Cloud : comment mettre en place une stratégie intelligente ?

Sans une planification adéquate, la migration vers le cloud n'est pas facile et peut avoir un succès limité. D'où l'intérêt de suivre une approche intelligente pour s’assurer que le chantier se déroule sans heurt et efficacement.

Alors que l'adoption du cloud en France, tous secteurs confondus, devrait croître de 20% pour approcher les 12 milliards d’euros en 2019*, les entreprises ne devraient jamais se lancer dans une stratégie de migration sans avoir évalué au préalable les différents risques.

Chaque déploiement de cloud doit être réalisé en fonction des besoins et des résultats souhaités de l'entreprise. Cela signifie savoir quels dangers potentiels se cachent sous la surface et comment ils pourraient en affecter le déploiement.

Les risques inhérents au cloud

Le premier facteur auquel une entreprise doit penser lorsqu’elle entame une démarche d’adoption cloud concerne les dépenses imprévues. Ne pas comprendre les dépenses engendrées dans le cloud peut nuire aux entreprises. Non seulement, monopoliser des ressources financières et humaines qui peuvent être utilisées dans d'autres domaines tels que l'expérimentation de l'IA ou la mise en œuvre de projets IoT. Les plateformes cloud facilitent le déploiement et la rotation de nouvelles ressources, mais cela peut également entraîner des problèmes de shadow IT, une surabondance d'approvisionnement et des pertes financières.

Les questions de sécurité et de gouvernance sont également des éléments importants à prendre en considération. Même si l'infrastructure est externalisée, l’entreprise est toujours responsable de la sécurité. En 2018, plus de 5 milliards de fichiers ont été exposés en raison d'une mauvaise configuration cloud. Un sondage CyberSecurity Insiders révèle d’ailleurs que 93% des entreprises s'inquiètent de la sécurité dans le cloud public. Les régulateurs du monde entier pénalisent lourdement les entreprises qui enfreignent les lois sur la protection des données telles que le RGPD et personne ne peut donc mettre la gouvernance des données de côté.

Dernier point à prendre en considération, les problèmes de performance, en particulier pour les applications qui couvrent plusieurs plateformes. Si une entreprise déplace une application existante vers le cloud, ses dépendances vis-à-vis des bases de données et des services tiers peuvent être affectées de manière inattendue, ce qui peut entraîner un ralentissement et de mauvaises performances. Encore une fois, les sociétés externalisent l'infrastructure, mais sont toujours sur la corde raide pour la performance.

Dans une récente enquête IDC, 80% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles réduisaient la charge de travail dans les environnements de cloud public en raison de ces problèmes. Sans une planification adéquate, le processus de migration vers le cloud n'est pas facile et peut avoir un succès limité. Il est donc pertinent de suivre une approche intelligente pour s’assurer que l'adoption du cloud se déroule sans heurts et efficacement, de la sélection au déploiement.

Vers le déploiement d’une stratégie cloud intelligente

Afin de réussir dans la mise en place de sa stratégie cloud, il est impératif de définir les objectifs business de la migration vers un environnement cloud. Après avoir adopté un cloud, les coûts finissent peut-être par être élevés, mais les entreprises utilisatrices gagnent en rapidité et en agilité, permettant ainsi de compenser l'augmentation des coûts initiaux. Attention néanmoins à ne pas faire le choix du cloud, pour la simple et bonne raison de vouloir faire comme tout le monde ! Les déploiements réussis doivent permettre de répondre aux objectifs que l'entreprise s’est fixée dès le départ.

Déterminer les charges de travail à déplacer et vers quel cloud est un second point vigilance. En effet, tous les clouds ne sont pas égaux et n’ont pas les mêmes coûts d’exploitation. Il existe des outils qui peuvent aider à comparer le coût d'exécution des charges de travail actuelles sur AWS versus Azure versus un cloud privé. Le plus souvent, les entreprises adoptent une approche multicloud car elles associent la charge de travail à l'environnement cloud qui fonctionnerait le mieux. Modéliser les coûts potentiels à l'avance présente alors d'énormes avantages car cela offre une visibilité sur ce qu’il est possible de dépenser et permet d’atténuer les pics de trafic de données causés par des événements majeurs, comme les pics de consommation dans le e-commerce.

Les services cloud peuvent aussi faciliter la création et le déploiement de nouveaux services, mais il existe un équilibre à respecter entre les besoins opérationnels et l’accessibilité. Si le service cloud prend plus de temps à exécuter les tâches, que le système qu'il a remplacé, c'est un avantage perdu.

Enfin, la gouvernance et la sécurité sont toujours des facteurs à ne pas négliger. Les fournisseurs de cloud contribuent à la sécurité en gardant les systèmes sous-jacents sécurisés, mais c'est toujours à l’entreprise qu'il incombe d'assurer des configurations et une gouvernance appropriée. Une configuration de sécurité manquée peut entraîner une faille de données ou une violation de la réglementation, ce qui peut s'avérer très coûteux pour l'entreprise.

Afin de mettre en place une stratégie intelligente en matière de cloud, il faut donc avoir une surveillance cohérente et proactive de l'ensemble des services cloud pour répondre aux demandes des entreprises et des clients sans avoir à se soucier des coûts survenant ou de l'exposition des données aux attaques malveillantes. C'est dans ce cadre que l'automatisation va aider à réduire le nombre d'heures que les équipes informatiques consacrent à la surveillance des services cloud mais également permettre de libérer les ressources, pour développer et créer de nouveaux services générateurs de revenus.

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