Claude Molly-Mitton (USF) "Nous souhaitons accroître la représentativité des PME au sein de l'USF"

Le Club des utilisateurs SAP francophones s'ouvre aux communautés hors ERP, dont celles de Business Objects. L'association espère améliorer la lisibilité de la tarification SAP, et influencer la feuille de route de l'éditeur.

JDN Solutions. Pourquoi ouvrir l'USF à d'autres communautés d'utilisateurs hors ERP ?  

Claude Molly-Mitton. L'ouverture à d'autres communautés d'utilisateurs SAP extérieures aux ERP est la conséquence d'une réflexion stratégique que j'ai eu l'occasion de mettre en avant lors de ma récente nomination, et qui a été votée en comité d'administration.

Cette ouverture tient compte à la fois de l'évolution du métier d'éditeur de SAP, plus uniquement centré sur l'ERP, mais aussi d'une volonté de faire bénéficier notre association d'une plus grande représentativité au sein des utilisateurs de solutions SAP en environnement PME.

Pour SAP, il faut savoir que le développement des offres d'ERP orientées PME [ndlr, est considérée comme PME pour SAP, toute entreprise réalisant moins de 500 millions de dollars de chiffre d'affaires] répond à un besoin d'adresser un marché complémentaire de son cœur de cible historique, que sont les grands comptes. Le fait est également que les PME qui choisissent un ERP SAP ont non seulement besoin d'avoir à leur disposition des outils spécifiques comme SAP Business One, All-in-One et Business ByDesign, mais également un modèle d'organisation et de démarche projet spécifique.

Et ceci, afin d'être accompagnées dans une implémentation par nature très différente de celle que l'on peut rencontrer chez les grands comptes.  C'est pourquoi nous avons également en parallèle annoncé la création de communautés d'utilisateurs régionales, car le tissu des PME est dispersé sur tout le territoire et pas uniquement sur Paris.

"Nous ne voyons pas de raison pour que le Club des utilisateurs BO ne rejoigne pas à terme l'USF"

Où en êtes-vous dans la création de ces communautés régionales et des nouvelles communautés d'utilisateurs ?

Les choses viennent de démarrer, mais nous espérons bien que d'ici la fin 2010 et le printemps 2011 les cinq communautés régionales d'utilisateurs seront sur pied. C'est déjà le cas pour celle du Grand-Ouest et c'est bien avancé pour les régions Nord-Est ainsi qu'en Rhône-Alpes. Cela n'a en revanche pas encore démarré pour le Sud-Est et le Sud-Ouest.

Notre objectif est de fédérer l'ensemble des communautés d'utilisateurs, toutes solutions SAP confondues, ce qui recouvre l'intégration des communautés d'utilisateurs Business Objects, y compris le Club des utilisateurs BO. Nous ne voyons pas d'obstacles pour qu'à terme il nous rejoigne.

Car il existe bien d'autres communautés d'utilisateurs que celles du décisionnel que nous prévoyons d'intégrer. Je pense notamment à celles de Cartesis, d'ALG, d'Outlook Soft, et bientôt de Sybase si le rachat est validé. Cela ne se fait pas en un jour bien sûr. A l'échelle mondiale, le calendrier d'intégration de ces communautés varie d'un pays à l'autre, chacun allant à son propre rythme.

Votre nomination à la tête de l'USF est récente tout comme celle de Nicolas Sekkaki, directeur général de SAP France. Est-ce une occasion de remettre les choses à plat depuis l'affaire de l'augmentation du coût de l'Enterprise Support ?

Nos nominations ont eu lieu presque au même moment, par pur concours de circonstances. Nous nous sommes rencontrés, et sommes tombés d'accord sur le fait de tirer un trait sur le passé et que toute cette affaire était derrière nous. Nous avons compris qu'il valait mieux s'intéresser à l'avenir. Bien sûr le fait d'être deux hommes neufs a facilité les choses pour repartir sur des relations plus saines.

Mais je garde en tête aussi d'autres objectifs précis pour l'USF, comme celui de renforcer la participation de l'association au sein du Sugen [ndlr, Club international des utilisateurs SAP], et participer activement au travail d'influence sur la feuille de route produits et sur la clarification des politiques de tarification SAP en vigueur.

Sur ce point, nous sommes plutôt bien positionnés grâce notamment à l'initiative complémentaire que nous avons menée en collaboration avec le Cigref sur les moyens d'améliorer et de faciliter la relation commerciale avec SAP.

Claude Molly-Mitton est responsable de la mission "veille et relations extérieures" au sein de l'AIFE, et en charge de la mise en œuvre du projet Chorus. Diplômé ingénieur de l'INSA Lyon, il a été successivement analyste au CXP, journaliste directeur de rédactions au sein de la chaîne de télévision Computer Channel (groupe France Télécom), directeur général de Computer Channel et directeur des services chez Wanadoo Portails. Claude Molly-Mitton est président de l'USF depuis mars 2010.