Les règles d'or pour réussir un projet de GMAO

La réussite d'un projet de GMAO dépend de la méthodologie appliquée, des objectifs définis et des enquêtes menées sur le terrain. De plus, il faut éviter des pièges déjà bien identifiés.

Aujourd'hui, les spécialistes de la GMAO (pour gestion de la maintenance assistée par ordinateur) disposent du recul nécessaire pour définir les étapes indispensables au bon déroulement de leurs projets. Leur réussite dépend à la fois de la méthodologie appliquée, des objectifs définis et des enquêtes menées sur le terrain. En outre, les pièges à éviter sont bien identifiés : négliger la communication interne, aborder le projet sur un plan purement informatique, ne pas impliquer les utilisateurs finaux dans le processus.

Les bonnes pratiques à respecter

Un projet de GMAO inclut des phases de définition, de paramétrage et de développement pour adapter la solution au contexte précis de l'entreprise. Il peut être mené selon des méthodologies conventionnelles (cycle en V) ou agiles. Le choix se fait selon la culture de l'entreprise et sa capacité à mobiliser une équipe projet.

En amont du projet, il est primordial de redéfinir les objectifs pour s’assurer que le besoin de l’entreprise a été compris. Pour ce faire, les consultants utilisent la méthode SMART : la définition d’objectifs et d’indicateurs Spécifiques, Mesurables, Acceptables, Réalistes, et Temporellement définis.

La désignation d’un chef de projet interne est essentielle. Doté d'un pouvoir décisionnel, celui-ci joue un rôle de relais entre les équipes et l’éditeur. Il garantit l’implication de son entreprise. Il est également co-responsable du planning de déploiement et de son pilotage. 

Il veille à la réalisation de trois activités incontournables pour la réussite du projet.

  1. La réalisation d’enquêtes de terrain vise à dresser un état des lieux sur la stratégie de maintenance, l’environnement de travail, les personnes impliquées, grâce à la réalisation d’interviews. 
  2. La réalisation d’un atelier où consultants et utilisateurs seront sollicités afin de définir les attentes des équipes.
  3. Le test de l’outil de GMAO par les équipes métiers, vise à  jauger les possibilités de l’outil. 

Les pièges à éviter

Il est important de noter que, comme dans tout projet, la communication est clé. Le dialogue et la transparence sont essentiels pour impliquer les collaborateurs. Il est nécessaire d’expliquer les différentes étapes d'intervention, d’accompagner l’entreprise sur des points à optimiser, d’adapter l’outil. Il sera ainsi bien plus facile d’appréhender en amont d’éventuelles résistances. C’est sur ces points que les entreprises attendent de la valeur ajoutée de la part de l'intégrateur, au-delà des classiques maîtrises du budget et du planning. Leur demande s’oriente de plus en plus vers le conseil et l’anticipation. 

Un conseil à retenir ? Ne pas aborder le projet que sur un plan purement informatique.

Un projet GMAO vise avant tout à délivrer un outil. Il faut donc porter une attention particulière  aux futurs utilisateurs, pour arriver à comprendre et à expliquer les attentes de chacun. Le projet doit être porté dans l’entreprise en collaboration avec l’éditeur. Pour cela, deux bonnes pratiques sont à retenir:

  1. Ne pas négliger la formation. Il faut favoriser le transfert des compétences vers l'entreprise, à hauteur de sa capacité à s’investir. Ce transfert peut s'effectuer lors des différentes phases du projet, et tout au long de la vie de l’outil. 
  2. Ne pas penser court-terme. Parler de GMAO, c’est aussi désormais parler de reengineering. L’outil n’est pas une fin en soi, mais une solution qui doit servir la stratégie de maintenance dans la durée. Un pilotage doit être prévu afin de faire évoluer l’outil et la stratégie en place régulièrement, afin que l’entreprise puisse rester en phase avec son marché.

Enfin, côté éditeur, il faut s’assurer que les consultants comprennent les problématiques et le jargon des équipes métiers. Faute de quoi, le projet peut vaciller. En plus de leur faculté d’écoute et d’analyse, les consultants doivent idéalement être issus des métiers concernés : activités de la maintenance, de la métrologie, et des processus satellitaires. Cela permet un meilleur dialogue sur le terrain.

Un projet GMAO est en effet considéré comme réussi lorsque les métiers s’approprient l’outil, l’utilisent et l'adaptent sans cesse à leurs nouveaux besoins.

L’histoire du projet de réouverture de l’usine Wizpaper (ex-Arjowiggins) : quand la GMAO facilite les mutations industrielles

Un projet de GMAO peut contribuer au sauvetage d’une industrie. En 2019, l’ancienne papeterie Arjowiggins rouvre sous le nom de Wizpaper. Devenue productrice de papier ondulé, Wizpaper  sort sa première bobine en mai 2019. Afin de redémarrer les machines dans les meilleures conditions, bien les surveiller et optimiser leur fonctionnement dès le départ, les équipes de maintenance conservent les solutions de GMAO Coswin (Siveco Group) qui étaient en place. L’entreprise fait appel à Siveco Group pour réadapter son outil GMAO en fonction de son changement de stratégie. En s’appuyant sur cette mémoire vive industrielle, le redémarrage de l’activité est facilité. C’est un grand succès !

Fermée en 2015 pour des raisons économiques, la papeterie Arjowiggins de Wizernes (62), spécialisée dans la production de papier graphique, est rachetée par la famille Bréban en 2019, issue de l’industrie du carton. Le projet de réouverture est accompagné de la volonté de lancer la production de papier pour ondulé. Plus écologique et moins cher, il permet de réemployer une pâte à carton déjà utilisée et lui offrir une nouvelle vie.