveillance disposant d'un accès public et/ou ayant été compromises par des hackers. Une vaste chasse à la caméra est lancée, tambour battant. L'IT Army of Ukraine, armée de hackers volontaires pro-Ukraine, a annoncé le matin du 17 mai un vaste "Cam Bounty" comme nous pouvons le voir avec ce tweet .Chaque membre doit traquer sur le web ou  le darknet des caméras ayant été compromises et immédiatement en communiquer la localisation aux chefs de l'IT Army qui enverront alors le SBU la détruire physiquement ou numériquement.

On pourrait se demander pourquoi les Ukrainiens n'ont-ils pas détruit les caméras de surveillance du pays plus tôt ? La réponse est simple, elles ont aidé lors des premiers jours de l'invasion à localiser les troupes russes et leurs officiers, et aussi leurs enregistrements ont servi à démontrer les crimes de guerres de Bucha.