Artifakt lève 3,7 millions d'euros pour propulser sa digital factory

Artifakt lève 3,7 millions d'euros pour propulser sa digital factory L'offre de l'éditeur parisien s'articule autour d'une plateforme de DevSecOps couvrant jusqu'au management des applications en production. Son chiffre d'affaires récurrent se hisse déjà à 1 million d'euros en 2020.

Editeur parisien commercialisant une offre de digital factory, Artifakt boucle sa troisième levée de fonds depuis sa création en 2017. A hauteur de 3,7 millions d'euros, elle a été menée par les fonds d'investissement français Alliance Entreprendre et Omnes Capital. Ils apportent chacun à parts égales 1,5 million d'euros. Autre nouveau venu au capital : le suisse Verve Venture. Déjà présent lors du précédent tour de table, à hauteur de 1 million d'euros, l'accélérateur Lafayette Plug and Play remet au pot.

La digital factory d'Artifakt couvre toute la chaine du DevSecOps au sein d'une solution SaaS entièrement intégrée. Son moteur est propulsé par les briques open source incontournables du domaine : GitLab pour l'intégration et déploiement continus (CI/CD) et Terraform pour la gestion de l'infrastructure as a code. En aval, Artifakt automatise les déploiements sur Amazon Web Services (AWS) ainsi que l'administration de l'infrastructure IT sous-jacente. "Nos mots d'ordre sont rapidité, disponibilité, sécurité et scalabilité", énumère Aymeric Aitamer, CEO et cofondateur d'Artifakt. "L'objectif est de fournir une plateforme d'hébergement d'entreprise de même niveau que celles d'Airbnb ou Netflix." Du coup, le produit inclut gestion de DNS, pare-feu, pilotage de dimensionnement IT, base de données, sauvegarde, chiffrement, monitoring...

Après la France, l'Europe

Aujourd'hui, le résultat est là. Fin 2020, Artifakt enregistre un chiffre d'affaires annuel récurrent (ARR) de plus d'un million d'euros. Sa marque est désormais bien identifiée sur le segment du Platform as a Service (PaaS) en France. Parmi sa trentaine de clients figurent Lancaster, Pandacraft ou encore Veolia Water Technology. Mais aussi des agences web comme Agence DnD et Akrolab. "Notre empreinte est forte dans l'e-commerce. C'est un domaine où les applications sont complexes et donc difficiles à maintenir, avec la nécessité de déployer rapidement et de gérer des pics de trafic de manière résiliente pour ne pas perdre de revenu. C'est un contexte business auquel notre plateforme répond parfaitement", souligne le CEO d'Artifakt. La vente en ligne ayant explosé avec la pandémie, l'entreprise a continué à surfer sur la vague en 2020. "Confronté au Covid, Bricorama, par exemple, a basculé (son site web, ndlr) chez nous pour optimiser sa disponibilité et ses performances."

"Nous avons déjà testé les clouds de Microsoft, de Google et d'Alibaba"

Suite à sa nouvelle levée de fonds, Artifakt entend accroître son développement commercial dans d'autres pays européens. L'éditeur revendique déjà des références en Allemagne (Hager), en Belgique (Noukies) ou en Irlande (Thriftify). Autre défi : s'étendre au-delà de l'e-commerce à d'autres verticales. Le secteur des médias et celui des start-up sont notamment évoqués. Pour 2021, la société compte poursuivre sur sa lancée et multiplier son ARR par trois comme les années précédentes, pour le hisser à entre 3 et 4 millions d'euros. "Dans le même temps, nous prévoyons de passer de 30 à 45 salariés", confie Svetlana Pogodina, directrice générale d'Artifakt. Et Aymeric Aitamer de préciser : "La moitié de notre effectif est distribué, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Notre organisation se veut globale."

Et ensuite ? Les Etats-Unis

Côté recherche et développement, Artifakt souhaite renforcer sa dimension multicloud. "Nous avons déjà testé les clouds de Microsoft, de Google et d'Alibaba. Dans les prochains mois, l'objectif est de rendre nos outils agnostiques et de permettre une automatisation équivalente à ce que nous réalisons pour AWS sur Microsoft Azure de manière prioritaire, puis sur Google Cloud Platform", explique Svetlana Pogodina. Pour l'heure, un portage sur d'autres IaaS généralistes n'est pas d'actualité. Raison invoquée : la nécessité de bénéficier de technologies à la hauteur, par exemple un environnement Kubernetes managé avec des contrats de niveau de service suffisamment élevés ou encore une redondance des données à la microseconde entre des datacenters implantés sur différentes géographies. Ce qui n'empêche pas Artifakt de cibler en parallèle des clouds plus verticaux. Sa solution prend déjà en charge Magento Cloud, Wordpress Cloud, Symfony Cloud ou encore l'offre de PIM Akeneo Cloud.

La prochaine étape en ligne de mire pour Artifakt ? Un quatrième tour de table d'ici deux ans, une fois que sa digital factory aura gagné ses galons en Europe. "L'idée sera alors de lever au moins 10 millions d'euros pour se lancer aux Etats-Unis et ouvrir une implantation outre-Atlantique", projette Aymeric Aitamer.