L’architecte, fédérateur de la vision SI et métier
L’architecte se doit d’être reconnu par ses pairs de la DSI. Son arme favorite : la rationalisation et la standardisation applicative et technique. Plus aguerri, il accompagne les projets lors des phases amont afin de faire atterrir les besoins métiers sur les services précédemment définis.
Oui, monsieur le DSI, votre SI est complexe, difficile à maintenir et exploiter ! Oui, messieurs les métiers, vous souhaitez un SI à la qualité de service irréprochable, des projets délivrés toujours plus rapidement et des budgets mieux maîtrisés ! Un homme au sein de l’entreprise est là pour vous aider : l’architecte d’entreprise. Sa mission : réconcilier vision SI et vision métier.Avant tout, l’architecte se doit d’être
reconnu par ses pairs : la DSI. Son arme favorite : la
rationalisation et la standardisation applicative et technique (sous forme par
exemple de catalogue d’offres de services). Plus aguerri, il accompagne les
projets lors des phases amont afin de faire atterrir les besoins métiers sur
les services précédemment définis.
Une fois sa légitimité acquise au sein de la
DSI, l’architecte étend son périmètre d’action en dialoguant en direct avec les
métiers. Il devient ainsi un acteur majeur des grands projets de transformation
SI, tout en continuant son action auprès des projets « standards ».
Asseoir une légitimité essentielle
Aujourd’hui, encore trop souvent cantonné à
un rôle au sein de la DSI, l’architecte doit renforcer sa légitimité afin que
son rôle auprès des métiers soit plus important.
* La nouveauté
du rôle au sein de l’entreprise peut induire un manque de reconnaissance
auprès des DSI, des directions métiers et des projets. Il est donc
indispensable, de s’engager sur les
choix d’architecture préconisés (plus qu’un rôle de conseil, une véritable
responsabilité est à prendre sur ces choix), de bénéficier d’un sponsoring adapté, de mettre en place des instances de gouvernances adéquates, de mettre en perspective les coûts récurrents
par rapport aux coûts projets lors des arbitrages, et de ne pas manquer une
occasion de communiquer sur les actions
menées.
* Le second écueil potentiel réside dans la difficulté à arbitrer entre les besoins
métiers et les impératifs d’architecture. Bien que les décisions de
l’architecte soient au service de l’entreprise, les métiers sont parfois
réticents à financer la prise en compte de contraintes qui ne leur bénéficient
pas directement. Pour y remédier, il convient de profiter de chaque opportunité projet pour obtenir des victoires rapides à
moindre coût et de disposer d’un
budget propre à l’architecture permettant de cofinancer certains projets
contribuant significativement à l’évolution vers le SI cible.
* La
définition du cadre d’architecture constitue un préalable à la mise en
place de la fonction mais peut donner l’impression que les architectes
n’apportent pas de valeur directe à l’entreprise. C’est le fameux effet tunnel ! Pour le réduire, nous recommandons de mettre en place le cadre de façon progressive afin d’en
faciliter son appropriation et libérer
du temps pour les activités à valeur ajoutée.
* L’évolution permanente du spectre de connaissances à couvrir afin
de garantir la pertinence des recommandations et la crédibilité vis-à-vis des
équipes opérationnelles implique une intégration de la veille technologique
comme une activité à part entière de la
fonction architecture.
Mesurer les apports de l’architecture : un passage
incontournable
Mesurer les apports de la fonction
architecture devient alors indispensable pour justifier les investissements à
consentir pour son développement.
Parmi ces indicateurs, il semble pertinent de
mesurer notamment ceux relatifs à :
* La
cohérence du SI et son alignement stratégique (pourcentage de projets qui
sont accompagnés par la fonction architecture, taux de rejet des projets par
les instances…),
* L’agilité du SI (évolution du taux de nouveaux besoins métiers non pris en
compte par la DSI, taux de respect des SLA…),
* La
rationalisation des composants du SI (taux de doublons applicatifs, taux de
réutilisation des composants…),
* L’économie générée dans les projets (évolution des coûts d’exploitation, de
développement, de recette, de maintenance…),
* La
réduction des risques (taux d’obsolescence des composants, taux
d’incidents…).
Déterminer
les indicateurs adaptés aux enjeux et au contexte de l’entreprise n’est d’ailleurs
pas forcément évident.
Quelques règles s’appliquent néanmoins :
- Les indicateurs doivent évoluer en fonction
de la maturité de la fonction architecture : inutile de mesurer
« tous » les indicateurs imaginables !
- Les différentes parties prenantes (DSI et
métiers) doivent s’accorder sur les modalités de mise en place et le sens des
indicateurs.
- Plus un indicateur est simple, meilleure sera
son appropriation. Un indicateur trop compliqué à calculer ne sera pas suivi
dans le temps.
- La représentation graphique facilite la
communication et donc la prise de décision : n’hésitez pas à utiliser des
graphiques facilement compréhensibles.
- La mesure des indicateurs doit faire partie
d’un processus d’amélioration. Ce qui importe n’est pas tant la valorisation de
l’indicateur mais son évolution dans le temps.
Ainsi,
l’architecte a un rôle grandissant et clé au sein de la DSI : son objectif
n’est plus seulement d’assurer la cohérence du SI, mais d’accompagner et de
piloter la transformation de l’entreprise. Un chemin long mais qu’il doit
savoir parcourir car il est fondamentalement l’homme clé de l’entreprise, celui
qui sait fédérer la vision SI et métier.