Développer un monde connecté grâce aux technologies émergentes ? Oui, mais aussi en cassant les silos !

Suivre les dernières tendances et adopter les innovations et versions logicielles les plus récentes est certes une bonne chose, mais encore faudrait-il pouvoir exploiter pleinement les outils déjà à disposition.

Une étape majeure a été franchie en décembre 2018. En effet, pour la première fois, plus de la moitié de la population mondiale est maintenant connectée à internet. C’est ce qu’indiquent les données de l’Union internationale des télécommunications. Mais malgré ces progrès en matière de connexion à travers le monde, l’écart important entre les technologies dont on dispose et la capacité à les exploiter pleinement témoignent des difficultés à réaliser notre véritable potentiel numérique.

En août 2018, une étude menée par la chaîne de magasins britannique Currys PC World a révélé que 42% des consommateurs trouvaient les technologies trop complexes, même si 80 % d’entre eux possèdent un smartphone et que deux tiers utilisent quotidiennement un ordinateur portable. De plus, un quart des 2000 personnes interrogées admettent ne rien savoir du cloud et ni savoir comment y fonctionne le stockage. La situation n’est pas très différente dans la sphère professionnelle.

Suivre les dernières tendances et adopter les innovations et versions logicielles les plus récentes est certes une bonne chose, mais encore faudrait-il pouvoir exploiter pleinement les outils déjà à disposition. Cela freine encore les entreprises alors qu’il est indispensable qu’elles puissent tirer le maximum des technologies qu’elles ont aujourd’hui entre leurs mains.

Les données de plus en plus au centre de l’attention

Un rapport d'IDC a récemment révélé que les volumes de données atteindraient les 175 zettaoctets en 2025, soit une augmentation de 430% par rapport aux 33 zettaoctets comptabilisés en 2018. L’internet des objets (IoT) devrait représenter à lui seul 90% de ces données. Mais face à ce développement exponentiel des données, les entreprises restent incapables de les exploiter efficacement et d’en tirer de la valeur.

Cette situation crée des fractures numériques dont souffre réellement le monde professionnel. Par exemple, des services publics tels que le paiement des impôts, les factures d’eau, de gaz et d’électricité, ou encore les informations sur la santé pourraient être beaucoup plus accessibles et simples à utiliser si les données des administrations étaient rendues plus accessibles. De petites entreprises pourraient prendre l’avantage sur leurs concurrents plus grands et moins agiles si elles avaient la possibilité de capitaliser pleinement sur les avantages du cloud computing.

Réaliser le potentiel numérique

Ces fractures numériques ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Il s’agira plus probablement d’une démarche progressive au cours de laquelle les entreprises transféreront leurs actifs dans le big data et le cloud, et s’accoutumeront aux technologies émergentes comme le blockchain, l’edge computing, la 5G et l’intelligence artificielle.

Ces technologies provoquent des bouleversements croissants au sein des entreprises, car elles changent leurs modes de fonctionnement, redéfinissent leurs processus et transforment les modèles économiques tels que nous les connaissons aujourd’hui. En utilisant conjointement la 5G et l’edge computing par exemple, les entreprises n’auront plus besoin d’un serveur sur site ; cela renforcera leurs capacités de traitement de données, garantira une faible latence et une bande passante plus large. Concrètement, la gestion des données évoluera de façon radicale : alors que près d’un dixième des données générées aujourd’hui par les entreprises sont créées et traitées hors des data centers traditionnels, Gartner prédit que cette proportion sera de 75% en 2022.

Les entreprises du monde entier commencent à mieux exploiter leurs systèmes et outils actuels en adoptant des technologies émergentes. L’exemple de la ville de Bogota en Colombie est assez édifiant. Grâce au déploiement d’une infrastructure edge computing, la ville a considérablement amélioré ses systèmes de sécurité. Celle-ci lui a notamment permis de repenser son système de surveillance très complexe, composé de plus de 1000 caméras de fournisseurs différents. Résultat : l’équipe de sécurité est désormais en mesure de voir, depuis le même endroit, ce que filme chacune des caméras, quelle qu’en soit sa marque, ce qui a grandement simplifié son travail. La performance des divers capteurs déjà en place a été optimisée, et la ville a pu ajouter 2000 caméras à ses systèmes de sécurité.

Le producteur et distributeur de fruits chilien Hortifruit a lui aussi utilisé la technologie pour réduire la fracture numérique. Les fermiers ont de tout temps vu leurs volumes de récoltes fluctuer très fortement et de façon incontrôlable d’une année à l’autre, ce qui a évidemment une répercussion sur leurs revenus. Mais Hortifruit est parvenu à gérer ce problème récurrent grâce à l’accès à des données en temps réel sur la météo et les phénomènes locaux, qui permettent d’optimiser la production et d’assurer un approvisionnement fiable en fruits mûrs. En identifiant plus facilement les zones de culture de fruits les plus productives et en renforçant ainsi la productivité à travers toute sa région de production, le producteur a pu garantir un meilleur approvisionnement en fruits et un revenu optimal.

Des exemples s’il en fallait, de l’intérêt d’aider le grand public et les entreprises à accéder aux informations et aux services nécessaires pour exploiter pleinement la technologie, partout et à tout moment.