Big Data et open data, base indispensable de la santé de demain !

Si on s’éloigne un peu du tout marketing et qu’on s’intéresse à des cas concrets où la data peut être primordiale dans l’évolution de nos sociétés numériques modernes, la santé arrive en tête des secteurs d'avenir.

Le pétrole du 21ème siècle, l’or noir du numérique, la data fait fantasmer tous les secteurs industriels en pleine transformation digitale. Il faut dire que le potentiel est assez énorme, on s’en rend facilement compte tous les jours en naviguant sur le Web de publicité ciblée en remarketing plus ou moins sauvage. Il faut s’y faire, les géants de l’Internet mondial savent beaucoup, sûrement trop, de choses sur nous.

Si on s’éloigne un peu du tout marketing et qu’on s’intéresse à des cas concrets où cette data peut être primordiale dans l’évolution de nos sociétés numériques modernes, la santé arrive en tête des secteurs d'avenir.

Il faut dire qu’entre les données purement médicales d’un DMP fantasmé qui n’est toujours pas opérationnel, les données récoltées par nos objets connectés fitness (ou certifiés médicaux) favoris, les applications de suivi et l’open data le champs des possibles est infini. De quoi révolutionner durablement tout un secteur avec un but final : fluidifier les processus de soin, renforcer la prévention et sauver des vies. Alléchant.

Real World Data, qu’est-ce que c’est ?

Si vous vous intéressez de près au sujet de la e-santé vous suivez certainement plus ou moins assidûment ce qui se dit cette semaine du côté de l’Université d’été de la esanté à Castres. Grâce à Twitter et à Periscope c’est mon cas depuis le lancement mardi, les ateliers autour de la data étaient entourés et soulignés en rouge dans mon agenda numérique. Je n’ai pas été déçu.

Notamment avec l’atelier organisé par l’équipe du Festival de la Communication Santé (qui se tient à Deauville fin novembre) avec un panel très intéressant constitué d’Arslan Mazouni (data scientist enseignant chercheur à Madrid), de Jean-Pierre Meunier (médecin généraliste et CRO chez Axonal) et d’Anne Buisson (directrice adjointe de l’AFA, association de patients).

Archéologue du Big Data selon la formule très juste d’Arslan Mazouni, le data scientist a un très grand rôle à jouer dans cette révolution data en santé. 80% des données des études cliniques traditionnelles ne sont en effet pas exploitées aujourd’hui, cette masse de data accumulée depuis des dizaines d’années pourrait certainement être traitée différemment aujourd’hui. Des données dormantes qu’il faudra savoir identifier et traiter pour en tirer profit demain.

Il faut casser les silos pour être efficient !

Autre point très intéressant soulevé, la question de l’open data et de l’accès aux données est primordial dans cette révolution data. Sans même parler de l’anonymisation des données et de la sécurisation des serveurs agréés, cela mériterait un billet à part entière, l’échange de données entre les établissements de soin, les chercheurs, les associations de patients et même les organismes de santé publique est crucial. Jean-Pierre Meunier s’est d’ailleurs fort justement employé à défendre ce principe d’open data sans lequel de trop nombreuses barrières subsisteront.

Avec 4 000 à 5 000 patients par médecin généraliste (chiffre lancé par la salle et aucunement scientifiquement prouvé) on comprend bien la nécessité d’automatiser des tâches “simples” pour gagner en efficacité dans le temps de soin. Rien de très nouveau, c’est même la base de nombreux projets très prometteurs en e-santé. Mais pour passer à la dimension suivante il va falloir aller plus loin, notamment en matière réglementaire. C’est tout l’enjeu des mois qui viennent et du plan 2020 annoncé par Marisol Touraine.

Les enjeux sont bien posés, les premiers cas concrets sont encourageants, il faut maintenant aller plus loin pour encourager cette démocratisation de la e-santé tant attendue...