Crise économique : impact sur les ingénieurs en informatique

Certains ingénieurs en informatique sont directement concernés par la crise de par leur secteur d'activité. D'autres sont dans une position d'observation ne sachant pas s'ils vont être touchés.

Crise ! Crise ! Crise ! Voici l'un des mots les plus utilisés par les média ces derniers temps. D'une crise financière, nous sommes en train de passer à une crise économique mondiale qui impacte peu à peu tous les secteurs d'activité. Avec, bien sûr, des conséquences sur l'emploi qui remplace le fameux "pouvoir d'achat" au titre de préoccupation principale des Français.

Les ingénieurs en informatique ont toujours fait partie des populations actives les plus demandées sur le marché. Qu'en est-il aujourd'hui ? Nous constatons que les offres d'emploi restent nombreuses malgré un léger ralentissement. Toutefois, le marché évolue de plusieurs façons. D'abord, il se produit un recentrage vers des profils déjà expérimentés (deux à sept ans d'expérience) ; les profils Junior ou "non informaticiens" ont plus de mal à se positionner dorénavant.

Ensuite, on constate que la demande des sociétés de services reste importante contrairement à leurs clients finaux qui ont tendance à geler les embauches. En effet, les besoins en informatique demeurent conséquents mais les nombreuses incertitudes concernant l'évolution économique poussent les grandes entreprises à faire appel à de la prestation qui offre plus de flexibilité que les embauches directes.

Voilà pour ce qui est des employeurs. Comment réagissent les ingénieurs en poste ? B2EN, qui rencontre en permanence des ingénieurs de tous niveaux exerçant dans tous les secteurs d'activités, constate une inquiétude palpable de ces derniers. Certains sont directement concernés par la crise de par le secteur d'activités dans lequel ils exercent. Ainsi, dans la finance, l'immobilier ou la publicité, les ingénieurs sont inquiets pour leur emploi. D'autres sont dans une position d'observation ne sachant pas s'ils vont être impactés.

Dans tous les cas, la majeure partie des ingénieurs rencontrés décide de mettre leur évolution professionnelle de côté en attendant des jours meilleurs.  
L'expérience montre que ce n'est pas forcément la meilleure attitude qui soit.
Pour plusieurs raisons :
- attendre c'est ne pas voir venir les difficultés dans sa propre société,
- attendre c'est manquer des opportunités,
- attendre c'est ne pas se rendre compte d'une situation professionnelle insatisfaisante.

Il faut donc agir. Comment ? "Comme d'habitude", ou, en tout cas, comme tous les professionnels du recrutement s'accordent à le dire :
- Evaluer sa situation (intérêt du poste occupé, possibilités d'évolution, salaire, valeur sur le marché du travail...),
- Mettre à jour son CV tous les ans ,
- Regarder ce qui se passe ailleurs,
- Penser à une formation complémentaire qui pourrait améliorer votre employabilité.
 
 Mais il faut faire ce que certains financiers n'ont pas fait : Evaluer le "risque".
Ce n'est pas chose aisée mais il convient d'avoir un certain nombre de réflexes permettant d'éviter les plus gros écueils.

A titre d'exemple, si vous envisagez un changement de poste, nous vous conseillons de :
- Bien vous renseigner sur votre potentiel futur employeur (santé économique de l'entreprise et de son secteur d'activité, réputation auprès des salariés, possibilités d'évolution...),
- Mesurer si le jeu en vaut la chandelle c'est-à-dire évaluer si ce que l'on va perdre sera compensé par ce que l'on peut gagner,
- Toujours prévoir une solution de secours, un "plan B",
- Prendre conseil auprès de spécialistes,
- ...
 
Et si vous n'envisagez pas de changement de poste dans les prochains mois, nous vous conseillons tout de même de :
- Evaluer le degré d'exposition de votre poste par rapport au contexte de crise (quelles activités de mon entreprise vont rester prioritaires dans un contexte de retournement économique ? Quels budgets peuvent être impactés en premier...) ?
- Toujours prévoir une solution de secours, un "plan B" (également !)
- Bien définir vos objectifs de carrière à moyen et long terme et voir en quoi les projets que vous menez actuellement et/ou une formation complémentaire peuvent vous permettre de les atteindre.

N'oubliez pas, il en va de la gestion de votre carrière comme de celle d'une entreprise : celui qui n'avance pas recule.


Christian Makaya et Lionel Kalifa
Directeurs Associés de B2EN