Comment la start-up Good Motors s'est entièrement créée grâce au no code

Comment la start-up Good Motors s'est entièrement créée grâce au no code Cette jeune pousse positionnée dans la location de motos en libre-service a créé le cœur de son système d'information entièrement grâce à des outils de développement sans code.

Créer son business à 100% à partir d'outils de développement sans code, c'est possible. Il s'agit du défi que s'est lancé Good Motors, une start-up française de location de motos. Son application cliente et l'ensemble de son back office ont été générés grâce à ce type de technologie. "J'avais précédemment lancé 180gram, une place de marché de disques vinyles sur mobile. L'application sous-jacente était développée en React Native. Je n'avais alors aucun moyen de manager mes développeurs, ne connaissant pas leur métier. Du coup, le projet est mort né", regrette Louis de Larrard, fondateur de Good Motors et diplômé de l'école de commerce de Marseille. L'idée germe alors dans l'esprit de l'entrepreneur de recourir au no code. "Je ne souhaitais plus lancer de société sans en maîtriser le cœur du réacteur", justifie-t-il.

Louis de Larrard lance Good Motors début 2022. La société met à disposition des motos en location en libre-service dans les parkings des gares et des aéroports pour les weekends ou les vacances. Principal avantage : le service est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L'ensemble du process de règlement est géré en ligne. Une fois le paiement réalisé, l'utilisateur reçoit le code d'une boîte à clé pour récupérer le trousseau du box où est stocké la moto et les accessoires associés (casque et gants). L'état des lieux s'effectue par le biais de photos prises par le client. Au retour l'utilisateur ramène sa moto avant de prendre son train ou son avion. Exit les contraintes d'horaires et de paperasserie des concessions.

Un premier site combinant WordPress et Airtable

Pour la première version du site, Louis de Larrard opte pour une version classique. Il développe lui-même un site doté d'un front end sous WordPress. En back office, le tableur 2.0, Airtable, prend le relais pour récupérer la copie du permis de conduire du client et calculer le prix. "Automatiquement par le biais d'Airtable, il était possible de gérer le contrat et le paiement via Stripe connecté via Zapier", détaille Louis de Larrard. "Lorsque les cautions étaient payées, Airtable automatisait ensuite l'envoi des informations par mail pour permettre au client de récupérer sa moto."

Fort de cette première version, Good Motors lève 1,2 million d'euros en juillet 2024. "L'objectif était de développer un nouveau site capable d'encaisser une montée en charge sur de plus gros volumes de trafic", explique Louis de Larrard. Good Motors se fait alors accompagner par l'agence française Nocode Factory. Pris en charge par deux développeurs et un chef de projet, le chantier 100% no code, s'étale entre novembre 2024 et mars 2025.

"Nous aboutissons à un site qui fonctionne aussi bien que des plateformes comme Airbnb ou Getaround"

La nouvelle version du site a recours à trois outils no code. Elle s'adosse à Webflow pour la page d'accueil, WeWeb pour la logique applicative et le tunnel de conversion (avec à la clé les calculs de prix et l'identification de la disponibilité des motos) et à Xano pour la base de données. "Nous aboutissons à un site qui fonctionne aussi bien que des plateformes comme Airbnb ou Getaround", se félicite Louis de Larrard.

Le back office de l'application est également basé sur WeWeb. Il permet de gérer les leads, les réservations confirmées, les demandes de devis, les permis de conduire... Il inventorie également les motos, ainsi que les gants et casques. Pour visualiser les données, Good Motors a décidé de se tourner une nouvelle fois vers Airtable. L'outil permet par exemple de consulter l'ensemble des départs prévus sur une journée donnée.

© JDN / Capture

Basé sur Xano, WeWeb gère l'intégralité du processus client, depuis les cautions jusqu'à l'envoi des réservations en passant le pilotage des permis de conduire, mais aussi des clés des boxes. En cours de mis en place, la gestion des états des lieux sera prise en charge via WhatsApp Business.

Un coût trois à cinq fois moins élevé

Parmi les bénéfices, Louis de Larrard souligne la vitesse de développement et le faible nombre de bugs du fait d'utiliser des briques préprogrammées. "Nous avions initialement placé le choix des dates de location en début de process, mais le taux de conversion était plus faible qu'avec le site précédent", raconte le dirigeant. Good Motors décide alors de placer le choix des dates à la fin du tunnel de conversion. Les clients étant des passionnés, ils préfèrent en effet consulter les motos disponibles avant de choisir leur date. Suite à cette modification, les résultats ont été multipliés par six. Ce changement a demandé une semaine.

"Les évolutions étant réalisées plus rapidement, le coût de la prestation est moins élevé", ajoute Louis de Larrard. "Les modifications sont aussi moins tributaires d'un code. Nous n'avons pas à déconstruire l'application pour réaliser une modification." Pour Louis de Larrard, le no code représente un coût trois à cinq fois moins élevé que celui d'un développement en code.

© JDN / Capture

Good Motors commence à monter en compétences sur Webflow et WeWeb. Mais la start-up reste encore dépendante de Nocode Factory. "Nous avons fait le choix de ne pas recruter de profil technique en vue d'atteindre notre seuil de rentabilité dès cette année", argumente Louis de Larrard. Pour la suite, Good Motors est en train de faire évoluer son environnement pour intégrer des franchisés.

La jeune pousse construit en parallèle un CRM automatisant l'envoi de mail grâce au no code mais également à l'IA générative. Sur ce terrain, la start-up recoure à ChatGPT pour créer des scripts conçus pour automatiser la relation client. Mais la société envisage déjà de migrer vers des logiciels plus robustes, parmi lesquels Zendesk ou encore Intercom.