Microsoft lève le voile sur son nouveau service de PC dans le cloud

Microsoft lève le voile sur son nouveau service de PC dans le cloud L'offre cloud PC de Microsoft a été lancée ce 14 juillet 2021. De quoi disposer d'un environnement de travail complet en mode cloud tarifé à l'utilisateur.

[Article mis à jour le 15/07/2021] Microsoft planche depuis presque un an, et en toute discrétion, sur un projet de PC en mode cloud. Une solution qui n'a pas pour but de remplacer les environnements Windows et Microsoft 365 installés sur ordinateurs ou tablettes, mais plutôt de proposer une option pour pouvoir y accéder à distance depuis tout type de terminaux, y compris des clients légers.

C'est chose faite depuis le 14 juillet 2021. Windows a annoncé durant sa keynote Inspire, l'ajout d'un service cloud à Windows 365. Cette nouvelle brique permet de profiter de sa propre session Windows 10 ou 11 (quand cette version sera disponible) via une machine virtuelle. Reposant sur le service Azure Virtual Desktop, ce nouveau service sera accessible dès le 2 août prochain depuis n'importe quel appareil (ordinateur, smartphone ou tablette). Fonctionnant par abonnement (dont les tarifs n'ont pas encore été communiqués), ce prix variera en fonction du nombre d'utilisateurs, au stockage et à la durée de l'installation. Pour l'heure, aucune indication sur les caractéristiques techniques et les performances de ces machines virtuelles ne sont disponibles.

A l'origine, le Project Deschutes

L'information avait été dévoilée par Mary Jo Foley en juillet dernier. Nom de code du projet : Project Deschutes. Le groupe de Satya Nadella ciblait la mi-juillet afin de présenter son nouveau produit. C'est en tout cas ce qu'indique la journaliste de Zdnet.com dans son dernier article sur le sujet. Microsoft pourrait dévoiler son PC cloud à l'occasion d'Inspire, l'événement annuel à destination de son écosystème de partenaires, dont la prochaine édition doit s'est tenue les 14 et 15 juillet 2021. Un moment qui tombe à point nommé pour ce lancement. En toute logique, l'éditeur devrait en effet faire appel à ses alliés historiques dans la fabrication de PC, au premier rangs desquels Dell, HP et Lenovo, pour promouvoir ce nouveau service.   

"C'est une nouvelle offre stratégique qui permettra d'être productif sur tout terminal via une expérience Windows en permanence mise à jour, sécurisée et basée sur le cloud"

Tout remonte à l'été dernier. A l'époque, Mary Jo Foley découvre une annonce d'emploi postée le 5 juin 2020 sur le site de recrutement de Microsoft. La description du projet concerné est claire. "Microsoft Cloud PC est une nouvelle offre stratégique qui est bâtie au-dessus de Windows Virtual Desktop pour délivrer une solution de Desktop as a Service. […] Elle permet à tout utilisateur d'être productif depuis n'importe où sur tout terminal via une expérience Windows en permanence mise à jour, sécurisée et basée sur le cloud. Elle permet aussi aux administrateurs […] de provisionner instantanément des PC hébergés en mode cloud et de manager ces terminaux physiques ou virtuels par le biais d'un portail unifié." Avec pour objectif de délivrer un environnement Windows moderne, simple et élastique, "Cloud PC est une expérience reposant sur Microsoft 365 qui sera gérée par Microsoft et vendue à un prix forfaitaire par utilisateur, fixe et prévisible", ajoute l'annonce. L'initiative est confirmée le 17 juillet par le site Windows Central, qui évoque une autre source.

En novembre 2020, nouveau rebondissement : le compte Twitter WalkingCat publie plusieurs captures d'écran du sous-domaine cloudpc.microsoft.com issu du site officiel de Microsoft. Elles révèlent que l'offre Cloud PC pourrait se décliner en trois modes : Medium, Heavy et Advanced. Proposant des capacités de calcul et de stockage différentes, ils ciblent des cas d'usage plus ou moins gourmands en ressources machines (voir le tableau ci-dessous). L'adresse web en question est toujours active, mais affiche désormais la mention suivante en anglais lorsqu'on se connecte avec un compte Microsoft : "Votre organisation n'a pas d'abonnement à Cloud PC". Conclusion : la solution aurait semble-t-il déjà été ouverte en bêta privée à certains clients du groupe américain.

Cloud PC : les souscriptions envisagées par Microsoft
  Processeur Mémoire Stockage Positionnement 
Medium 2 VCPU 4 Go 96 Go SSD Configuration polyvalente optimisée en termes de coût et de flexibilité
Heavy  2 VCPU 8 Go 96 Go SSD Configuration pour le calcul avancé, optimisée pour la performance et la vitesse
Advanced  3 VCPU 8 Go 40 Go SSD Configuration évolutive avec accélération graphique, taillée pour le traitement de données

Selon la même source, l'utilisation de l'offre Cloud PC passe par l'installation de l'application Microsoft Remote Desktop. Disponible pour Windows, MacOS, Android et iOS, elle permet de se connecter à distance à un logiciel... ou à un PC virtuel.

L'une des capture d'écran publiées par WalkingCat n'est autre que la page d'accueil de cloudpc.microsoft.com. On y lit la mention suivante, sans équivoque : "Accédez à vos applications professionnelles et à vos programmes en ligne, depuis n'importe quel appareil" (voir tweet ci-dessous).

Certes, Microsoft commercialise déjà sur son cloud Azure le service Windows Virtual Desktop qui, lui-aussi, est taillé pour accéder à distance à des postes de travail. Mais, cette solution est tarifée en fonction des ressources machines consommées par la virtualisation des environnements, et non au regard du nombre d'utilisateurs. Quant à Microsoft 365 (ex-Office 365), il propose des déclinaisons incluant Windows 10, mais sans pour l'instant s'étendre à la gestion d'accès distants sous forme de virtual desktop.

Répondre au télétravail

L'initiative de Microsoft n'arrive pas par hasard. Avec la crise du Covid-19 et son cortège de mesures sanitaires, les entreprises se sont massivement tournées vers la virtualisation de PC en mode cloud dans l'optique de doter leurs salariés d'accès à distance à leur ordinateur de bureau sur site (lire l'article Covid-19 : le cloud d'Orange encaisse plusieurs millions d'accès simultanés).

Suite à la démocratisation du travail à domicile consécutive au premier confinement, il n'est pas étonnant que Microsoft accentue depuis ses investissements sur ce terrain, avec en point de mire la volonté d'intégrer le desktop virtuel au cœur de son offre phare Microsoft 365. Une suite qui a enregistré un chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars sur la dernière année fiscale de l'éditeur, close au 30 juin 2020, en hausse de 50% sur un an.