Le nouveau rôle de l’architecte d’entreprise

Le rôle de l’architecte évolue à travers la mise en place de solutions innovantes pour accompagner les entreprises dans leur transformation digitale.

A l’ère de la digitalisation de l’économie, les DSI doivent satisfaire des attentes contradictoires. Ils doivent parvenir à explorer toutes les opportunités qu’offre le digital, notamment en matière d’innovation, tout en répondant à d’impérieuses exigences issues des directions financières ou encore des « métiers ».

De nouveaux acteurs (Uber, Airbnb, blockchains, Fintech, etc.) prennent des parts de marché aux entreprises plus traditionnelles  Les entreprises doivent transformer leur business model pour devenir plus « agiles » sur les trois volets fondamentaux : Compétences, Technologie et Processus. Il est donc nécessaire de trouver des partenaires pour aider les clients dans la transformation « digitale ». Les architectes doivent savoir adresser l’ensemble de ces enjeux et proposer des solutions créatives. L’objectif est de gagner en compétitivité avec une feuille de route alignée à la culture digitale  sur le plan culturel, « lean », méthodologie, niveau d’automatisation, etc.

C’est pourquoi, il est important qu’une entreprise se positionne sur  des sujets comme le Software Defined « anything »[1], le Devops, le PaaS, le Big Data, l'IoT (Internet of Things), etc.

Le rôle de l’architecte

Les convictions se forgent à force de confronter les idées. Le rôle d’un architecte ? Il s’agit en réalité d’une communauté d’architectes avec un leader pour entériner les décisions quand il n’y a pas de consensus. Cette communauté définira les choix et tracera la feuille de route ; l’objectif est de répondre au besoin tout en réduisant les coûts. Il faut penser à l’écosystème de partenaires technologiques qui accompagneront cette transformation sur du long terme. La fonction évolue, se diversifie et s’axe davantage sur l’apport de valeur pour l’entreprise. Comme l’indique l’analyse Gartner, « Follow the Leaders: Digital Business Is a Big Opportunity to Evolve Your EA Practice »[2] du 03 Juillet 2015 par les analystes Marcus Blosch, Betsy Burton et Mike J. Walker, une grande attention doit être portée sur l’innovation en vue de l’amener de manière progressive, itérative et pragmatique pour déclencher les projets de transformations idoines.

Plusieurs méthodes et outils aident au quotidien les entreprises à cartographier les fonctions et services afin de comprendre comment ils interagissent entre eux, jusqu’au moindre composant d’infrastructure servant les applications. Cette cartographie permet d’anticiper et de gérer les risques que pourraient représenter les projets de transformation. Ainsi, en analysant les adhérences d’une application dans son écosystème, les architectes définissent une cible en fonction de critères d’éligibilité définis au préalable.

La valeur de l’architecture

La valeur d’une architecture est déterminée par son adéquation au besoin exprimé. Elle s’exprime à travers les principaux points suivants :

  1. Compte-tenu de la diversité des usages, un changement de paradigme s’impose afin de trouver le modèle de déploiement le plus approprié aux exigences de niveaux de services. Les architectures doivent désormais être beaucoup plus évolutives, orchestrables et adressables par un catalogue de services avec le bon niveau d’abstraction pour les utilisateurs finaux. L’innovation qu’elles apportent doit réduire les coûts, en offrant la meilleure qualité de service.
  2. Le concept « open » sur le Cloud des architectures actuelles augmente les menaces. L’architecture doit donc inclure par design la sécurité nécessaire devant répondre aux exigences des RSSI et de la conformité. Intégrer une stratégie de cybersécurité assure les sécurisations nécessaires du patrimoine du client à savoir ses données.
  3. Le retour sur investissement d’une solution peut être renforcé en optimisant l’orchestration pour réduire les gestes manuels et améliorer la stabilité des systèmes. Il est possible d’obtenir des réductions pouvant aller jusqu’à 60% de la charge humaine grâce à l’orchestration des tâches de production manuelles.    

Une récente étude[3] a tenté d'apporter quelques éléments de réponse en se basant sur des éléments clés : la valeur de l’entreprise, le coût d’un projet, les délais d’exécution et la satisfaction du client. Cette étude compare les résultats d’entreprises utilisant des architectures innovantes avec celles qui n’y ont pas recours. L’analyse a porté sur 49 projets d’un coût moyen de 700 000 euros. Les résultats montrent que l’utilisation d’une architecture innovante permet d’économiser, en moyenne, 140 000 euros sur l’enveloppe de départ.

En général, une organisation a une dizaine, voire plusieurs centaines de projets informatiques en cours. En se basant sur un portefeuille moyen de projets, le fait d’avoir recours à des architectes d’entreprise permet d’économiser plusieurs millions d’euros par an.

Certes, la modernisation de l’architecture informatique d’un client est coûteuse. Néanmoins, il s’agit d’un investissement fructueux, au regard des économies générées à terme. Une architecture innovante permet d’accélérer l’accès à la ressource informatique, d’assurer le respect des délais et de garantir l’alignement stratégique des usages et des moyens. En somme, les architectes ouvrent la voie vers l’excellence digitale à travers l’innovation, tout en limitant les risques pour l’entreprise.

[1] l’infrastructure est pilotée par des logiciels pour réduire les tâches manuelles et répondre rapidement aux contraintes métier.
[2] Suivez les dirigeants: Le marché du digital est une grande opportunité de faire évoluer votre métier d’Architecte Entreprise
[3] The Value of Solution Architecture, Raymond Slot, Guido Dedene, and Rik Maes, 2009