Bing peine à séduire des utilisateurs médusés par Google

Lancé il y a tout juste un mois, le dernier moteur de recherche de Microsoft est loin d'avoir bousculé l'hégémonie de Google. Sa part de marché n'est pas très éloignée de celle de son prédécesseur Live Search.

Ce n'était pourtant pas faute d'y avoir mis les moyens. Pour s'assurer une répercussion médiatique sans précédent, Microsoft avait en effet mis le paquet pour promouvoir son nouveau bébé Bing : 100 millions de dollars.

Pourtant, au regard des derniers chiffres publiés de part et d'autre de l'Atlantique, la tâche entreprise par Microsoft pour imposer son moteur risque d'être beaucoup plus ardue que prévue.

Ainsi, le cabinet d'études StatCounter crédite Bing d'une part de marché aux Etats-Unis de 8,23% en juin, après avoir atteint un pic de 8,45% de part de marché. Bien que légèrement supérieure à la part de marché obtenue en mai par son aîné Live Search (7,81%), cette évolution n'aura eu presque aucun effet sur l'impériale domination de Google.

Ce dernier n'ayant en effet pas abandonné plus de 0,24% de part de marché, en passant de 78,72 à 78,48%, toujours selon les chiffres de StatCounter basés sur l'analyse de 1,3 milliard de requêtes effectuées sur un total de 3 millions de sites Web. Alors que de son côté, Yahoo! est parvenu à grappiller 5 millièmes de part de marché, avec un taux de pénétration qui est passé de 10,99% à 11,04% après la sortie de Bing.

En France, Bing n'a pas dépassé les 2,84% de part de marché contre 2,9% pour Live Search

En France, selon les chiffres d'AT Internet Institute, Bing a enregistré le jour de son lancement une part de marché de 2,27% et grimpé le lendemain à 2,75%. Avant ensuite de flotter entre les 2,6 et 2,84% de part de marché. Un chiffre étonnant, surtout si on le compare à celui obtenu au mois d'avril par Live Search qui culminait à 2,9%.

En attendant le lancement en France de la version finale de Bing, pour le moment uniquement disponible aux Etats-Unis, dans le courant de l'année 2010, Microsoft devra sans doute se préparer à une course de fond contre Google. Un challenge qui ne le dépaysera pas, comme a pu le montrer par le passé l'acharnement payant avec lequel il a soutenu à bout de bras sa console de jeu Xbox 360 contre la Playstation 3.

Un parcours qui risque en tout cas d'être semé d'embûches, comme en témoigne les résultats de la récente étude qualitative réalisée par le cabinet d'études Catalyst Group sur une douzaine d'utilisateurs.

Alors que certains n'ont pas tari d'éloges sur les capacités de filtrage, d'organisation des résultats et de design du moteur de recherche Bing, la plupart ont pointé du doigt son manque d'audace et d'innovation. Des pré-requis pourtant indispensables pour les convaincre à franchir le pas et rompre la puissante force de l'habitude qui les lie à Google.