"J'ai vendu mon SaaS en 6 mois" : ce développeur raconte son business éclair

"J'ai vendu mon SaaS en 6 mois" : ce développeur raconte son business éclair De la version bêta à la revente, en passant par le lancement, la communication et les premiers clients : en quelques mois à peine, Nicolas Cortell a vécu une aventure entrepreneuriale très condensée.

Pour certaines personnes, six mois, c'est le temps d'un semestre à l'université ou d'un stage en entreprise. Pour Nicolas Cortell, c'est le temps qu'il a fallu pour développer un SaaS et le revendre. En parallèle de son CDI chez l'application de gestion budgétaire Linxo, ce développeur a lancé Product Fetcher, un outil de web scraping qui extrait automatiquement les informations clés de toute page produit en ligne, pensé pour les spécialistes de l'affiliation, les dropshippers ou encore les sites de comparateurs de prix. Une aventure qu'il raconte étape par étape.

Tout est parti d'un constat. "J'avais déjà travaillé sur des sites d'affiliation. Je me lassais de récolter les données d'un produit manuellement". Une problématique qu'il n'était pas le seul à rencontrer : "Sur Twitter, j'ai remarqué qu'on était plusieurs dans le même cas". En novembre 2024, Nicolas Cortell développe une API qui permet d'extraire automatiquement les informations d'un produit à partir d'une page web. Il ne s'agit pas encore d'un lancement officiel, mais des premiers balbutiements de Product Fetcher, qu'il inaugurera véritablement en janvier 2025.

Pendant cet intervalle, il partage sur Twitter les résultats qu'il obtient et prend conscience de "l'enthousiasme" suscité par son travail. A tel point que des sites spécialistes de l'affiliation et du dropshipping le contactent pour tester le produit. Ces derniers serviront de "bêta testeurs" et joueront un rôle décisif. "Je ne leur ai pas facturé la version bêta. Ils ont été précieux car j'ai bénéficié de leurs retours, notamment sur des bugs éventuels, et j'espérais qu'ils deviennent mes premiers clients".

Une communication intense

Une hypothèse qui s'est avérée juste. Quand Nicolas Cortell rend publique Product Fetcher en janvier 2025, ces fameux bêta testeurs deviennent ses quatre premiers clients. Pour en séduire davantage, il s'emploie à faire connaitre son produit : "J'ai commencé par mettre Product Fetcher dans un launcher d'applications en ajoutant un code promo. J'ai continué d'en parler sur Twitter où des communautés de dropshipping et d'affiliation sont très présentes. J'ai aussi partagé le lancement sur Reddit et effectué un peu de cold emailing. Enfin, pour améliorer mon ranking sur Google, j'ai écrit des petits articles de blog, parfois avec l'IA, pour ramener du trafic".

Un travail qui porte ses fruits, et plutôt rapidement. Au mois de mars, Product Fetcher possède une quinzaine de clients qui choisissent un abonnement à 50, 100 ou 300 dollars par mois selon le nombre de requêtes dont ils ont besoin. De quoi lui garantir "un complément de revenu sympa". L'un de ces clients, particulièrement conquis par la solution, émet une proposition à Nicolas Cortell : "Ils m'ont fait comprendre à demi-mots que soit ils développeraient un outil similaire, soit ils rachèteraient le mien. J'étais très étonné car mon idée de départ n'était pas du tout de revendre Product Fetcher".

"Mon idée de départ n'était pas du tout de revendre"

Finalement, les discussions prennent fin sans que le client ne donne trop d'explications. Mais l'idée de la vente avait germé dans l'esprit du développeur. D'autant qu'il est conscient "qu'avec les progrès de l'IA, mon outil serait devenu obsolète d'ici deux ans". Peu enclin à attendre pour vérifier cette prédiction, Nicolas Cortell se met alors en quête d'acheteurs potentiels, en sondant à la fois ses propres clients mais aussi les concurrents de ce premier prospect avorté. Et l'un d'entre eux a mordu à l'hameçon : une entreprise anglaise qui accompagne des influenceurs dans leur stratégie d'affiliation. Il faut dire qu'il a su les appâter : "Je les avais contactée avec une vidéo où je testais leur solution via mon API afin de leur montrer la valeur ajoutée".

Nicolas Cortell transmet à cette entreprise anglaise "la documentation technique, la propriété intellectuelle, l'accès aux codes et les services tiers". En juin, soit cinq mois après le lancement officiel de Product Fetcher, la vente est finalisée pour un montant situé entre 10 000 et 20 000 euros. "Je pense que, pour eux, cette option était plus rentable que de payer des développeurs pour reproduire la techno".

Et le développeur ne compte pas s'arrêter là. En ce moment, il profite de son temps libre pour développer un nouveau logiciel nommé SaaS Path, un outil qui aide les entrepreneurs à créer… leur propre SaaS. Nul doute qu'il pourra conseiller ceux qui seront en quête d'un exit rapide.