Sun était prêt à vendre Java à Google pour 28 millions de dollars
Le procès qui oppose Google et Oracle continue de révéler l'histoire finalement méconnue de Java. Un OS mobile sous Java propulsé par Oracle aurait été un temps envisagé.
Cela avait déjà été révélé il y a quelques semaines : Google était à deux doigts de mettre la main sur Java, et de co-développer Android avec Sun. Toujours dans le cadre du procès qui l'oppose à Oracle au sujet de l'utilisation de Java dans Android, un nouveau document vient révéler de nouveaux détails sur ce volet méconnu de l'histoire de Sun. Ce document prouve en effet que Sun était prêt à vendre quelque 2 000 brevets Java à Google pour un montant de 28 millions de dollars, sur trois ans.
"À la fin du mois d'avril 2006, si d'autres conditions du partenariat étaient encore en suspens, Sun avait cependant accepté que Google lui reverse 28 millions de dollars sur trois ans", écrit Google dans ce document juridique officiel. "A ce stade, les négociations ont ensuite achoppé sur des questions sans rapport avec l'argent : Google et Sun voulaient chacun plus de contrôle sur le développement d'Android, avec d'un côté Google qui voulait rendre la plate-forme plus ouverte, et Sun qui voulait des restrictions que Google considéraient incompatibles avec le modèle Open Source", est-il également écrit dans ce document.
Selon Google, Sun aurait été obligé d'abandonner son projet d'OS mobile Java après le lancement d'Android, "réalisant qu'il n'y avait aucun moyen de rivaliser avec un système gratuit" explique Google. Ce dernier accuse également Oracle d'avoir essayé d'élaborer son propre OS mobile à partir de Java, "mais, n'ayant pas les compétences d'ingénierie nécessaire, Oracle a finalement choisi le plan B, ce procès ", ose tacler Google.
Un e-mail compromettant ?
Dans ce procès qui cherche à savoir si Google est coupable de violation de brevet, un autre élément intéressant a été apporté. Il s'agit d'un e-mail, écrit par un ingénieur Google, Tim Lindholm, expliquant au responsable d'Android d'alors qu'il avait recherché des alternatives techniques à Java, mais qu'il en avait conclu que Google avait vraiment besoin de négocier des licences pour Java. Un e-mail qui pourrait affaiblir l'argument selon lequel Google ignorait la possibilité d'une quelconque violation de brevet. Mountain View tente d'ailleurs de ne pas faire figurer cet e-mail dans les pièces du procès.
Google a également récemment précisé qu'aucune ligne de code suspectée dans le cadre de ce procès ne figurera dans la prochaine version d'Android, qui doit très bientôt être lancée.
Le procès est toujours fixé pour le 31 octobre, mais le juge a fait savoir qu'il est susceptible d'être reporté.